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Il y a 60 ans, la mairie du Port accueillait le dernier congrès de communistes réunionnais membres d’un parti français
18 mai 2019
Ce 60e anniversaire du PCR se déroule dans un pays toujours loin d’être libéré du joug colonial, qui a évolué vers un néo-colonialisme inédit. Mais pourquoi un Parti Communiste Réunionnais, ayant comme ligne la lutte pour l’autonomie, alors que 12 ans avant le congrès fondateur du Port, les communistes étaient les fers de lance de l’adoption de la loi d’intégration transformant les colonies de Guadeloupe, Guyane, Martinique et La Réunion en départements français ? Les thèses adoptées par le Congrès fondateur du PCR apportent ici un éclairage précieux.
1957, 1958, 1959, c’est l’époque du bâillonnement systématique de l’opposition populaire à la Réunion. C’est l’époque de la généralisation de la fraude électorale, la répression et les provocations de toute nature contre les militants. Qu’on se souvienne, de ce 15 Mars 1959, où refusant de proclamer la « Liste Paul Vergès élue » comme l’avaient voulu les électeurs de Saint-Denis, les fraudeurs le font assommer par la police et transporter inanimé au Commissariat. C’est ce même soir que la foule était attaquée et matraquée à Saint-Denis tandis qu’à Ste-Clotilde un nervi armé par la droite tuait par balle un jeune de 17 ans, Ëliard Laude et transperçait le thorax d’un autre de 16 ans. C’était 2 mois avant le Congrès.
Le combat généreux mené depuis 15 ans, pour l’amélioration des conditions de vie des travailleurs de notre pays, les succès remportés dans cette voie par les fonctionnaires dont la situation s’était notablement améliorée dès le début des années 50, avaient empêché une analyse approfondie de la nature que devait prendre notre lutte, du fait même que le mouvement démocratique à La Réunion était animé et dirigé par des hommes généreux et idéalistes directement issus des couches moyennes naissantes, et particulièrement par des fonctionnaires du cadre créole. Il fallait donc faire cette analyse de notre situation, il fallait dire aux Réunionnais une vérité nouvelle masquée jusqu’ici par quelques succès remportés sur le plan social, et qui étaient devenus un peu plus rares dans les toutes dernières années. C’est le but que s’est fixé la Vlème Conférence Fédérale de la Fédération Communiste de la Réunion. C’est sur la base de cette analyse que le 18 mai 1959, le Comité Fédéral de la Fédération proposa la transformation de celle-ci en un Parti communiste réunionnais.
Si l’on se reporte aux thèses qui ont été adoptées le 18 mai 1959, on comprend sans avoir à insister ce qui a animé alors les responsables du mouvement communiste à la Réunion. Les communistes réunionnais ont, avant toute autre considération, posé le principe de l’existence d’un peuple réunionnais et ont fait une analyse des conditions de sa formation. Les communistes réunionnais notent aussi que la formation de notre peuple, a été conditionnée par l’évolution économique de la Réunion, soumise dans un premier temps à l’exploitation féroce de la Compagnie des Indes, et « invitée » à se lancer dans tel ou tel mode d’exploitation, ou dans telle ou telle production selon les besoins de l’économie française et selon les intérêts des colonialistes Français. Ils expliquent les incidences des étapes de la lutte révolutionnaire en France sur l’évolution politique de la Réunion ; et particulièrement au regard du problème de l’abolition de l’esclavage qui était déjà abolie dans les colonies anglaises. Et le 20 décembre 1848, lorsque Sarda Garriga, envoyé spécial du gouvernement révolutionnaire, proclame l’émancipation de 60 000 esclaves, il n’a aucune peine à convaincre les maîtres de l’île de la nécessité de cette mesure qu’appelait la nouvelle situation économique du pays. Aux rapports esclavagistes, vont se substituer des rapports capitalistes et une exploitation de forme nouvelle va désormais écraser la masse laborieuse et misérable des petits blancs, dont beaucoup essaiment dans les cirques, des affranchis et des dizaines de milliers « d’engagés », venus des Indes par suite d’une intense politique d’immigration nécessitée par le développement de la production sucrière. La fusion de ces groupes ethniques si divers s’accélère pour donner une physionomie originale à notre population »
Si les conditions de formation de peuplement de la Réunion, son originalité, sa culture et ses traditions nous permettaient en 1959 d’affirmer l’existence d’un peuple réunionnais, les conditions faites à la Réunion par la puissance coloniale et les sociétés monopolistes, tant au plan économique que social et politique, étaient toujours des conditions coloniales et définissaient une réalité coloniale réunionnaise ; voici en effet ce que déclarent les thèses de 1959 : « L’analyse de la situation de notre pays montre qu’il répond entièrement à la définition marxiste-léniniste d’une colonie à l’époque de l’impérialisme : un pays dont toute l’économie est subordonnée aux besoins des monopoles métropolitains, qui le considèrent comme une source de matières premières et de main-d’œuvre à bon marché, et un marché pour les produits manufacturés de la métropole. Cette exploitation coloniale du pays aboutit à cette monoculture imposée, qui par ailleurs empêche tout développement économique du pays et facilite le maintien de la dépendance vis-à-vis de l’impérialisme français ».
