Budget 2011 : analyse du PCR

340 millions d’euros de manque à gagner pour l’économie réunionnaise

8 octobre 2010, par Céline Tabou

Lors de la conférence de presse du Parti communiste réunionnais, Jean-Max Hoarau, membre permanent du secrétariat du PCR, a expliqué les conséquences des décisions budgétaires édictées par le gouvernement à La Réunion. Le vote du budget 2011 va « entraîner de graves conséquences économique et sociale à La Réunion ».

Tous les ministères sont touchés par le plan d’austérité, notamment l’outre-mer, où le gouvernement compte réduire de 0,6% le budget dans les Dom/Tom, mais « en réalité, il s’agit de 2,3% de baisse, parce que l’inflation et l’évolution démographique sont à prendre en compte dans notre île », explique Jean-Max Hoarau.

Un effort budgétaire néfaste à La Réunion

Marie-Luce Penchard expliquait dans une interview accordé au “Quotidien” que tout le monde devait contribuer à l’effort national, pour réduire le déficit public, mais la situation Réunionnaise est très différente, car « le chômage à La Réunion est de plus de 30% contre 9% en France, le PIB est inférieur à celui de la France, le nombre de Réunionnais augmente chaque année de 15.000 personnes, et d’ici 2014, La Réunion abritera 45.000 personnes ».
L’une des mesures que dénonce Jean-Max Hoarau est la décision du gouvernement de geler les dépenses des collectivités, entraînant un déséquilibre budgétaire des communes de l’île, qui dépendent des dotations étatiques. La Réunion est « durement touchée avec la suppression de l’octroi de mer, et de la taxe professionnelle, qui sont primordiaux dans le budget d’un maire », ajoute-t-il.
Cependant, le secrétaire du PCR rappelle que « le budget va être voté à l’Assemblée nationale, puis au Sénat, mais entre temps il existe des arbitrages, en fonction des contraintes gouvernementales, nous allons lourdement payer ce plan d’austérité », notamment avec la diminution du remboursement des médicaments qui touchent en grande partie les personnes âgées.

L’importance de la défiscalisation

La défiscalisation à La Réunion a permis de combler les demandes de logement, de favoriser les investissements notamment avec les facilités d’impôts, dans le but de retrouver un équilibre économique. Cela a donc permis aux entreprises de s’installer à La Réunion, et de faire prospérer l’économie de l’île. Mais aujourd’hui, la décision de « mettre à mort la filière photovoltaïque annonce la fin des investissements à La Réunion », annonce Jean-Max Hoarau. Alors même que Nicolas Sarkozy était venu à Saint-Pierre, en janvier, pour féliciter les élus réunionnais de l’innovation et l’organisation vis-à-vis des énergies renouvelables, aujourd’hui, le chef de l’État décide de tout stopper.
La défiscalisation est un manque à gagner de près de 220 millions d’euros, auxquels s’ajoutent 120 millions d’euros de niches fiscales, La Réunion a un manque à gagner de près de 340 millions d’euros, ce qui est « considérable », s’insurge Jean-max Hoarau.
Ces décisions gouvernementales vont entraîner « une perte de 25%, et non 10% comme prévue », conclut-il. Mais, sur le plan régional, les décisions politiques d’arrêter les grands chantiers, tels que le tram-train, la rocade du Tampon, ou encore la MCUR, ont également des conséquences sur l’économie Réunionnaise. « La question aujourd’hui est de savoir qui seront les élus réunionnais capables de voter ce budget néfaste à l’économie réunionnaise ? », se demande Jean-Max Hoarau.

Céline Tabou

Energies renouvelablesParti communiste réunionnais PCR

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