La campagne du ralliement est lancée

À la conquête des électeurs de l’UDF

23 avril 2007

Le duo des sondages Nicolas Sarkozy - Ségolène Royal est en course pour le second tour des présidentielles. Le choix des électeurs de l’UDF sera décisif. Rejoindront-ils l’union de gauche autour de Ségolène Royal ? Freineront-ils le glissement de la droite, parti qui n’est plus incarné aujourd’hui que par un modèle : celui de Nicolas Sarkozy ?

Une participation sans précédent. Les commentaires sur l’élan démocratique qui marque ces élections sont unanimes : les citoyens reprennent la parole après une abstention amèrement vécue au second tour des présidentielles de 2002. A La Réunion aussi, les citoyens se sont massivement rendus aux urnes (+20 points par rapport à 2002) afin d’exprimer clairement leur choix à plus de 46% pour un gouvernement de gauche.

7 millions d’électeurs dans la balance

C’est sur fond d’appels au ralliement de François Bayrou que Nicolas Sarkozy a été accueilli par ses sympathisants dans son quartier général de campagne après l’annonce des résultats. Des appels du pied au candidat UDF, « nouvelle force politique qui soit disant n’avait pas sa place », rappellera Hervé Morin, sénateur UDF sur le plateau de TF1 en réponse aux élans de centrisme affichés sans détour par Jean-Louis Borloo, porte-parole du leader de l’UMP qui estime aujourd’hui que l’on ne peut dénier le message de François Bayrou qu’« il faut réfléchir ensemble. » Durant les prochains jours, l’UDF devra mesurer les « inflexions » que les deux candidats en course accorderont pour que ses 7 millions d’électeurs trouvent aussi leur place dans ce nouveau gouvernement qui verra, selon lui, « la création d’un troisième mouvement démocratique et social. » Est-ce que, comme le laissait encore entendre Jean-Louis Borloo, l’adhésion de l’UDF au plan de cohésion sociale suffit à conclure que ses électeurs sont plus proches de la politique de Nicolas Sarkozy ? A moins qu’il ne faille voir dans leur refus de voter la loi de finances de 2007, le point fort de convergence avec une gauche unie qui refuse la politique libérale de l’UMP ? Séduire l’UDF ne doit pas conduire à interpréter prématurément les diverses positions de ses électeurs mais bien à faire un choix de société entre deux modèles fondamentalement opposés.

SL


Urne non cadenassée...

... au bureau de vote 47, école Candide Azéma à Saint-Denis jusqu’à 10h15. Après contrôle, les cadenas ont été posés pour le bon déroulement de ce scrutin.

Jean Fred...

... a accompagné son père de 63 ans, handicapé. Avec l’aide d’un déambulatoire, il s’est déplacé pour exprimer son suffrage. Il avait soigneusement préparé son bulletin pour le glisser dans une urne à sa hauteur.

Patricia...

... rentrée de boîte de nuit à 6 heures hier matin, était sur pied à 8 heures pour accomplir son devoir de citoyenne. Elle est arrivée dans l’un des bureaux de vote de Saint-Denis avec dans, son enveloppe, son bulletin. Le choix, selon elle, a été très difficile. Des points d’un programme de l’un des candidats pour l’Outre-mer ont été décisifs.

Sophie...

... est surprise du nombre de votants pour ce premier tour de la Présidentielle. Elle s’exprimait pour la première fois pour le choix d’un président. Elle a mis 20 minutes pour parvenir à l’isoloir, puis pour déposer son bulletin. Les candidats qui ont tenu compte des propositions de la plate-forme de l’Alliance ont motivé son choix. Mais elle note que peu de candidats ont parlé de l’Outre-mer sur les chaînes nationales.

J.-F. N.


Réactions

À propos d’un message d’un homme politique sourd à l’expression des Réunionnais

Hier soir, le Maire de Saint-Benoît, Bertho Audifax, sans attendre les résultats définitifs, se fendait d’un communiqué de presse où il remarquait « qu’aucune consigne locale de vote n’a été suivie par les électeurs réunionnais. À La Réunion, compte tenu des difficultés sociales, les électeurs ont considéré que le catalogue de la Redoute (sic !) de Madame Royal pouvait assurer leur avenir ».
Par ce message, cet homme politique démontre encore une fois, s’il en est besoin, le mépris de ce monsieur pour l’expression de nombreux Réunionnais. Qu’une majorité de Réunionnais ait choisi de placer Nicolas Sarkozy en seconde position lui déplaise, c’est un fait, et l’on peut comprendre son dépit, mais encore faut-il qu’il respecte l’expression démocratique, ce qui semble loin de son esprit.


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