40e anniversaire de la première élection du Conseil régional de La Réunion au suffrage universel -2-

40 ans de la Région Réunion : le partage des responsabilités pour avancer

23 février 2023, par Manuel Marchal

Voici 40 ans, au soir de la première élection de la Région au suffrage universel, aucune liste n’était majoritaire seule. Deux blocs de force égale s’opposaient ce qui bloquait le fonctionnement de la nouvelle assemblée. Au bout de deux mois, un accord fut trouvé : les responsabilités étaient partagées entre les quatre groupes politiques du Conseil régional. La Région allait être la collectivité de la co-construction.

Les élections régionales du 20 février 1983 furent les premières organisées au suffrage universel. Elles avaient lieu à la proportionnelle sur un tour. Au soir du scrutin, aucune liste ne disposait de la majorité absolue des sièges. La liste PCR-PS conduite par Paul Vergès avait rassemblé 45 % des suffrages, contre 38 % à la coalition UDR-RPR-FMD. La liste UNIR conduite par Pierre Lagourgue était en 3e position.

Voici la liste des quarante-cinq conseillers régionaux élus le 22 février 1983 :

PCR  : Paul Vergès, Elie Hoarau, Alexis Pota, Claude Hoarau, Bruny Payet, Lucet Langenier, Huguette Bello, Gilbert Ramin, Laurent Vergés, Julien Ramin, Philippe Berne, Roger Hoarau, Roland Robert, Mario Hoarau, Rosé-May Macarty et Yvon Virapin-Kichenin.

PS  : Wilfrid Bertile, Jean Claude Fruteau, Gilbert Annette, Michel Charles Hoarau et Christophe Payet

UNIR  : Pierre Lagourgue, Serge Payet, André Thien-Ah-Koon, Bërtho Audifax et Sulliman Ibrahim Dindar.

UDRP  : Auguste Legros, Paul Bénard, JearvPaul Virapoullé, Yves Barau, Joseph Jean-Claude Êthève, Edmond Lauret, Marc Gérard, Alain Défaud, David Moreau, Cassam Moussa, José Cadet, Raymond Cazal, Camille Bourrhis, Aristide Payet, Henri Cadet, Claude Sautron, Pierre Heideger et Mohamed Ingar.

Situation bloquée

À une voix près, l’union PCR-PS était minoritaire dans la nouvelle assemblée. Mais l’absence prolongée de Raymond Cazal allait rebattre les cartes. Sans lui, l’union PCR-PS et la coalition UNIR-UDRP avaient chacune le même nombre de conseillers. Le communiste Mario Hoarau fut alors élu président de la Région Réunion au bénéfice de l’âge. Mais la situation était bloquée, car dans l’assemblée deux blocs de force égale s’opposaient. Une solution fut alors trouvée pour débloquer la situation : la co-construction.

« C’est le sens des propositions du président du Conseil régional aux différents partis : il faut sortir du blocage politique qui existe à l’assemblée, avec un président de gauche et un bureau de droite. La seule solution pour sortir de ce blocage c’est d’élargir le bureau aux différentes composantes de l’assemblée et d’instaurer un règlement qui empêche une coalition d’isoler un des groupes », écrivait Témoignages du 13 avril 1983.

Le mode de scrutin obligeait à dépasser des divergences

Le 30 avril 1983, un protocole était signé par les quatre groupes politiques de la Région. Les 9 vices-présidents du bureau de la Région étaient répartis entre les quatre groupes, tout comme les membres et les présidences des commissions.
Plus de deux mois après son élection, le premier conseil régional élu au suffrage universel à La Réunion pouvait enfin se mettre au travail. Le seul moyen, c’était d’associer tous les conseillers régionaux autour d’un même projet porté par une seule majorité dont faisait partie tous les élus de l’assemblée.
Le mode de scrutin avait obligé les forces politiques représentées à la Région à trouver un moyen de travailler ensemble afin de ne pas bloquer le fonctionnement de la nouvelle assemblée.

M.M.

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