Après l’annonce de la baisse des crédits pour l’outre-mer l’année prochaine

100 millions d’euros en moins en pleine crise sociale

19 juillet 2019, par Manuel Marchal

Le projet de budget 2020 du gouvernement prévoit une baisse de 100 millions d’euros des crédits du ministère des Outre-mer, avec un gel jusqu’en 2022. C’est donc au moment où la situation continue de s’aggraver que Paris choisit de diminuer des moyens alloués pour La Réunion. Les chômeurs, les jeunes, les demandeurs de logement et toutes les victimes de ce système seront donc encore plus abandonnées.

Décidément, aux antipodes on marche sur la tête. C’est bien ce qui est en train de se passer à Paris en raison de la diminution prévue des crédits pour le ministère des Outre-mer alors que la crise sociale ne cesse de s’amplifier, particulièrement à La Réunion. Chaque année, l’évolution du budget de ce ministère est attentivement scrutée, car elle est considérée comme un baromètre de la politique du gouvernement envers les anciennes colonies intégrées dans la République. Et pour l’année prochaine, le projet de budget fait état d’une baisse de 100 millions d’euros du budget de la mission Outre-mer du gouvernement, et annonce un gel des crédits de ce ministère jusqu’en 2022, date de la fin du mandat d’Emmanuel Macron et des élections présidentielle et législatives.

C’est en effet une question de principe. Chaque année, la population augmente dans les Outre-mer, notamment à La Réunion. Comme le système en place arrive à bout de souffle et produit de la pauvreté et des inégalités, le nombre de demandeurs d’emploi augmente à La Réunion : plus de 180.000 travailleurs sont inscrits à Pôle emploi.
C’est une île fragilisée par cette crise sociale qui va être confrontée aux effets de son intégration toujours plus grande dans le marché mondial. L’expérience de la fin des quotas sucriers montre les difficultés de cette intégration dans un contexte ultra-libéral de « concurrence libre et non faussée ».
Cela signifie que l’État doit encore s’impliquer davantage et non se désengager à hauteur de 100 millions d’euros.

Rien ne peut donc justifier cette baisse de crédit, à moins que le gouvernement n’ait choisi d’accentuer encore la politique d’austérité visant les peuples des Outre-mer. Car au final, les chômeurs, les jeunes, les demandeurs de logement et toutes les victimes de ce système seront donc encore plus abandonnées.

M.M.

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