Le moment n’est plus à l’indignation

2013 : unissons-nous pour agir

2 janvier 2013

2013 sera une année plus dure que 2012. Face à cette aggravation, il ne s’agit pas de s’indigner, mais de se rassembler et d’agir pour faire cesser les injustices qui traversent notre société.

L’année 2012 s’est terminée. Dans notre pays, elle a vu une aggravation de la crise dans tous les domaines :

- Le nombre des demandeurs d’emploi dépasse les 160.000 Réunionnais.

- Plus de la moitié des jeunes sont toujours privés d’emploi.

- 47.000 chômeurs sont tellement découragés qu’ils ne s’inscrivent plus à Pôle Emploi.

- Conséquence de cette pénurie d’emploi, c’est que la moitié de la population est plongée sous le seuil de pauvreté, parmi elle se trouvent 144.000 enfants.

- 30.000 familles dépendent de l’aide alimentaire pour survivre.

- Nouvelle hausse des prix dans l’alimentation : 3,2% sur 12 mois.

- Le déficit en logements sociaux dépasse 20.000.

- 10.000 entreprises ont reçu un courrier de la Sécurité sociale pour demander le versement des cotisations.

- Plusieurs milliers de travailleurs du BTP n’ont pas eu leur salaire complet durant les congés du BTP parce que leur patron n’a pas versé ce qu’il doit à la Caisse des congés payés.

- La CCIR annonce une chute du chiffre d’affaires du commerce.

- Plus d’un milliard d’euros de créances douteuses : les actifs pourris augmentent à La Réunion.

Cette crise touche toute la population sauf une catégorie qui est protégée du chômage et de la vie chère. Son statut lui garantit la sécurité de l’emploi et une prime pour acheter la vie chère. Mais à l’heure où la crise s’aggrave en Europe, les dernières protections pourraient tomber.

2013 : aucune illusion

L’année qui commence n’offre aucune perspective de relance. En France, la croissance est proche de zéro. Un ralentissement supplémentaire, et ce sera la récession. L’activité économique ne pourra pas créer suffisamment d’emplois. Malgré tout, le gouvernement se raccroche à la possibilité d’une baisse du chômage, en misant sur les emplois aidés et la remise en cause du Code du travail.

Pour La Réunion, ce sera encore plus grave puisque le chantier du pont de la rivière Saint-Etienne va s’achever. Ainsi se clôturera le plan pluriannuel de l’ancienne majorité régionale. Depuis 2010 et l’arrivée de l’UMP à la Région grâce au soutien du PS, rien n’a été lancé, tout ce qui pouvait être démoli l’a été. L’économie n’a donc rien de concret pour rebondir.

Le chômage va donc continuer à augmenter. Les contrats aidés ne suffiront pas à changer la tendance. Car le modèle actuel est incapable de créer suffisamment d’emplois pour les milliers de jeunes qui arrivent chaque année dans la population active, et qui s’ajoutent aux demandeurs d’emploi.

À cette situation préoccupante s’ajoutent des échéances inévitables.

L’année de tous les dangers

Le 10 décembre dernier, au soir de la Conférence économique et sociale à Paris, les sept députés étaient invités à dîner par le ministre des Outre-mer. Le thème de cette rencontre était l’avenir de l’octroi de mer. C’est en effet cette année que prend fin le régime dérogatoire de cette taxe qui protège ce qui reste de notre agriculture et de notre industrie, et qui permet de financer une partie conséquente du fonctionnement des communes.

Depuis trois semaines, aucun député ne s’est exprimé sur ce rendez-vous. Ce silence est inquiétant.

2013, c’est aussi la fin d’un cycle budgétaire européen. Cette année seront donc décidées de nouvelles règles, en particulier dans l’agriculture. Le nouveau règlement sucrier européen permettra-t-il le maintien des aides aux planteurs de cannes ? L’attitude de l’Europe vis-à-vis des planteurs de bananes antillais est un précédent fâcheux : ils ont été lâchés, et livrés à la concurrence des producteurs à bas coûts d’Amérique latine.

2013, c’est également là que sera connu le montant des crédits d’investissement accordés par l’Europe. Avec l’UMP aux commandes à la Région, l’utilisation des fonds européens accumule les retards alors que jusqu’en 2010, La Réunion était citée en exemple dans ce domaine.

2013, ce sont les Accords de partenariats économiques. Les producteurs réunionnais seront-ils mis brutalement en concurrence avec ceux de Madagascar et d’Afrique australe ?

Le moment de l’action

Toutes ces mauvaises nouvelles, l’absence de perspective et l’inaction des sept députés dans la défense de nos intérêts auprès du gouvernement sont autant d’occasions de s’indigner.

Mais ce n’est pas dans ce sentiment que réside la sortie de crise.

Quand le ministre des Outre-mer a annoncé que le gouvernement ne comptait pas maintenir le RSTA et sa participation à la prime COSPAR, la mobilisation s’est déclenchée. Des pétitions ont circulé. C’est cette action qui a fait reculer le gouvernement, ce qui a permis d’obtenir un sursis de 6 mois.

Tout le monde sera touché par la crise. Les problèmes urgents sont devant nous. Il ne s’agit pas de s’indigner, mais de s’unir et d’agir.

C’est ce rassemblement sur l’essentiel qui permettra de redonner l’espoir.

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