Après le crash au Venezuela

Le difficile deuil des familles martiniquaises

22 août 2005

Un Boeing 747 affrété en partie par l’État a décollé vendredi après-midi de Paris, avec à son bord une cinquantaine de proches des victimes. Après une escale à Fort-de-France, où d’autres familles ont embarqué, il s’est à son tour rendu à Maracaibo, 24 heures après l’avion envoyé par les Conseil régional et général. C’est dans une certaine confusion et sur fond d’incompréhension que les familles ont entrepris ce voyage particulièrement douloureux. Elles avaient appris la veille qu’elles ne pourront pas voir les corps, pour la plupart déchiquetés lors de l’explosion de l’appareil.
"Ce que les familles vont voir sur place va être très difficile, a prévenu Yves Dassonville, le préfet de Martinique. Il ne faut pas que les gens s’imaginent qu’ils vont pouvoir reconnaître les corps". Hier, après avoir été reçus dans un grand hôtel de la ville, les proches des disparus arrivés les premiers à Maracaibo se sont rendus à la Faculté de médecine où les corps de leurs parents ont été transportés. Ils devaient se recueillir dans la chapelle ardente dressée dans le hall repeint en blanc de l’hôpital universitaire, avant de retourner le soir même en Martinique.
La déception était générale et palpable. De toute évidence, le travail de deuil n’a pu commencer et il est à craindre qu’il sera long, compte tenu des obstacles administratifs et techniques. À cela il faut ajouter une “incompréhension” entre les responsables de l’État et ceux de la Région qui, heureusement, a fini par s’estomper.
Après avoir déconseillé le déplacement au Venezuela, l’État a finalement répondu à l’attente très forte des familles, désireuses de se rendre au plus vite auprès des disparus.
Le Conseil régional, mené par Alfred Marie-Jeanne, avait de toute façon annoncé qu’il affréterait son propre avion. "Nous voulions qu’une délégation d’élus aille sur place, avec les familles, pour avoir des informations non filtrées par le Quai d’Orsay, indique Daniel Sainte-Marie, vice-président du Conseil régional. Jusqu’à la dernière minute, il a fallu se battre contre les autorités de Métropole".
Un autre bras de fer a opposé l’État aux élus locaux concernant la cérémonie de deuil prévue mercredi à Fort-de-France.
Selon Daniel Sainte-Marie, "le ministre de l’Outre-mer voulait nous imposer la cathédrale de Fort-de-France pour l’accueillir". L’hommage aura finalement lieu au stade Dillon, comme le souhaitaient les élus. Le consensus l’a donc emporté. Mais sur l’île, les élus insistent pour ne pas être mis de côté. "Nous refusons d’être traités avec mépris", indique Daniel Sainte-Marie.
Et déjà des critiques se font entendre sur la gestion de la crise par l’État. "Il ne faut pas sous-estimer la susceptibilité des Martiniquais, qui ne veulent pas être traités comme des “sous-Français”", prévient ainsi Christian Catherine, directeur de l’association locale d’aide aux victimes, Arames. "Ils n’admettront pas que les corps des victimes tardent à être rapatriés, ni que l’on mégote sur les moyens destinés à secourir les familles. Si ce devait être le cas, la situation pourrait très rapidement devenir explosive".


An plis ke sa

o Jacques Chirac présent

Le président Jacques Chirac assistera mercredi prochain à l’hommage national rendu aux victimes de la catastrophe aérienne survenue au Venezuela. La cérémonie en souvenir des 152 Martiniquais disparus aura lieu dans le plus grand stade de Fort-de-France.
Dans toute la France, les drapeaux seront mis en berne ce jour-là.
Au même moment en Métropole, "afin d’associer l’ensemble des autorités publiques à cet hommage", les drapeaux seront mis en berne sur les édifices publics, a fait savoir Matignon.
Une messe sera également célébrée en fin d’après-midi en la cathédrale Notre-Dame de Paris "en mémoire des 160 victimes de l’accident d’avion". Les Antillais de Paris y sont tous particulièrement invités.
De plus, une campagne de dons est lancée par la Fondation de France pour aider ou soutenir les familles, indique le ministère de l’Outre-mer.

