Budget 2014 : l’Etat baisse ses subventions

840 millions d’euros en moins sur les budgets des communes

17 juillet 2013

Le gouvernement et les associations d’élus sont tombés d’accord sur la répartition de la baisse des dotations de l’Etat pour l’an prochain. Cet effort de 1,5 milliard d’euros se répartira de la manière suivante : 840 millions enlevés aux communes, 476 tirés aux Conseils généraux et 184 millions de moins aux Régions. Mais si les Conseils généraux auront des compensations financières, quid des communes ?

Le budget 2014 sera le plus serré depuis des décennies. Il est prévu que la dotation de l’Etat aux collectivités diminue de 1,5 milliard d’euros supplémentaires. Communes et intercommunalités auront l’année prochaine un manque à gagner de 840 millions d’euros.
(photo Toniox)

Hier, le Premier ministre a reçu les présidents d’associations d’élus locaux. L’année prochaine, les subventions de l’Etat aux collectivités diminueront de 1,5 milliard d’euros supplémentaires. Les élus voulaient connaître les intentions du gouvernement sur le détail de la baisse. Un communiqué a été diffusé à la sortie de cette réunion.

Il annonce qu’un accord a été trouvé pour la « répartition de l’effort entre les différentes collectivités » . Il est à noter que si accord sur cette répartition il y a eu, elle n’est pas mentionnée dans ce communiqué. C’est pourtant là l’essentiel.

Selon le magazine Acteurs publics elle se fera de la manière suivante :

«  La baisse de dotation sera donc de 840 millions d’euros pour les communes et les intercommunalités, 476 millions pour les départements et 184 millions pour les régions ».

Dans le communiqué, le gouvernement évoque les actions entreprises pour les Conseils généraux : « un fonds de compensation de 830 millions sera mis en place en 2014 par transfert des frais de gestion de taxes locales aujourd’hui perçus par l’Etat, et les départements seront autorisés, pour une durée de deux ans (2014 et 2015) à relever le plafond de perception des droits de mutation à hauteur maximale de 4,5% au lieu de 3,8% pour faire face à leur éventuelle diminution » . Au total, les Départements pourront dégager 2,2 milliards de recettes nouvelles, ce qui rattrapera largement la baisse de la dotation. Jean-Marc Ayrault évoque également le renforcement de l’autonomie financière des Régions.

Compensations ?

Mais il ne dit pas un mot sur les communes et les intercommunalités. C’est pourtant sur ces collectivités que reposera plus de la moitié de l’effort, soit 840 millions d’euros. Des mesures compensatoires seront-elles prévues comme pour les Conseils généraux ? Dans l’attente d’une réponse à cette question, la seule donnée disponible est une baisse des crédits de 840 millions d’euros. L’autre question est la répartition territoriale : quelle sera la perte pour les communes réunionnaises ? Rappelons qu’à la différence de la France, près de la moitié des Réunionnais vit en dessous du seuil de pauvreté, ce qui rend fort injuste toute augmentation des impôts locaux.

M.M.

Le communiqué du Premier ministre

« Le Premier ministre a reçu les présidents des associations d’élus locaux, le président du comité des finances locales et les présidents et rapporteurs généraux des commissions des finances du Sénat et de l’Assemblée Nationale pour une réunion consacrée au pacte de confiance et de solidarité, qui a permis de conclure plusieurs mois d’un dialogue dense et régulier.

Le gouvernement et les représentants des élus locaux se sont accordés sur les modalités de répartition des efforts d’économie demandés aux collectivités locales (1,5 milliard de diminution des concours financiers de l’Etat en 2014) et sur la poursuite des efforts de péréquation entre collectivités l’année prochaine, conformément aux propositions du comité des finances locales.

 

Face aux difficultés financières que rencontrent de nombreux départements en raison de l’écart croissant entre les dépenses de solidarité, notamment les trois allocations, revenu de solidarité active (RSA), allocation personnalisée d’autonomie (APA), prestation de compensation du handicap (PCH), et les ressources correspondantes, le Premier ministre a décidé de renforcer le soutien financier de l’Etat en faveur des conseils généraux. Un fonds de compensation de 830 millions sera mis en place en 2014 par transfert des frais de gestion de taxes locales aujourd’hui perçus par l’Etat, et les départements seront autorisés, pour une durée de deux ans (2014 et 2015) à relever le plafond de perception des droits de mutation à hauteur maximale de 4,5% au lieu de 3,8% pour faire face à leur éventuelle diminution.

Les départements ont réaffirmé à cette occasion leur volonté de s’engager fortement aux côtés de l’Etat en faveur de l’emploi des jeunes en mettant en place 3.500 contrats d’avenir, et de participer pleinement aux investissements d’avenir dans le cadre des prochains contrats de plan, notamment en faveur de la couverture du territoire en très haut débit.

 

Le Premier ministre a également annoncé que les Régions verraient leur autonomie financière et le dynamisme de leurs ressources renforcés dans le cadre de la réforme de l’apprentissage et de la formation professionnelle.

Au cours de cette réunion, un bilan des conditions d’accès au crédit pour les collectivités locales a été établi qui a montré une amélioration de la situation par rapport à l’an dernier grâce à l’action de la Banque Postale et à la mise en place d’une enveloppe de 20 milliards de prêts à long terme de la Caisse des dépôts et consignations pour le financement d’investissements structurants. A cette occasion, le Premier ministre a présenté les principes de création d’un fonds de soutien pour traiter le dossier des emprunts toxiques.

 

Enfin, il a annoncé les lignes de force de la prochaine génération des contrats de plan, qui, associés à la décentralisation des fonds européens, vont venir conforter la stratégie des investissements d’avenir de l’Etat pour nos territoires. »
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