La grande injustice

160.220 demandeurs d’emploi 58.869 chômeurs indemnisés

29 novembre 2012, par Manuel Marchal

Cette situation intolérable doit interpeller les 7 députés, chargés de porter les intérêts des Réunionnais auprès du gouvernement.

Mardi, le Pôle emploi a publié ses dernières statistiques. Pour la première fois, le nombre de Réunionnais à la recherche d’un emploi dépasse le nombre de 160.000. 160.220 compatriotes étaient dans cette situation au mois d’octobre. Parmi eux, 129.440 étaient privés d’emploi pendant ce mois d’octobre.

Si ces Réunionnais n’ont pas de travail, c’est la conséquence d’un système défaillant qui n’arrive pas à respecter un droit fondamental. Parce qu’ils sont la victime de cette défaillance, ils ont droit à une indemnité pour compenser le préjudice subi. Les dernières données du Pôle emploi montrent que les travailleurs indemnisés constituent une minorité.

Sur près de 130.000 Réunionnais privés d’emploi, 41.434 recevaient une compensation au titre de l’assurance chômage, et 17.169 ayant épuisé leur assurance ne recevaient plus que l’allocation spécifique de solidarité. Cela fait donc près de 80.000 Réunionnais qui sont condamnés à se tourner vers le RSA pour obtenir un revenu.

Lointaine sortie de crise

En France, les perspectives de sortie de crise sont difficiles à cerner. À La Réunion, c’est encore plus grave. Le taux de chômage est beaucoup plus important, c’est l’effet d’une crise différente de celle de la France. Notre île connaît en effet un rapide accroissement démographique, mais malgré un nombre important de créations d’emploi, cela ne suffit pas. Le chômage a alors tendance à augmenter. Et depuis 2010, la crise s’est accélérée, car les grands projets ont été abandonnés. La route des Tamarins avait pourtant montré qu’un grand projet peut jouer le rôle de locomotive de l’économie. Les milliers d’emplois que le tram-train devait générer sont compromis par l’arrêt du chantier. L’économie de La Réunion a donc sombré dans le marasme suite à des coups de démolisseurs qui n’ont pas d’alternative à proposer.

Une urgence, c’est la protection des travailleurs victimes de ces décisions politiques. Leur nombre augmente, et celui des abandonnés aussi.

Quelle prime de vie chère pour les pauvres ?

Sur le nombre total des Réunionnais privés d’emploi, moins de la moitié perçoit une maigre indemnisation. Les autres doivent se débrouiller avec un minima social dans un pays où le coût de la vie est trop élevé.

C’est la grande injustice. Elle doit interpeller les 7 députés de La Réunion, tous membres de la majorité présidentielle. Vont-ils peser de toute leur influence pour obtenir du gouvernement une revalorisation de tous ces bas revenus ?

Rappelons qu’au moment des émeutes de février, le Parti communiste réunionnais avait proposé une prime de vie chère de 200 euros pour tous les pauvres, en particulier les abandonnés. Aujourd’hui, le nombre de demandeurs d’emploi est plus important qu’en février, celui des chômeurs non indemnisés également. Les députés seront-ils présents au rendez-vous de la solidarité ?

M.M.

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