En avant vers le 6ème Congrès du PCR — 7 —

À nous de construire notre développement durable

6ème Congrès du PCR : 8, 9 et 10 mai

7 mai 2009

Depuis déjà plusieurs années, des expérimentations prouvent qu’à La Réunion, il est possible de construire une nouvelle économie reposant sur de nouvelles filières : construction d’infrastructures, recherche, formation, énergies renouvelables, transports aériens, l’exploitation raisonnée des richesses de la mer, l’environnement, les services à la personne et les NTIC sont des secteurs qui émergent. Ils sont capables de créer à La Réunion des emplois et de donner une perspective d’avenir pour la jeunesse.

63 ans après l’abolition du statut colonial, l’ouverture de La Réunion sur le monde ne correspond pas à tout le potentiel qu’elle a désormais en elle. Ces échanges sont toujours essentiellement tournés vers l’ancienne métropole coloniale, et son volume d’exportation reste de même nature et quantité qu’à l’époque de la colonie : une matière première de l’industrie agroalimentaire.
L’augmentation de la population n’a pas été accompagnée par une politique de développement. La départementalisation au contenu réactionnaire appliqué par les différents gouvernements qui se sont succédé à Paris s’est traduite par l’importation dans notre île d’un modèle de développement inadapté à notre réalité. Il oblige par exemple les Réunionnais à payer plus de 500 millions d’euros pour importer des carburants et du charbon nécessaires aux transports et à la production d’électricité. Il a introduit des "standards" de consommation, qui ont renforcé les besoins en importation de l’ancienne métropole. Or, c’est en Europe que les coûts de production sont les plus élevés, et à cela s’ajoutent le prix du transport et l’étroitesse du marché qui permet à des monopoles de subsister. Ces trois facteurs expliquent en grande partie pourquoi la vie est si chère.
Le prix payé par les Réunionnais pour ce modèle de développement écrase la société, car dans le même temps, ce modèle n’est pas capable de garantir à tous les Réunionnais le respect de droits aussi essentiels que celui à un travail, à un logement, ou à un pouvoir d’achat suffisant.

Construisons une nouvelle économie

À la suite de longs et difficiles combats, la fraude électorale recule. Et en 1971, plusieurs municipalités connaissent le retour à des directions progressistes. Dès ce moment, des plans d’aménagements durables sont mis en route. Au Port, c’est le colossal chantier de reboisement de la ville, il impliquera toute la population tout en permettant de créer des emplois. Avec la décentralisation, les collectivités locales peuvent prendre davantage de responsabilités.
Sur le plan de l’énergie, la Région a lancé à partir de 1999 un plan d’action répondant au mot d’ordre de l’autonomie énergétique, pilier du développement du pays. Il s’agit d’arriver à ce que toute l’énergie produite à La Réunion en 2025 vienne des énergies renouvelables. Cette stratégie a plusieurs objectifs, notamment soulager les Réunionnais d’une facture annuelle de plus de 500 millions d’euros, atténuer les effets du changement climatique en éradiquant le charbon et les hydrocarbures du pays et créer des milliers d’emplois qualifiés et durables. Tout cela en s’appuyant sur des sources d’énergies présentes en abondance à La Réunion : le soleil, la mer, le volcan, le vent, les rivières, la biomasse.

Déjà des résultats positifs

Les premiers résultats de cette stratégie sont la création d’une nouvelle filière, l’installation de plus de 80.000 chauffe-eau solaires et une politique citée en exemple au plus haut niveau, et primée par l’Union Européenne. Car d’ores et déjà, La Réunion dépasse les objectifs que l’UE fixe à ses États membres pour 2020 en matière de production d’électricité à partir des énergies renouvelables.
Cette transition énergétique va accompagner la croissance démographique vers le million d’habitants. Et au moment où La Réunion sera peuplée par 1 million de Réunionnais, l’île sera capable de produire par elle-même toute l’énergie dont elle a besoin sans émettre un gramme de pollution. C’est un changement fondamental par rapport à tout ce que le pays a connu jusqu’à présent, c’est un gisement d’emplois, et c’est une perspective offerte pour la jeunesse.

Manuel Marchal


Transport aérien : La Réunion ouvre la voie au monde

D’ici 2014, une filiale de la compagnie réunionnais Air Austral inaugurera une nouvelle étape dans la démocratisation du transport aérien avec le lancement de l’A380 haute densité. Capable de transporter plus de 800 passagers, cette version de l’Airbus A380 est une commande sans précédent d’Air Austral à l’avionneur. Dans l’Histoire du transport aérien, La Réunion ouvrira la voie à une nouvelle démocratisation de ce mode de déplacement. Comme le Boeing 747 trente ans plus tôt, l’Airbus A380 commandé par Air Austral fera baisser les prix de 30%.
Si nous n’étions pas un pays insulaire où le pouvoir d’achat est une question centrale, sans doute un tel projet n’aurait pas vu le jour. Ce que Air Austral va faire, cela montre que nous pouvons renverser la situation en étant capable de trouver une solution spécifique à nos problèmes, et qui peut ensuite inspirer le monde. Cela n’est possible que si nous nous ouvrons sur le monde et prenons conscience que nous sommes aussi capables de créer que les autres.


La pêche : 15.000 emplois

Dans l’hémisphère Nord, la surpêche entraîne le chômage et menace la survie de nombreuses espèces de poissons. Dans l’océan Indien, nous avons l’avantage d’être riverains d’un espace qui n’a pas eu encore à subir de telles dégradations. Nous sommes donc au bord d’une réserve de poissons qui intéresse le monde entier. À nous de saisir cette opportunité en développant notre flotte de pêche. En nous tournant vers la mer, nous pouvons créer 15.000 emplois.


L’environnement et les services à la personne : gisements d’emplois

La situation d’urgence sociale dans laquelle se trouve notre île impose d’apporter une réponse rapide aux revendications de la population. Sur le plan de l’emploi, le PCR propose depuis plusieurs années la création de deux grands services d’intérêt public dans l’environnement et l’aide à la personne. Ces deux services répondent à des besoins croissants, et peuvent créer des emplois durables.


La Réunion ne peut pas se sauver seule

Cette nouvelle économie repose également sur une intégration plus forte de La Réunion dans son environnement régional. Sur le plan de la pêche par exemple, une mise en commun des Zones économiques exclusives aboutit à une superficie supérieure à celle de la mer Méditerranée. Lorsque l’on constate les centaines de milliers d’emplois liés à la mer qui existent en Méditerranée, pourquoi ne pas se dire que nous sommes capables ensemble d’en faire autant ?
Au-delà de la pêche, les pays de notre région (Comores, Madagascar, Maurice, Seychelles et La Réunion) s’étaient réunis en mai dernier à la Région pour définir une stratégie de co-développement durable. L’accent a été mis sur deux questions : l’autonomie énergétique et l’autosuffisance alimentaire. Dans ces deux domaines, nous avons des compétences à mettre en commun. Elles peuvent créer des milliers d’emplois pour les Réunionnais, tout en contribuant à la réduction des inégalités entre les peuples de notre région.


Le livre de Paul Vergès “Du rêve à l’action” sera en vente dès vendredi au 6ème Congrès du PCR à 15 euros, prix "spécial congrès".

L’histoire de notre pays et de ses combats, la culture réunionnaise qui fait notre fierté, les interrogations sur notre avenir, les relations de La Réunion avec les îles et les continents de l’océan Indien, tous ces thèmes, vous les trouverez dans cet ouvrage."

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