12 000 contrats aidés au lieu de 11 000 pour 2019

1000 emplois précaires de plus pour faire face à l’urgence sanitaire et sociale

20 septembre 2019, par Manuel Marchal

Arrivée le 19 septembre à La Réunion, la ministre des Outre-mer a annoncé comme première mesure le déblocage du financement par l’État de crédits pour embaucher 1000 personnes en contrat PEC cette année dans notre île. La moitié sera affectée à la lutte contre la dengue, et les 500 autres en fonction des demandes des employeurs potentiels qui sont avant tout les collectivités.

Or, il est possible de faire autrement avec par exemple le projet du PCR de transformer ces contrats précaires en emplois pérennes grâce à la création d’un service d’intérêt public dans l’environnement. La lutte contre la prolifération des moustiques vecteurs de maladies est en effet un besoin permanent dans une île tropicale comme La Réunion.

La ministre a évoqué hier la question des emplois aidés. Elle a tout d’abord rappelé que le gouvernement avait accordé les financements nécessaires à l’embauche de 11000 personnes en contrat Parcours emploi compétences (PEC) cette année. Les PEC sont le nouveau nom des contrats aidés co-financés majoritairement par l’État.

Annick Girardin a fait part d’une inquiétude voici quelques semaines dans les services de l’État devant la rapidité avec laquelle ces crédits ont été consommés à La Réunion. En effet, il ne restait plus que le financement pour 1500 emplois jusqu’à la fin de l’année sur les 10000 prévus pour ces 12 mois.

Or, avec les besoins de la lutte contre la dengue, fallait-il bloquer l’attribution de ces emplois ? Interroge la ministre.

« On aurait pu éviter de la médiatiser comme on a fait. Je pense qu’il y a une erreur de communication. On aurait dû le régler en interne d’autant que dès que j’ai été alertée la réaction a été très rapide : j’ai annoncé 11000, il y en aura bien 11000, et puisqu’il y a une inquiétude devant ce moment difficile de la lutte contre la dengue dans les mois à venir, avec la ministre du Travail nous avons décidé l’attribution de 1000 PEC supplémentaires. On en a donc 12000 pour La Réunion, je ne sais pas si vous réalisez ce chiffre, c’est le plus élevé de France, et c’était une nécessité ».

Et la ministre de préciser que « sur ces 1000 supplémentaires, la moitié sera immédiatement réservée pour cette lutte anti-vectorielle, sur le reste on regardera quels sont les besoins les plus urgents et ceux qui répondent le plus à ce que veulent les jeunes aujourd’hui ou les moins jeunes. Ces emplois aujourd’hui sont associés à des formations, car ce qui est recherché c’est bien en bout de course des emplois pérennes ».

Une fois de plus, un gouvernement utilise le levier des emplois aidés pour calmer des craintes, notamment celles des élus à quelques mois des municipales. En effet, le fonctionnement de services communaux aussi essentiels que les écoles reposent sur des travailleurs en contrats précaires alors que ce sont des besoins permanents qui justifient l’embauche de travailleurs permanents avec une perspective de carrière, comme tout agent de la fonction publique.

Or, il est possible de faire autrement avec par exemple le projet du PCR de transformer ces contrats précaires en emplois pérennes grâce à la création d’un service d’intérêt public dans l’environnement. La lutte contre la prolifération des moustiques vecteurs de maladies est en effet un besoin permanent dans une île tropicale comme La Réunion.

M.M.

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