Événement historique à Tianjin

Inauguration de la première usine Airbus en Chine

30 septembre 2008, par Manuel Marchal

C’est un coup de tonnerre dans le monde de l’aéronautique. Airbus a inauguré dimanche sa première usine chinoise à Tianjin, ville avec laquelle La Réunion entretient des relations de co-développement. En 2011, l’usine sera capable de livrer quatre avions par mois. Au cours des 20 prochaines années, la Chine aura besoin de 2.800 avions supplémentaires pour accompagner la croissance de son trafic aérien, c’est-à-dire l’équivalent de sept fois la flotte d’Air France.

Dans la guerre commerciale que se livrent les constructeurs d’avions, Airbus, en coopération avec la Chine, vient de frapper un grand coup en pleine crise monétaire. A l’occasion de la tenue du "Davos d’été" à Tianjin, la première usine d’Airbus en Chine a été inaugurée en présence du Premier ministre de la Chine, Wen Jibao. Cet événement est qualifié d’historique par le PDG d’Airbus.

Le constructeur européen se rapproche d’un marché en plein développement. Le directeur commercial d’Airbus annonce que d’ici le Nouvel An chinois, les compagnies chinoises auront signé des protocoles d’accord pour l’achat de 280 appareils. Pour le moment, Airbus vend 39% des appareils achetés en Chine, et espère atteindre la part de 50% en 2012. La Chine représente actuellement 15% des ventes d’Airbus.

Les besoins de la Chine sont immenses. Dans le pays le mieux placé pour dépasser les Etats-Unis en tant que première puissance économique mondiale, l’accroissement du trafic aérien au cours des 20 prochaines années pourra nécessiter la mise en service de 2.800 avions supplémentaires. C’est l’équivalent de sept fois la flotte d’Air France, une des plus grosses compagnies mondiales aujourd’hui.

« La chaîne d’assemblage n’est qu’une facette de l’histoire » de son développement programmé en Chine, a souligné le dirigeant d’Airbus cité par l’AFP. L’entreprise européenne envisage en effet d’augmenter ses commandes de composants et de matériaux. Actuellement, Airbus achète à la Chine pour 70 millions de dollars de marchandises. Il est prévu que cette somme passe à 200 millions de dollars en 2010, et dépasse le milliard de dollars en 2020.

Les Chinois détiennent 51% de l’usine, et les Européens 49%. Elle est le résultat de 600 millions de dollars d’investissements. Le premier avion doit sortir de la chaîne l’an prochain, et en 2011, l’usine de Tianjin sera capable de livrer quatre avions par mois.

Cette nouvelle usine annule un avantage que pouvait avoir Boeing sur Airbus : celui du coût. La dévaluation du dollar par rapport à l’euro permet en effet à Boeing de diminuer artificiellement ses coûts de production, et donc d’être moins cher que son prix réel. Cette arme monétaire ne marche plus pour vendre en Chine des Boeing produits aux Etats-Unis, car ces derniers seront toujours plus cher que les Airbus construits en Chine.

Cela explique sans doute pourquoi le gouvernement américain s’est empressé de nationaliser AIG pendant la crise financière. Car AIG est le propriétaire d’ILFC, actuellement le plus important client des constructeurs d’avions.

Manuel Marchal

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