Hausse du prix du pétrole et des matières premières

« 2011 s’annonce sombre »

3 février 2011, par Céline Tabou

A l’occasion d’une conférence de presse à Saint-Denis, le président de l’Alliance, Paul Vergès, accompagné d’Aline Murin-Hoarau et de Béatrice Leperlier, a alerté l’opinion publique et les médias sur les difficultés que vont rencontrer les Réunionnais. Cette année, « ce sera pire que ce que nous avions prévu ».

« De nouveaux éléments vont jouer sur l’année 2011 et entraîner une aggravation économique et sociale à La Réunion », déjà présente, avec la hausse du chômage et le nombre élevé de pauvres, a expliqué Paul Vergès. Tous les éléments démontrent la situation préoccupante de l’île, notamment avec les visites ministérielles qui se succèdent et, entre autres, « l’arc en ciel économique et social de La Réunion » qui est touché des PME aux grandes entreprises réunionnaises, comme Caillé.

Les phénomènes mondiaux ont des répercussions à La Réunion

Depuis ces annonces, les choses se sont aggravées. En effet, la hausse du prix du pétrole et des matières premières aura immanquablement un impact dans la vie des Réunionnais, « dans une île où les transports terrestre et aérien dépendent du pétrole, la hausse des prix va entrainer un coût dans la vie des Réunionnais. Cette hausse ne sera pas temporaire, mais continuelle tout au long de l’année », a expliqué Paul Vergès.

En plus de la hausse du pétrole, les conséquences du changement climatique auront également un impact sur la consommation des Réunionnais. La hausse du prix des matières premières agricoles est due à la sécheresse en Russie qui a détruit des milliers d’hectares de culture de blé et, entre autres, aux inondations en Australie détruisant les productions céréalières. Hausse du prix du pétrole, des matières premières céréalières, mais aussi minières. En effet, au-delà des problèmes de logements privés et sociaux, si le prix du ciment augmente comme prévu de plus de 10%, alors les constructeurs et les particuliers paieront le prix de cette hausse, au final.

Tous ces évènements montrent que « dès maintenant, on peut dire qu’il y aura une aggravation de la situation à La Réunion, car en plus des phénomènes conjoncturels, La Réunion vient de connaitre une période de sécheresse, et est actuellement en pleine saison des pluies », a indiqué Paul Vergès.

Effectivement, la sécheresse qu’a vécue l’île a entrainé des pertes importantes de récolte, notamment chez des planteurs de cannes à sucre. A Saint-Joseph par exemple, ces derniers ont perdu 40% de leur récolte, et espèrent l’aide rapide de l’État. De même, les inondations de ces derniers jours ont détruit plusieurs hectares de cultures de fruits et légumes. Ces maraichers demandent également une aide gouvernementale, mais face à la crise économique et au plan de rigueur de l’État, le gouvernement va devoir rééquilibrer son budget, car la croissance prévue pour 2010 n’a pas été atteinte, et les ministres vont y réfléchir à deux fois avant d’allouer des aides.

« Les mesures à prendre sont à portée de main »

Les réactions en chaîne des politiciens, celle du Préfet Michel Lalande, qui a demandé au gouvernement un bilan des dégâts pour mettre La Réunion en zone sinistrée, et de « Nassimah Dindar, qui a annoncé le déblocage d’une aide d’urgence pour le Sud », ont été rapides et vont permettre d’alerter l’Élysée sur le fait « qu’il faut agir, car la période cyclonique n’est pas terminée », a indiqué le président de l’Alliance.

En effet, « les radiers sont des moyens d’économiser des vies et de pérenniser la situation, mais sur le long terme, comme Philippe Berne et Jean-Pierre Marchau l’ont analysé dans un rapport sur une politique d’adaptation aux changements climatiques et d’aménagement du territoire, on se rend compte que la tâche est infinie, car beaucoup de zones sont encore menacées par des glissements de terrain, des coulées de boue et des inondations », a averti ce dernier.

Car, comme l’explique Paul Vergès, tout démontre, avec les catastrophes naturelles au Pakistan, en Australie, en France avec Xynthia, en Inde, en Chine, au Brésil, que personne n’est à l’abri, et qu’il faut prendre dès à présent des mesures adaptées pour la sécurité de tous. Pour cela, et face à l’urgence, insiste le président de l’Alliance, il faudrait « informer, conscientiser et consulter les Réunionnais » sur les mesures à prendre pour leur bien-être.

Céline Tabou

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