Fête réunionnaise de la Liberté

20 Décembre : chemin Champcourt au Tampon

12 décembre 2013

Chaque année, ses aléas, son train de déboires ou de réussites ! Depuis quelques années, la commémoration de l’abolition de l’esclavage a toujours eu lieu au Tampon, et peu importe : l’endroit, la forme, la durée, les moyens d’expression.

Comme l’an dernier, le 20 Décembre sera célébré aux 400 du Tampon, chemin Champcourt.

Il y a eu des récupérations politiques avec le grand drapeau bleu-blanc-rouge… pendant plusieurs années ! Changement, changement. Tout bouge, heureusement. Aux 400, ti pa ti pa…

En 2011, nous avions projeté « Sucre Amer » suivi d’un débat, mettant en évidence l’hégémonie d’un système centralisateur où il est démontré que c’est Paris qui devrait commander ici : vous êtes la France de l’océan Indien ; çà nous fait une belle jambe. Ce qui a fait dire à certains dans le débat : si le Réunionnais veut un tant soit peu se libérer des ses chaînes – oui, nous avons nos formes de chaînes actuelles, n’ayons pas peur de le dire - il ne peut et ne doit compter que sur lui-même…

La souffrance se fait coups, sang, martyre

En 2012, nous avons projeté cette fois « Élie et les Forges de la Liberté » de William Cally, suite à la célébration du 200e anniversaire de la Révolte des esclaves de la région de Saint-Leu en 1811 ; film émouvant s’il en est ; film évènement : jamais le Réunionnais ne s’était vu représenter aussi fortement dans son passé ; l’imaginaire se fait image ; le flou de la mémoire devient son, lumière, couleur. La souffrance se fait coups, sang, martyre.

Cette fois en 2013, pour progresser dans nos actions (et réflexions), nous voudrions modestement, amener le citoyen du coin à réaliser que l’esclavage pour lui, pour nous Réunionnais n’est pas seulement Kounta Kinté, un film lointain avec Sydney Poitier aux Amériques d’Obama, ou « La case de l’oncle Tom » ou je ne sais quel « Autant en emporte le vent »… l’esclavage, c’était déjà chez lui, dans son quartier, sa ville, sa micro-région… les 400, Le Tampon, le Sud.

Pourquoi a-t-on enfui ces vestiges de notre Histoire sous du béton ?

Comment trouver un historien qui pourrait - documents à l’appui - scientifiquement, nous raconter, nous convaincre qu’il s’agit bien de nos ancêtres directs, ici, là, à côté de nous, dans des lieux que nous piétinons encore aujourd’hui ; à proximité… Pas possible ? Si… Nous commençons peut-être un feuilleton, une série, avec des épisodes, une recherche menant à une autre ; et si les historiens voulaient se donner la main ?

Pourquoi a-t-on bouché les grottes où Sitarane entassait ses butins ? Pourquoi a-t-on enfui ces vestiges de notre Histoire sous du béton ?

Ferait-on disparaître un château du Moyen Âge en France métropolitaine ?

Veut-on nous supprimer les traces de notre passé pour que nous perdions la mémoire de notre Histoire ?

Nous fêtons cette année en plus du 165e anniversaire de l’abolition de ce crime contre l’humanité qu’était l’esclavage (voir Code Noir), les 350 ans du peuple de La Réunion. Bonne commémoration à tous.

Benoît Blard

Programme - Vendredi 20 Décembre 2013

À partir de 18 h et jusqu’à tard dans la nuit
- Projection d’un film et animation d’un débat sur l’esclavage par un historien
- Plateau musical : Lansor, Nasyon Kabaré, Jammy Hoareau, Tony Bafinal et d’autres artistes
- Manjé pou lo kor : kari tèt cochon, gryad, boisson a in pri modèst.

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