Après le crash du charter colombien

Les familles des victimes se rendent au Venezuela

20 août 2005

Quatre jours après la catastrophe du MD-82 de la West Caribbean, des familles des 152 victimes martiniquaises ont quitté hier par avion Fort-de-France pour le Venezuela, où une cérémonie de recueillement est prévue ce samedi.

Un second appareil avec à son bord des proches de Métropole devait décoller hier de Paris pour la Martinique et y embarquer d’autres familles avant de rallier lui aussi ce samedi Maracaibo, ville la plus proche du lieu de l’accident.
Les élus de Martinique, où le chagrin est immense, ont appelé les proches des victimes à être « très solidaires » et « très courageux » face à l’épreuve qui les attend.
Un « hommage national » sera rendu mercredi prochain à Fort-de-France, au stade Dillon, aux victimes de l’accident, a indiqué le ministre de l’Outre-mer, François Baroin.
Une cérémonie similaire devrait être organisée parallèlement en Métropole, à une date qui n’a pas encore été arrêtée, a-t-on précisé au Ministère.
« Personne, que ce soit à Paris, Bordeaux ou Fort-de-France, ne peut rester indifférent à la douleur des Martiniquais. Nous sommes tous en deuil », a déclaré François Baroin, qui s’est rendu jeudi au Venezuela, où il a rencontré le vice-président vénézuélien, Jose Vicent Rangel.
Paris se concentre pour le moment sur le soutien aux familles des victimes ainsi que sur la récupération et l’identification des corps.

Une enquête judiciaire ouverte

« Il ne faut pas que les gens s’imaginent qu’ils vont pouvoir reconnaître les corps de leurs proches, ils ne verront pas leurs morts comme ils ont l’habitude de les voir lors de veillées funèbres », a déclaré à la presse le préfet de Martinique, Yves Dassonville.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, plus d’une centaine de proches ont embarqué à l’aéroport du Lamentin à bord d’un avion d’une compagnie vénézuélienne affrété par les Conseils général et régional de l’île.
Des médecins ont accompagné les familles pour les préparer à un voyage déterminant et douloureux dans cette phase de deuil, ainsi que des interprètes et des élus.
Parallèlement à l’enquête administrative sur les causes de l’accident, qui a fait 160 morts au total, le Parquet de Fort-de-France a ouvert jeudi une information judiciaire pour « homicides involontaires ».
Deux juges d’instruction ont été désignés afin d’enquêter par le biais de commissions rogatoires internationales, notamment.
Le ministre français des Transports, Dominique Perben, a estimé que l’analyse des boîtes noires, qui ont été toutes deux retrouvées, devrait permettre de cerner rapidement le scénario technique de l’accident.
Deux équipes françaises sont présentes à Maracaibo, une de soutien en situation de crise du Ministère des Affaires étrangères et l’autre d’identification judiciaire du Ministère de l’Intérieur.


Le président du Conseil régional de Martinique critique l’État français

Le député Alfred Marie-Jeanne, président du Conseil régional de Martinique, a émis hier quelques critiques à l’égard de l’État dans la gestion de la catastrophe aérienne du MD-82 colombien au Venezuela, dans laquelle 152 Martiniquais ont péri.
Sur les 2 avions transportant les familles de victimes à Maracaïbo, l’élu a martelé que celui dans lequel il a voyagé hier avait été uniquement affrété par le Conseil régional. L’autre, affrété par l’État, n’arrivera au Venezuela que ce samedi matin.
Les représentants de l’État « ont mal pris qu’on ait eu l’initiative avant eux. Ils n’auraient pas la même attitude si nous étions une région de Métropole plutôt qu’une région de colonie », a-t-il déclaré rageusement à l’“Associated Press”.
Le fondateur du Mouvement indépendantiste martiniquais (MIM) a par ailleurs rappelé qu’il avait annoncé aux familles réunies mardi dans l’aéroport de Fort-de-France qu’il y avait bien eu une « catastrophe » plutôt qu’un « incident » comme le disait alors la préfecture.
Alfred Marie-Jeanne a insisté sur le fait que les services de l’État continuaient de ne pas communiquer correctement les informations aux autorités régionales martiniquaises. « Ils ont ajouté le mépris à la douleur », a-t-il accusé. « L’État français devrait comprendre comment gérer correctement les crises ».
Concernant la visite des familles de victimes à la morgue de la Faculté de médecine de Maracaïbo, l’élu a précisé que tous les corps des victimes étaient déchiquetés et imprésentables aux familles. « Nous les avons amenés au plus près pour qu’ils puissent poser toutes leurs questions aux autorités, mais nous n’avons jamais eu l’intention de leur montrer les corps », a-t-il dit. Il a précisé qu’à peine 10 à 12% des corps étaient identifiés et que le processus serait « très long ».


Atterrissage difficile d’un Boeing à Guam

Deux personnes au moins ont été blessées lors de l’atterrissage difficile hier à Guam, d’un appareil de la compagnie aérienne Northwest, victime d’un dysfonctionnement de son train d’atterrissage avant.
Le Boeing 747 a été évacué peu après son arrivée hier en provenance de l’aéroport international de Narita, au Japon, a déclaré Rolenda Faasuamalie, une porte-parole de l’aéroport international de Guam.
Selon Rolenda Faasuamalie, le train d’atterrissage avant s’est disloqué au moment où l’avion a touché le sol.
L’aéroport de l’île a été fermé et toutes les arrivées internationales ont été transférées sur l’île voisine de Saipan ou sur la base aérienne américaine de Guam.


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