Le prix des billets d’avion augmente

La “continuité territoriale” se réduit

23 août 2004

La plupart des compagnies desservant La Réunion (Air France, Air Austral, Air Bourbon) s’apprêtent à augmenter le prix de leurs billets d’avion pour faire face à l’augmentation du prix du pétrole, dont le baril vient de passer la barre des 47 dollars.

L’augmentation du prix du billet d’avion est la deuxième en 6 mois effectuée par les compagnies aériennes qui desservent La Réunion. Le prix du litre d’essence pour la consommation automobile devrait connaître, lui aussi en toute logique, une nouvelle hausse.
Le système d’approvisionnement des compagnies aériennes en fuel est très complexe. Il a été prévu, pour justement éviter de subir le choc des augmentations de prix.
Une protection est mise en place. Elle consiste soit à acheter le pétrole sur une période donnée - souvent un an - à un coût donné, basé sur un prix moyen. Ou alors, les compagnies choisissent d’acheter à un moment donné, à un prix convenu d’avance entre les transporteurs et les fournisseurs. Si le cours monte, c’est la banque qui “comble” la différence et si le prix baisse, la compagnie aérienne s’approvisionne sur le marché sans utiliser ce droit.
Pour réduire les effets de la hausse du prix du pétrole, les compagnies ont, jusqu’ici, usé de différents procédés : choix d’appareils moins gourmands en carburant, réduction des effectifs notamment. Mais cette politique atteint ses limites et a obligé à jouer sur le prix des billets. Le coût du kérosène représente en général 20% du prix du billet. La quasi-totalité des transporteurs dans le monde ont été obligé d’augmenter le prix des voyages, y compris les compagnies à bas prix.
La hausse continuelle du prix du carburant pose de sérieux problèmes à l’ensemble des compagnies. Certaines et non des moindres sont menacées de mort. C’est le cas de grands groupes américains comme United Airlines, deuxième compagnie des États-Unis ou Delta Airlines, numéro trois du secteur aux USA. Il est vrai que ces transporteurs sont situés dans un contexte particulier. On doit cependant s’interroger sur l’avenir des compagnies desservant La Réunion, les petites comme les grandes.
Selon des experts du trafic aérien, si l’escalade des prix devait durer, les grandes et plus anciennes compagnies seraient les plus menacées à cause de la lourdeur de leurs structures. Si une telle mésaventure arrivait à Air France - ce que nous ne lui souhaitons pas - comment réagirait-elle globalement et sur la liaison Paris-Réunion ? Quelles seraient les répercussions pour les autres compagnies (Air Austral, Air Bourbon) qui doivent, elles aussi, affronter l’escalade des prix du carburant ?
Enfin, on doit s’interroger sur le devenir du dispositif de continuité territoriale. La dotation gouvernementale se trouve grignotée par les hausses successives du prix des billets et les marges de manœuvre se retrouvent réduites : c’est un public moins important que celui initialement prévu qui devrait bénéficier d’une mesure, dont la mise en application n’est pas encore entrée dans la réalité.
Les augmentations du prix du billet d’avion pourraient avoir des incidences sur la fréquentation du tourisme, tandis que la hausse du carburant devrait sans doute se répercuter sur le coût du fret . Les cargos utilisant eux aussi des dérivés du pétrole pour fonctionner, il est logique de penser que la hausse du carburant se répercutera sur le coût du transport maritime.


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