Un défi qui reste à relever

110.000 Réunionnais illettrés

8 octobre 2010, par Céline Tabou

Le rapport de la commission “Développement humain” du Conseil économique, social et environnemental régional (CESER) met en avant les différents dispositifs pour lutter contre l’illettrisme depuis le bas âge, tels que l’accompagnement éducatif, des centres d’aide à la lecture, un médiateur ’Réussite scolaire’....

Au cours de ces vingt dernières années, l’illettrisme n’a cessé d’augmenter, les cahiers du développement publiés avec le soutien de la Région Réunion, “Akoz”, prévoyaient en 2007, qu’il « y aurait encore entre 100.000 et 130.000 illettrés à La Réunion. Depuis 20 ans, ce chiffre n’a pas bougé ».
22% de la population réunionnaise de plus de 16 ans ne sait ni lire, ni écrire, contre 9% en France. En dépit du « volontarisme » mis en avant par les autorités, la situation devient aggravante. En 2000, « les actions menées contre l’illettrisme s’inscrivent formellement dans le cadre de Chartes partenariales de lutte contre l’illettrisme », explique le rapport du CESR.

Une volonté d’agir

L’illettrisme était reconnu dans les pays développés dans les années 1970, après un rapport d’ATD Quart Monde, qui indique que l’illettrisme gagne du terrain rapidement. Malgré le constat alarmant, les institutions ne prennent conscience de l’ampleur du phénomène à La Réunion, qu’à partir de l’an 2000, lorsqu’une Charte couvrant la période 2000/2006, est signée.
Par la suite, l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme est créée, et définit les premières priorités de lutte, notamment la création de centre de lecture et d’ateliers pour aider à la lecture. Cette charte, renouvelée pour la période 2007-2013 est accompagnée d’un Plan d’actions stratégiques destiné à cibler les problèmes, et mettre en place une politique spécifique, particulièrement dès la petite enfance.
L’avancée porte également sur le fait que les instances publiques ont admis qu’en plus des facteurs économique et social, l’illettrisme est un facteur d’exclusion sociale, pouvant entraîner des difficultés à trouver un emploi, entre autres. Conscients, les acteurs publics décident de mettre en place plusieurs dispositifs tels que la redynamisation sociale, des ateliers permanents de lutte contre l’illettrisme, et des ateliers dans les prisons.
En dépit de la bonne volonté affichée, les résultats restent alarmants pour les acteurs concernés, en effet, le nombre d’illettrés à La Réunion ne diminue pas. Certains comme Benoît Blard, militant culturel, explique que « l’Éducation nationale n’intègre pas assez l’identité culturelle des enfants, et ne leur donne pas suffisamment la liberté de s’exprimer ».

« Pour une île lettrée »

Le rapport de la commission Développement humain du Conseil économique, social et environnemental régional (CESER) met en avant les différents dispositifs pour lutter contre l’illettrisme depuis le bas âge, tels que l’accompagnement éducatif, des centres d’aide à la lecture, un médiateur "Réussite scolaire"....
« Malgré cela, le taux d’illettrisme, de par son importance et sa durabilité, demeure, qu’on le veuille ou non, un handicap majeur à toute politique de développement, qu’il s’agisse de développement humain, en premier lieu, mais également de développement économique et social », conclut le rapport du CESER.

Céline Tabou

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