Conférence du PCR sur 71e anniversaire de l’abolition du statut colonial : discours du secrétaire général du PCR -3-

2017, ère de la responsabilité

24 mars 2017

Dimanche 19 mars dernier, le Parti communiste réunionnais organisait une conférence pour célébrer le 71e anniversaire de l’abolition du régime colonial à La Réunion. Après avoir décrit le rôle des communistes et des progressistes dans le changement de statut puis analysé le bilan des 71 dernières années par le PCR, Maurice Gironcel a expliqué pourquoi un nouveau cadre est nécessaire et le contenu que cela implique pour le Parti communiste réunionnais.

Le discours de Maurice Gironcel a été salué avec enthousiasm

Le cadre actuel a atteint ses limites. Il est indispensable de le dépasser pour régler les problèmes actuels et à venir, auxquels La Réunion est déjà ou sera confrontée.

Ce constat, nous ne sommes pas les seuls à le faire. D’autres forces présentes, n’appartenant pas à notre formation politique, l’ont fait publiquement.

Elles reconnaissent ainsi, de manière implicite, la justesse des thèses fondatrices du PCR en 1959 et de la ligne suivie ensuite par le PCR.

En tant que Secrétaire Général, avec vous, nous pouvons exprimer notre fierté de voir que le PCR continue à être présent dans les décisions politiques réunionnaises.

Oui, Paul, ton combat continue.

N’a-t-on pas entendu tel ou tel dirigeant ou dirigeante déclarer qu’il n’y a plus de lisibilité pour La Réunion, ou bien qu’il faut un autre logiciel, ou bien encore qu’il faut désormais l’émancipation pour aller vers plus d’autonomie. Vers une autonomie fiscale à 15 % pour nos entreprises ; vers une autonomie énergétique ; vers une autonomie alimentaire.

Toutes ces déclarations convergent vers l’idée que le cadre actuel mis en place en 1946 a donné tout ce qu’il a pu donner mais qu’il est maintenant dépassé.

Ce constat, le PCR l’a fait depuis longtemps déjà et il l’a réaffirmé le 5 février dernier lors de son 9e Congrès, à Sainte-Suzanne.

Un pouvoir politique réunionnais

Le moment est donc venu de rassembler toutes celles et tous ceux qui considèrent qu’il faut désormais un nouveau cadre.

Nous devons être offensifs. Qui va définir ce nouveau cadre ? Sûrement un technocrate parisien ! C’est nous, Réunionnais, « Rassemblés pour la Responsabilité » qui devons définir ce nouveau cadre.

Pour nous, il est évident que c’est aux Réunionnaises et aux Réunionnais, et à eux-seuls, de définir ce qui est nécessaire pour leur pays. Les décisions ne peuvent plus être imposées et venir de 10.000 kms.

Nos spécificités sont à prendre en compte et doivent être respectées. Paris i commande pas nous !

Cela suppose que dans le cadre de la République Française, les Réunionnais aient un pouvoir politique avec des compétences élargies par rapport à celles qui existent actuellement et avec les moyens financiers pour mettre en œuvre une politique de développement durable pour La Réunion.

Ce qui, pour nous, se traduit par la mise en place d’une collectivité territoriale pouvant délibérer (en dehors des domaines régaliens réservés à l’État français) sur toutes les questions relatives au développement du pays.

Ces compétences élargies doivent également permettre de mener avec les pays voisins une politique de co-développement solidaire avec la possibilité de passer avec eux des accords de partenariat équitable dans tous les domaines, y compris des accords commerciaux.

Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Et les Accords de Partenariat Economique vont accentuer cette crise.

Projet de responsabilité

C’est ainsi que nous définissons la responsabilité qui doit être attribuée aux Réunionnais. Nous devons définir un projet de développement partagé qui nous garantisse la sauvegarde des acquis arrachés pendant des années de lutte mais également notre insertion en tant qu’acteur responsable dans notre environnement géoéconomique.

Ce projet de responsabilité a toujours été au cœur des combats des différentes générations de communistes et ce, depuis la création de notre parti. Réussir à concrétiser ce projet de la Responsabilité est le plus bel hommage que nous puissions rendre à notre camarade Paul Vergès.

Tel est le nouveau cadre que nous appelons de nos vœux.

Appel au rassemblement

Une fois ce nouveau cadre défini, il appartient aux différents courants de pensée d’apporter leur contribution à l’élaboration d’un projet de développement humain durable sur le plan économique, social, culturel, environnemental, institutionnel. Car il s’agit de l’avenir de la Réunion.

Dans ces différents domaines, chacune et chacun peut apporter une contribution utile mais le débat doit s’instaurer entre les Réunionnais qui doivent assumer leur responsabilité.

C’est ce débat que nous souhaitons instaurer au moment où nous abordons des échéances importantes.

Et avant de dire pour qui on va voter le mois prochain ou dans deux mois, la vraie question doit être :

Qui doit être responsable de notre pays et que faut-il faire pour notre pays ?

Pour notre part, nous lançons plus que jamais un appel au rassemblement le plus large ; il s’agit de l’avenir des familles réunionnaises.

Nous pensons que l’heure de la Responsabilité est arrivée et c’est une étape décisive pour l’avenir de notre pays.

Poursuivre les combats de Paul Vergès

Nous avons connu en 1848 — le 20 décembre — l’ère de la liberté. Des hommes, des femmes et des enfants maintenus dans l’esclavage retrouvaient enfin leur liberté.

Nous avons connu en 1946, grâce aux combats de nos aînés, notamment Raymond Vergès et Léon de Lépervanche dont nous saluons une fois de plus la mémoire, l’ère de l’égalité avec la loi du 19 mars 1946 qu’ils ont fait voter, à l’Assemblée Nationale.

Le 15 novembre dernier, lors des obsèques de Paul Vergès, Elie Hoarau avait dit ceci : « pars en paix camarade, pars en paix, nous nous engageons à poursuivre tes combats ».

C’est ce que nous faisons aujourd’hui en prônant le rassemblement de toutes les forces vives réunionnaises, en plaçant la Réunion au centre des débats.

Fidèles à cet engagement, nous devons faire de 2017, l’ère de la responsabilité.

Le PCR a confirmé cet engagement solennel lors de son dernier Congrès.

Nous devons tenir ces engagements et personnellement, en tant que secrétaire général, je m’emploierai à mettre en œuvre les décisions du Congrès, pour aboutir au rassemblement souhaité, pour aller vers la responsabilité.

Nous célébrons aujourd’hui la loi du 19 mars 1946, la fin du régime colonial et le début de l’ère de l’égalité, il y a 71 ans. Souhaitons que pour le 72e anniversaire, l’année prochaine, nous ayons fait un pas décisif vers le rassemblement pour la responsabilité.

Chacune et chacun d’entre nous, ensembles, menons ce combat vers la responsabilité, pour la fierté du peuple réunionnais.

Plus que jamais, le combat continue !!!

Fin

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