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Philippe Berne, ancien vice-président de la Région délégué à l’Aménagement
11 janvier 2011, par
Tour d’horizon des questions liées aux transports, à l’aménagement du territoire, au Parc national et à l’énergie. La stratégie de démolition de la nouvelle Direction de la Région a de graves conséquences sur le pays. Ainsi, la question d’une liaison totalement sécurisée entre Saint-Denis et La Possession est renvoyée à une date indéterminée.
Le Protocole de Matignon modifié par la nouvelle Direction de la Région a notamment altéré le projet de la nouvelle route du littoral élaboré par l’ancienne équipe régionale, où en étions-nous et combien d’années de retard vont être prises ?
- Le Protocole de Matignon a été signé par Paul Vergès en 2007. Ce dernier avait pris des garanties sur les risques encourus, notamment la hausse des prix des matières premières. En effet, l’ancien protocole indiquait qu’en cas d’augmentation des coûts, il y aurait une participation de l’État suivant le pourcentage, mais aussi de la Région. Le Protocole de Matignon II ne stipule plus cette garantie. Si les prix augmentent et que le programme change, tout sera à la charge de la Région. Parallèlement, la Région est en train de faire basculer le budget de la Région vers le budget du fonctionnement avec la continuité territoriale, les portables gratuits, les billets d’avion.
Avec cette modification de l’accord de Matignon, vers où allons-nous ?
- On va vers des temps très difficiles, il n’y aura pas que la crise qui sera posée sur nos épaules, mais également ces décisions qui vont nous mener vers la fin, un vrai désastre. La route du Littoral était normalement prévue avant la fin de l’année 2010, avec un avant-projet, mais aujourd’hui, il n’y a pas d’avant-projet. On a perdu beaucoup de temps, car avec les modifications apportées, notamment avec les 2x3 voies, il y aura des surcoûts importants, et on aura des problèmes, alors que le tram-train était prêt pour les entreprises du BTP qui, aujourd’hui, ont des raisons d’être inquiètes.
Quelles sont les conséquences de l’arrêt du tram-train, est-ce irrémédiable ?
- Le tram-train était une bouffée d’oxygène pour le secteur du BTP, et pour l’activité à La Réunion. Ce projet était indispensable, car dans les villes moyennes en France et en Europe, de nombreux tramways et tram-train sont prévus, sont inaugurés, nous, à La Réunion, "nou lé pa kapab".
Où en est le nouveau Schéma d’aménagement régional qui a été quasiment élaboré avec l’ensemble des partenaires, et qui était à son terme ?
- Le Schéma d’aménagement régional (SAR) a été validé par l’Assemblée plénière. Le problème, c’est que le tram-train et la MCUR ont été supprimés, mais dans les dossiers, il est stipulé « à terme... », on pourra avoir une MCUR, ou tram-train. Il n’y a aucune clarté dans les dossiers, et dans les décisions prises par la Région. Le SAR préservait les productions des terres agricoles, mais Didier Robert insiste pour faire rapidement ses projets de cases à terre. Pour cela, il veut prendre les terres agricoles, alors que l’on est dans un petit pays, il ne peut pas faire de la densification urbaine. Pour nous, l’essentiel est de préserver les terres agricoles, mais le président actuel de la Région veut absolument revoir le SAR.
Les projets pour développer les énergies renouvelables et pour atteindre l’autonomie énergétique de La Réunion en 2025 sont également remis en cause par le gouvernement UMP et la majorité régionale. Quelles en seront les conséquences, et comment faire pour y faire face ?
- Abandonner la géothermie était une mauvaise décision, parce que le potentiel existe, notamment à la Plaine des Sables, et pourrait à terme nous mener à l’autonomie. L’ancien président de la Région, Paul Vergès, avait fait un vrai travail, notamment pour le prix de rachat à EDF de l’énergie photovoltaïque, il s’était battu pour cela. Didier Robert répond aux ordres du gouvernement, par conséquent, il ne peut pas mettre en place une vraie politique énergétique pour La Réunion.
Auparavant, La Réunion était en avance dans les domaines écologiques, aujourd’hui, c’est un retour en arrière. Il nous faudra des années pour rattraper le temps perdu, et surtout redémarrer d’ici 2025 pour obtenir l’autonomie énergétique. Ce coup d’arrêt sur la lancée de la dynamique que nous avions sera de sa responsabilité. D’autant plus que le gouvernement a un double langage. D’un côté, le Grenelle de l’Environnement et les mesures prises pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, et de l’autre, c’est l’impasse dans la réalisation de ces mesures. Il y a beaucoup de communication, mais dans les faits, il n’y a rien.
D’autant que ce secteur est créateur d’emplois et d’activités. Surtout qu’à La Réunion, il y avait toutes les formations, des techniciens aux ingénieurs, afin de transmettre par la suite tout notre savoir réunionnais autour de nous, chez nos voisins de l’océan Indien. Ce sont des milliers d’emplois sacrifiés.
La Réunion est inscrite au Patrimoine mondial de l’UNESCO, comment cette inscription a été mise en œuvre ?
- On n’aurait pas eu cette inscription si l’ancienne équipe à la Région ne s’était pas battue pour mettre en place le Parc national. Cette idée est récente. A l’époque, on parlait de protection de l’environnement et de parc. Mais en 1995, le Schéma d’aménagement régional (SAR) a délimité une zone littorale et dans les Hauts. Plus tard, la Cellule locale environnementale s’est créée pour mettre en place une association, qui est aujourd’hui un GIP associé à la Réserve marine, et pour fonder une Haute Commission dont l’objectif est de savoir quelle est la meilleure structure pour protéger la nature. Soutenue par l’État, qui a préparé le terrain, La Réunion a pu avoir son Parc naturel national, qui est un outil de gestion.
Quels sont les moyens pour préserver ce patrimoine mondial ?
- Il y a le Parc national et l’Office national des Forêts qui surveillent le site. Ensuite, il y a un travail de sensibilisation, d’information auprès des campeurs et des pique-niqueurs pour qu’ils ne détruisent pas la nature, et surtout ne l’abiment pas. Cependant, malgré les bonnes volontés, il n’y a pas de moyens financiers et humains nécessaires à la protection de ce patrimoine mondial.
Propos recueillis par Céline Tabou
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