Yasmina Pansbhaya écrit à Nassimah Dindar

Ensemble pour demander la continuité territoriale à l’État

2 février 2005

Yasmina Pansbhaya, vice-présidente du Conseil régional déléguée aux monopoles, a fait parvenir le courrier suivant à Nassimah Dindar, présidente du Département. Cette lettre porte sur le problème de la continuité territoriale, suite à la récente mesure très contestable annoncée récemment en la matière par la Mairie de Saint-Paul en partenariat avec le Conseil général.

(Page 5)

Madame la Présidente du Conseil général,
Permettez-moi de vous livrer mon avis sur la dernière trouvaille de Monsieur le Maire de Saint-Paul : la continuité territoriale à la sauce municipale et départementale. Ce paradoxe (car ce sont plutôt la Région, l’État et la Commission de Bruxelles qui sont compétents en la matière !) aura au moins permis de se rendre compte à quel point le traitement de ce dossier est important si l’on veut le désenclavement de La Réunion, et réaliser un véritable développement économique, social, culturel de notre île.
Faut-il le rappeler ? La mise en place d’une véritable continuité territoriale entre la France métropolitaine, l’Europe et les DOM est une promesse du président de la République, largement rappelée par Madame Brigitte Girardin, mInistre de l’Outre-Mer lors de l’affectation de la “fumeuse” (pardon !)... fameuse dotation de continuité territoriale. Il s’agit donc bien d’une compétence nationale et européenne.
Or, vous le savez bien, la Région Réunion ne peut pas mettre en œuvre cette dotation sans l’alcool de Bruxelles, qui doit valider les critères d’attribution qui lui ont été soumis. Inutile de rappeler que cette dotation est loin de correspondre aux réels besoins de La Réunion (d’autant qu’elle n’a même pas encore été versée dans son intégralité).
Le plus incongru c’est que la municipalité de Saint-Paul ainsi que le Département sont dirigés par des équipes proches du président de la République, donc de l’UMP !
Du coup, l’on peut se demander s’ils cherchent ensemble à rappeler le gouvernement à ses obligations ou bien s’ils cherchent simplement à manifester une certaine dissidence au sein de la majorité.
Toujours est-il que les Réunionnais seront encore une fois pris pour des vaches à lait puisque c’est avec leur argent (budgets du Département et de la Municipalité, destinés normalement à d’autres priorités) qu’on veut financer une continuité au rabais et sélective, alors qu’elle relève du champ de compétences de l’Etat. Ce genre de décision est décidément consternant face à l’importance des enjeux pour notre pays.
Comment en effet comprendre de telles initiatives ? Ces petits coups médiatiques ne sont pas en phase avec la réflexion profonde que les responsables politiques doivent mener sur les lourdes obligations qui sont les leurs face aux Réunionnais qui attendent impatiemment de vraies solutions à leurs préoccupations.
Pourquoi, au lieu de le prendre avec tant de légèreté, car le traitement de ce dossier est fondamental, ne se met-on pas ensemble pour présenter à l’État une revendication commune, sérieusement argumentée afin de le mettre devant ses propres responsabilités ?
L’histoire a pourtant souvent montré que lorsque nous étions unis, nos demandes légitimes et urgentes étaient prises en compte rapidement.

Yasmina Pansbhaya,
vice-présidente de la Région déléguée aux monopoles


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