« Le but c’est de sauver des vies »

4 septembre 2007

L’hôtel de Région accueille depuis hier une conférence internationale sur l’organisation des recherches et du sauvetage après une catastrophe aérienne. Organisée par l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI) et de la Commission Africaine de l’Aviation Civile (CAFAC), cette conférence devrait aboutir sur un projet de loi SAR. Non pas du signe du Schéma d’aménagement régional, mais de l’anglais « Search And Rescue », recherche et sauvetage.

La Région Réunion prend de l’envergure internationale en accueillant cette conférence. Autour du président Paul Vergès, sont installés d’éminents spécialistes de l’aviation civile, venus tout droit du Cap Vert, du Canada, de Zambie, du Sénégal, du Congo, du Gabon, d’Afrique du Sud, de Madagascar, de France, du Malawi, des États-Unis, bref ! du monde entier. Tous les participants doivent dresser le bilan de l’ancien dispositif SAR, combler ses lacunes et toujours améliorer les recherches et le sauvetage de victimes de crash aérien. L’OACI voulait se concentrer sur le continent africain, qui fait montre d’une ferme volonté de se plier aux normes internationales. Mais avec quel moyen ? L’OACI s’engage, tout comme l’Europe, et la France, pour conserver l’élan africain. Sans vouloir se congratuler à souhait, l’OACI et la CAFAC insistent sur les défis à venir. Vince Galotti, représentant du secrétaire général de l’OACI, souligne l’implication de son instance en termes d’assistance technique et de formation de personnel qualifié. Pour autant, il notait que la problématique s’installait sur les terrains, du cadre juridique, des ressources humaines, et du financement. Capitaliser les réussites, oui, mais les financeurs apportent-ils l’aide nécessaire pour la mise en place d’un dispositif SAR, cohérent sur toute l’Afrique, et efficace. Pour Boubabcar Djebo, secrétaire général de la CAFAC, il prime de pousser au plus haut niveau la sécurité aérienne en Afrique. Et ce dernier de rappeler que cette conférence est celle de la responsabilité. Et pour cause !

Vers un nouveau projet SAR

Les pays participants notent de concert l’importance de maintenir, sinon plutôt d’augmenter, d’améliorer les services de recherche et de sauvetage. Et l’on comprend pourquoi. Avant 2002, date à laquelle l’OACI et la CAFAC lançaient un vaste programme d’amélioration des SAR à travers, on constatait ahuris l’obsolescence du cadre réglementaire, la déficience des structures et de l’organisation des services SAR en Afrique, le déficit moyens matériels et humains, et l’insuffisance d’exercices. Savoir comment réagir en cas de catastrophe aérienne, s’équiper pour retrouver au plus vite l’appareil abîmé et les rescapés, c’était comme un défi, qu’ont su relever l’OACI et surtout la CAFAC. Depuis, les choses sont en net perfectionnement. Mais l’effort est loin d’être achevé. Bien au contraire, durant cette semaine de débats et de rencontres, les spécialistes devront s’entendre sur un projet de loi SAR, un décret présidentiel SAR, d’un plan et d’un arrêté interministériel. Par ailleurs, la journée de mercredi sera marquée par la création d’un comité de coordination SAR. Bref ! Rien ne vaut la cohérence en matière de sécurité aérienne, de recherches de rescapés et de prise en charge de survivants. Et les participants de cette conférence s’en donnent les moyens. Nous n’en serons que plus rassurés, et notamment ceux qui voyagent souvent en Afrique, pour affaires ou pour loisirs. D’un côté plus technique, les spécialistes s’entretiendront sur la question réglementaire des émetteurs de localisation d’urgence, et ils devront contribuer à la rédaction d’un manuel d’exploitation de centre de coordination et de sauvetage, et du manuel SAREX. Au final, livre Gregory Lièvre, secrétaire de cette conférence, « ce sont les vies qui comptent ; le but c’est de sauver des vies ».

Bbj


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