Ce que soulignent aussi les communistes de la Réunion, c’est que les structures économiques imposées par le colonialisme ont des conséquences sociales caractéristiques d’un pays colonial.
Après l’analyse de la situation économique et la mise en évidence des blocages qui caractérisent la situation coloniale de la Réunion, les dirigeants communistes en 1959 mettent l’accent sur l’étouffement de la personnalité Réunionnaise, sur les tentatives de détruire toutes les valeurs qui la constituent : « Dans le domaine culturel également, notre pays connaît la situation d’un pays colonial. Que ce soit dans le domaine de la langue, où le français est la seule langue officielle possible, inévitable, mais où il faut reconnaître que la langue véhiculaire, couramment utilisée dans toutes les catégories sociales est le créole. Et si, pour les catégories sociales ayant un certain degré d’instruction, cette situation ne crée pas un obstacle majeur, il est par contre incontestable que l’immense majorité de notre peuple, dans ses relations avec l’appareil administratif, l’appareil judiciaire, etc. connaît du fait de cette situation, d’énorme difficultés. Ainsi, que ce soit dans les domaines économique, social, culturel ou politique, la réalité réunionnaise est une réalité typiquement coloniale. C’est là, la caractéristique fondamentale, essentielle de notre situation. C’est à partir d’elle que les communistes ont élaboré une politique qui répond aux intérêts d’aujourd’hui et de demain, et aux aspirations à la responsabilité de notre peuple »
L’une des raisons d’exister du Parti Communiste Réunionnais c’est la lutte pour mettre fin à la situation coloniale de la Réunion. Dès le début, le Parti a mis l’accent sur cet aspect de son action. Au Port, les 17 et 18 Mai 1959, il proclamait : « dans les conditions historiques actuelles, pour se libérer du joug colonial, qui pèse sur leur pays, les Réunionnais doivent obtenir le droit de gérer eux-mêmes, et démocratiquement leurs propres affaires. Cette véritable autonomie interne, ce droit de pouvoir décider de toutes les questions d’intérêt local, peut s’exprimer dans l’octroi à une Assemblée locale du pouvoir de décider souverainement en ces domaines, de voter en dernier ressort le budget local. Celle revendication d’une véritable Autonomie interne laissant au pouvoir central les problèmes relevant des Affaires Etrangères, de la Diplomatie, des Télécommunications, de la Justice, etc. ne peut être confondue avec la revendication d’une indépendance, qui ne correspond ni aux conditions historiques, ni aux aspirations actuelles de notre peuple ». En 1959, le PCR avait formulé l’idée de recourir à l’article 73 de la Constitution pour changer le statut de la Réunion. Mais deux ans après, la loi référendaire du 8 janvier 1961, concernant « l’Autodétermination des populations algériennes », illustrait les possibilités qu’offrait l’article 72. En effet, il y avait en Algérie des « départements français », qui ont été érigés en collectivités territoriales nouvelles de la République en application de l’article 72 de la Constitution. Dans un deuxième temps, les Algériens étaient appelés à dire par voie de référendum ce qu’ils voulaient. On sait qu’ils ont choisi l’indépendance. La loi référendaire a illustré la possibilité pour un département français de devenir une collectivité nouvelle de la République. Son application à la Réunion est donc possible sans mettre en cause l’intégrité de la République. C’est donc sur cette base juridique que se sont battus les communistes depuis 1961. Cette argumentation a été admise en 1966 par la Cour de Sûreté de l’État appelée à juger Paul Vergés, poursuivi pour « atteinte à l’intégrité du Territoire ».
Au moment où se constitue le Parti Communiste Réunionnais, les communistes insistent sur une de leurs préoccupations qui est la solidarité. La lutte des Réunionnais pour améliorer le sort des travailleurs, pour garantir les intérêts du pays, passe par l’exercice permanent de la solidarité entre tous ceux qui luttent sous d’autres cieux pour la même cause : celle de la liberté et de l’égalité des droits, celle de la dignité des Peuples. C’est la clairvoyance de l’analyse faite, bien avant l’indépendance de Madagascar et de Maurice, et 12 ans seulement après les massacres perpétrés en 1947 à Madagascar. Personne, en 1959, ne pouvait alors dire ce qu’il allait advenir de la lutte des peuples de ces pays. Aujourd’hui, les changements intervenus à Maurice et à Madagascar sont considérables, par rapport, à 1959. C’est toute la région des îles du Sud-Ouest de l’Océan Indien et toute l’Afrique qui ont changé.
Source : Témoignages des 18, 20, 21, 23, 25, 30 mai et 9 juin 1979
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