À la veille de l’élection présidentielle, Nécessité d’une réflexion stratégique

29 novembre 2006

« Ce 15ème congrès (a pour) thème « Agir pour une égalité différenciée de l’outre-mer dans la responsabilité et l’unité ». Ce rassemblement, de par la symbolique qu’il affiche, participe à la construction de la mémoire collective de notre association, tout en la préservant de toutes démagogies.

Toutefois, se tenant à la veille des élections présidentielles, ce congrès, plus qu’un autre, nous offre l’opportunité d’en faire une réflexion stratégique, pour un cahier de revendications prospectives. « De l’opportunisme » crieront nos détracteurs et certains observateurs, « Non ! » réfuteront les congressistes habituels. Car ils y verront une continuité, s’inscrivant dans la réalité des travaux de nos congrès, qui se clôture par le vote de résolutions et de motions. (voir ci-contre)

Rappelons que les dernières résolutions et des motions ont traduit, bien avant d’autres, les craintes, les savoirs faire et les innovations des élus ultramarins. Autrement dit, ce rituel, consistant à transmettre résolutions et motions aux instances intéressées, témoigne d’une détermination, vieille de plus d’une dizaine d’années.
Même si nous observons, avec curiosité, le ministère de l’Outre-mer dont l’absence de représentation à nos deux derniers congrès traduit une gouvernance dont nous laissons le jugement à d’autres. Mais entre temps, avec impartialité interrogeons nous : « Le ministre est-il le seul condamnable ? »
(...)

Bref, ce sont de ces cris annuels, ayant donné souvent l’impression d’être sans échos, que se sont construites, progressivement, nos certitudes, pour :

Agir, ensemble afin de consolider l’action militante ;

Une Egalité différenciée, où les particularités (géographiques, culturelles, institutionnelles) ne doivent pas être prétexte à la perpétuation de la devise « diviser pour mieux régner » ;

Une Responsabilité, qui rendrait obsolète le vieux stéréotype de « la main tendue » ;

- L’Unité, d’une pluralité devant conforter une solidarité porteuse d’espoirs.
(...)

Les circonstances laissent présager que l’atelier “Mobilité et insertion citoyenne en métropole des originaires d’outre-mer”, fera l’objet, de votre part, d’une attention toute particulière. Normal serait-on tenté de dire, en ce lieu où les originaires ou ressortissants d’outre-mer sont nombreux, mais la réalité c’est que cet atelier nous offre l’opportunité de revisiter des liens qui, au cours du temps, se sont distendus. Et cela pour une redéfinition partagée de la notion de solidarité avec nos concitoyens résidants en métropole.

Ce qui n’enlève rien, à l’attractivité des trois autres (“L’outre -mer français, une richesse pour la France et l’Europe”, “Problématiques ultramarines des communes confrontées aux problèmes de logement et d’emploi de leur population”, “Quels outils pour un développement durable et solidaire de nos communes : intercommunalité, SEM...”). Tous, ils sont des lieux d’échanges de nos expériences territoriales et de déclinaison de nos pratiques de terrains, et c’est à travers ces partages conviviaux que naît l’espoir d’un avenir plus serein. (...)

« Un temps pour la découverte du pays »

Nous espérons que, la tenue de ce congrès, en métropole, à la fin de cette année 2006, en intégrant définitivement l’histoire moderne de nos peuples ultramarins, témoignera de l’ampleur de la mission que nous avons choisi d’assumer et de son importance pour l’avenir de nos concitoyens tant en outre-mer qu’en métropole. D’autant que, ceux qui sont résidents en métropole ont accompli l’exploit d’avoir constitué, ailleurs qu’en outre-mer, un autre territoire d’outre-mer. C’est dire que, ce détour au cœur de ce pays, exotique, devrait nous permettre de rendre une visite pleine d’humilité à des connaissances et à nos parents vivant ici.

Mais transplantés, en ce lieu qui leur était naturellement hostile, ils ont eu besoin pour s’acclimater d’accompagnements pour ne pas dépérir, sur pied. Ces compléments en actions sociales, sportives, culturelles se sont formalisés, au cours des années, à travers la création d’associations à objets multidisciplinaires, de structures sociales et politiques. Si vous le permettez, c’est à leur intention qu’à titre personnel et au nom de la Martinique, de la Guyane, de La Réunion, de Mayotte, de la Polynésie française, de la Nouvelle-Calédonie et de la Guadeloupe que nous saluerons tous ces militants, ici présents.

(...)

Sachez chers collègues congressistes que, votre demande pour que l’organisation intègre « un temps pour la découverte du pays » sera à concrétiser. Malgré tout, votre présence nombreuse dénote, s’il en était encore besoin, que le désir de voyager n’est ni le principal ni l’unique motif de votre participation. Encore une fois, merci de votre engagement, pour que l’association des communes d’outre-mer continue sa modernisation, à travers l’approbation de nouveaux statuts et l’instauration d’une permanence parisienne rémunérée, afin de mieux répondre aux enjeux futurs.
(...)

« Pour une humanité plus responsable et plus solidaire »

La présidence guadeloupéenne arrivant à son terme, sachez que ce fut une expérience formidable qui aura fait de moi un Homme bien plus déterminé à œuvrer, pour que les territoires d’outre-mer maîtrisent leur développement durable et solidaire. La Guadeloupe vous remercie pour votre accompagnement et votre soutien durant ses deux ans de Présidence en espérant avoir contribué efficacement à la pérennité de cette œuvre commune. Merci à la commune du Gosier qui m’a permis de l’assumer.

Nous ne pouvons terminer sans dire à toutes et à tous les ultramarins qui oeuvrent à la cohésion de la république de placer l’Homme au cœur de leurs ambitions pour que se construise une humanité plus responsable et plus solidaire.

Pour que continue à vive l’outre-mer, français, dans la responsabilité et l’unité ! »


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