Propositions de la Région

Une réponse sociale à la continuité territoriale

21 octobre 2005

’Aider à voyager’, c’est une mission que la Région Réunion a choisi de gérer, au titre de la continuité territoriale. La modicité de la dotation implique cependant une gestion raisonnée, orientée prioritairement aux plus défavorisés.

En 1946, Air France avait le monopole du transport aérien. La situation est certes différente aujourd’hui, mais le consommateur réunionnais note toujours le prix élevé du billet d’avion. Wilfrid Bertile insistait hier sur la grande opacité de la définition du prix. On ne sait toujours pas comment il est fixé, et pourquoi il varie autant. Les petits porte-monnaie sont les plus lésés dans l’affaire, et ne peuvent, au nom de la continuité territoriale, se rendre facilement en France continentale pour des raisons exceptionnelles, c’est à qui pour l’enterrement d’un parent, c’est à qui pour un concours professionnel ou pour accompagner un enfant malade. Il n’est pas donné à tout le monde de sortir des euros pour voyager, et la Région Réunion souhaite être aux côtés des petites gens en participant au prix du billet.

Une aide significative et ciblée

Pour autant, l’État se déroge de ses responsabilités, en laissant la gestion de la continuité territoriale aux collectivités territoriales et à l’Europe. Le gouvernement - est-ce une injure - dote la Région Réunion de 8 millions d’euros pour la continuité territoriale, soit 11 euros par habitant. En clair, rien. La Région Réunion a décidé d’accepter la gestion de cette dotation, mais en ciblant son utilisation "pour ceux qui sont exclus de l’exclusion", déclarera Pierre Vergès. Les plus de 60 ans, ainsi que la classe d’âge 18-25 ans, soit 90.000 Réunionnais, peuvent prétendre à cette aide, à hauteur de 30% du billet, avec un plafonnement de 250 euros par billet. Entre juillet et octobre 2005, 914 dossiers ont été traités, et 849 demandes ont été jugés éligibles. À terme, la Région Réunion devrait traiter 4000 demandes par an. "Pour ce qui concerne la Région, nous aurons toujours pour souci d’aider les plus faibles à voyager", note Wilfrid Bertile. La Région souhaite aller plus loin en élargissant, d’une part, la mesure à la tranche d’âge 26-60 ans, mais rappelle Pierre Vergès "la modicité de la dotation fait que la Région Réunion privilégiera les plus défavorisés", en fonction d’un barème de ressource, de la situation sociale des demandeurs. Et de poursuivre : "La Région peut-elle imposer aux compagnies aériennes le prix du billet ?". Non. Par contre, elle peut concéder un effort supplémentaire. À courte échéance, c’est-à-dire en 2006 et sous la condition que sa proposition soit validée par Bruxelles, elle souhaite augmenter son soutien, de 30% à 50% du prix du billet, avec un plafonnement à 500 euros sur le prix du billet. "Dans cette mesure, il faut voir un sacro-saint principe : privilégier les plus défavorisés", rappelle Pierre Vergès.

Pas de division...

Pour autant, le débat, sur le problème de l’augmentation du prix du billet d’avion, doit rester ouvert, et les propositions sont toujours les bienvenues, tant qu’elles visent la résolution du problème de la cherté du billet d’avion. Les divergences d’opinion sur le sujet ne doivent pas faire croire à une division de la majorité régionale. Yasmina Panshbaya, porte-parole du groupe Freedom, souhaitait que la Région Réunion refuse la subvention de continuité territoriale, jugeant cette dotation "comme un cadeau empoisonnée que nous a refilé l’Etat", déclarait-elle lors d’un interview accordé à Michel Zitte, pour le Quotidien. Wilfrid Bertile indiquait que la Région Réunion laisse une place privilégiée à la libre expression des opinions des divers groupes politiques.

Bbj


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