o Messe en l’honneur des victimes dans l’Essonne

Cinq jours après le crash de l’avion de la West Caribbean au Venezuela, une messe a été célébrée dimanche en l’honneur des 160 victimes, dont 152 Martiniquais, en l’église Saint-Denys de l’Estrée, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), traditionnellement fréquentée par une importante communauté antillaise.
"Une foule immense" s’est déplacée pour l’occasion. Deux personnes de l’assemblée ont lu la liste des noms des victimes, alors qu’étaient déposés des cierges devant l’autel de l’église.
Une messe sera célébrée mercredi prochain en la cathédrale Notre-Dame de Paris, dans le cadre de l’hommage national rendu aux 152 Martiniquais tués dans la catastrophe.

o Atterrissage d’urgence d’un Airbus au Japon : 9 blessés

Un Airbus A 330 de la compagnie aérienne australienne Quantas a dû procéder dimanche à un atterrissage d’urgence à l’aéroport d’Osaka, au Japon. Neuf passagers ont été blessés lors de l’évacuation de l’appareil.
De la fumée avait été détectée dans la soute de l’avion, a indiqué Quantas, le pilote a alors décidé, par mesure de sécurité, d’atterrir d’urgence à Osaka. Lors de l’évacuation des 191 passagers sur des passerelles de secours, 9 d’entre eux ont été blessés. Ils ont été amenés à l’hôpital.
Un examen de la soute a révélé qu’il s’agissait sans doute d’une fausse alerte. Un détecteur de fumée défaillant pourrait être à l’origine de l’alarme, selon Quantas. L’appareil effectuait un vol entre Tokyo et Perth.

o Dégradation de la ponctualité des vols juillet pour Air France

Dans un communiqué publié hier sur la ponctualité de ses vols, Air France indique que les bonnes performances, supérieures à 85%, enregistrées en seconde partie du mois de juillet "n’ont pu atténuer la dégradation de la ponctualité de juillet dont les causes externes ont été, notamment, l’augmentation du niveau d’alerte concernant la sûreté, la saturation des infrastructures aéroportuaires due au nombre élevé de passagers, et une instabilité météorologique".
Les résultats du mois de juillet sont moins bons que ceux du mois précédent, avec, sur l’ensemble des vols de la compagnie, 77,1% des avions au départ et 79,3% des avions à l’arrivée "à l’heure ou dans les 15 minutes".
Pour la première fois, Air France fournit des précisions sur leur régularité et sur les bagages manquants.
Le critère retenu est le nombre de bagages manquants à l’arrivée à la destination finale pour 1.000 passagers embarqués dans l’ensemble des escales de la compagnie. Le rapport est de 15,9 pour mille au mois de juillet 2005 et de 13,8 pour mille depuis le début de l’année.


Lutte contre le feu en Ardèche

Un bombardier d’eau s’écrase : 2 morts

Les 2 occupants de l’appareil étaient des pilotes chevronnés de la base de Marignane (Bouches-du-Rhône), d’où avait décollé le Tracker.
Ils ont été retrouvés par une vingtaine de sapeurs-pompiers qui ont pu gagner le site de l’accident après l’intervention de 2 Canadair pour éteindre les flammes dans le secteur.
Les 2 hommes ont officiellement été retrouvés "en état de mort apparente". Le président Jacques Chirac a exprimé sa "vive émotion" et adressé ses "plus sincères condoléances" à leur famille et à leurs collègues.
"La famille des sapeurs-pompiers et tout particulièrement les pilotes de la Sécurité civile paient une nouvelle fois dramatiquement de leur vie leur engagement au service de nos concitoyens", a déclaré le chef de l’État.
Il s’agit du 3ème accident de ce type depuis le début de l’été en France.
Le 19 juillet, un Tracker s’était écrasé près de Draguignan, dans le Var. Le pilote était sorti indemne de l’accident.
Le 1er août, le pilote et le copilote d’un Canadair avaient été tués près de Calvi, en Haute-Corse. La cause de l’accident reste à déterminer.


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