Désenclavement de La Réunion : les Seychellois à la rescousse

La Réunion-Seychelles : Air Seychelles remplace très partiellement Air Austral

31 décembre 2024, par Manuel Marchal

Air Seychelles a inauguré une liaison hebdomadaire entre La Réunion et les Seychelles, limitée aux vacances scolaires. Ce vol marque la reprise d’une ligne abandonnée par Air Austral sous la pression du gouvernement français. Cette dépendance de Paris découle des erreurs stratégiques de la direction nommées par Didier Robert, président de la Région Réunion, et couvertes par Didier Robert. Elles ont conditionné la survie d’Air Austral au bon vouloir d’un gouvernement situé à plus de 10 000 kilomètres de notre pays.

Ce 30 décembre 2024, un avion d’Air Seychelles s’est posé à La Réunion. Il a inauguré une liaison hebdomadaire entre La Réunion et les Seychelles limitée à la période des vacances scolaires d’été à La Réunion. C’est ce que précise notamment un communiqué de l’aéroport Roland-Garros :
« La nouvelle liaison sera assurée une fois par semaine pendant les vacances scolaires réunionnaises, soit du 30 décembre 2024 au 18 janvier 2025. Des rotations supplémentaires sont en cours de programmation lors de vacances scolaires en 2025, offrant aux voyageurs des opportunités de découverte tout au long de l’année. »
Ce premier vol est une reprise des liaisons aériennes entre nos deux pays. Auparavant, c’est Air Austral, compagnie réunionnaise, qui desservait les Seychelles au moins une fois par semaine toute l’année. Désormais, le désenclavement de La Réunion vers les Seychelles dépend d’Air Seychelles et non plus d’Air Austral. Comment en est-on arrivé à cette situation ?

Le coup d’arrêt découlant des régionales de 2010

Sous les présidences de Pierre Lagourgue puis de Paul Vergès et sous la direction de Gérard Ethève, des Réunionnais avait construit une compagnie aérienne au service du désenclavement de La Réunion : Air Austral.
Cela permettait aux Réunionnais d’être relié notamment à tous les pays de la Commission de l’océan Indien, dont les Seychelles.
L’arrivée de Didier Robert à la présidence de la Région Réunion en 2010 a tout bouleversé. Il a remplacé la direction réunionnaise par un cadre d’Air France. Ce dernier a aussitôt mis fin au projet d’Airbus A380 exploité en low-cost qui déplaisait fortement à son ancien employeur. Il a aussi fait vendre le Boeing 777 qui permettait de relier Mayotte à Paris sans avoir besoin d’une escale pour remettre du carburant.
Cela s’est accompagné d’erreurs stratégiques, comme l’achat des anciens Boeing 787 utilisés pour mettre au point cet avion. La fiabilité de ces appareils de présérie n’a pas suivi... Tout cela était couvert par Didier Robert qui a utilisé plusieurs dizaines de millions d’euros de la Région pour maintenir la compagnie à flot.

Air Austral dépendante des décisions de Paris

La crise COVID a mis à nu ces difficultés structurelles. Avec le changement de majorité à la Région, la politique n’était plus la même.
Le déficit d’Air Austral était si important que sa survie dépendait de l’État. Ce dernier n’a pas tenu compte du fait qu’Air Austral était la seule compagnie à desservir Mayotte ce qui aurait permis d’effacer l’ardoise sans condition. Paris a imposé ses volontés en échange d’une prise en charge d’une grande partie du déficit par les contribuables. La fermeture de la ligne entre La Réunion et les Seychelles découle de cette dépendance aux volontés parisiennes.
L’arrivée d’Air Seychelles à La Réunion ne fait donc que compenser très partiellement le retrait d’Air Austral découlant de la gestion de l’équipe nommée par Didier Robert à la tête de la compagnie réunionnaise.

M.M.

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