Élections cantonales : contre la casse sociale du gouvernement — 9 —

100.000 emplois supprimés dans la Fonction publique

10 février 2011, par Céline Tabou

La politique de non-remplacement d’un départ sur deux dans le secteur public se poursuit avec près de 100.000 départs non remplacés en trois ans. Désireux de faire des économies, l’État a décidé de diminuer ses effectifs, et pas forcément ses dépenses. Pour 2011, 31.638 postes de fonctionnaires seront supprimés.

Cette politique « n’en est pas moins tout à fait équilibrée, elle permet de reverser la moitié des économies réalisées aux fonctionnaires, sous la forme de bonifications », avait annoncé François Baroin, ministre du Budget, lors des vœux à la presse le 17 janvier 2011.

Le Ministère de l’Éducation nationale reste comme chaque année le ministère le plus touché, avec 16.000 suppressions de postes. Alors que la rogne des enseignants persiste, le gouvernement, sourd aux protestations, décide de faire des économies sur les boucs émissaires de la société, et de brader l’éducation de la jeunesse. Lors des vœux, François Baroin a tenu à rappeler que « cela participe naturellement de la maîtrise des finances publiques. Cette politique n’en est pas moins tout à fait équilibrée, elle permet de reverser la moitié des économies réalisées aux fonctionnaires, sous la forme de bonifications ».

La Défense perd 8.250 postes, le Budget et les Comptes publics 3.127 postes en moins, les Ministères de l’Intérieur (-1.595), de l’Écologie (-1.287), de l’Agriculture (-650) et du Travail (-443), devant ceux de l’Économie (-273), des Affaires étrangères (-160) et de la Culture (-93), a indiqué “Le Monde”.

500 opérateurs de l’État, de Météo France à l’ONF (Office national des forêts), qui représentent, selon le ministre, 29 milliards d’euros de crédit de l’État et 235.000 emplois, vont également « faire un effort pour réduire le déficit public ». Le Premier ministre François Fillon leur avait demandé fin 2010 de réduire de 10% leurs dépenses de fonctionnement d’ici 2013, et leur avait interdit de s’endetter à plus d’un an.
Au contraire, le Ministère de la Justice verra ses effectifs augmenter de 400 postes, et les services du Premier ministre de 55 postes. Épargné, le Ministère de l’Enseignement supérieur, de l’Immigration et de l’Intégration, et celui de l’Aménagement du territoire ne perdent aucun poste. Selon le gouvernement, 50% des économies dues au non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite retourneront aux agents de l’État, pour un montant de 405 millions d’euros en 2011, sous forme de bonus. Y a-t-il réellement économie si les fonds sont reversés à ceux qui ont pu garder leurs postes ? Serait-ce un moyen pour le gouvernement de mettre les fonctionnaires restants dans sa poche ?

Céline Tabou

Cantonales 2011

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