Le plus grand scandale politique des dernières années prend de l’ampleur

À quand les éclaircissements des candidats socialistes du Sud ?

31 mai 2012

Compte-tenu des enjeux considérables des élections législatives pour créer une majorité présidentielle à l’Assemblée nationale, certains dirigeants du Parti socialiste à La Réunion restent toujours sans explications et sans perspectives suite aux révélations du sénateur Edmond Lauret sur leur accord avec le réactionnaire Didier Robert. Cela est d’autant plus grave que le maire UMP du Tampon confirme cet accord pour empêcher le changement souhaité en grande majorité par le peuple réunionnais.

Le scandale politique révélé publiquement par un sénateur proche de l’UMP prend de l’ampleur. Les graves accusations portées par Edmond Lauret sur le marché immoral conclu par son ami sarkozyste Didier Robert avec les candidats socialistes dans le Sud de l’île ne sont pas des "ladi lafé" anonymes. Elles ont été signées par son auteur, qui est particulièrement bien placé pour en parler. On pouvait s’attendre à ce que les personnes mises en cause dans ce scandale immoral apportent un démenti. Il n’en est rien.
Certes, Jean-Claude Fruteau a reconnu avec raison à la télévision que la division entre les forces de progrès a offert la Région à Didier Robert. Mais ce constat du maire socialiste de Saint-Benoît ne suffit pas. Il manque les explications.
On dit que le désistement automatique est impératif entre alliés pour battre un adversaire. Or tout était parfaitement clair en 2010 après le premier tour des élections régionales. Les forces de gauche disposaient d’une large majorité mais, après la conclusion d’un accord de principe sur les modalités de désistement au second tour avec une fusion des deux listes et la fixation d’un rendez-vous pour signer cet accord, Jean-Jacques Vlody s’est prononcé contre cette signature comme tous les autres membres du Conseil fédéral du PS.

Toujours pas d’explications

Jean-Claude Fruteau a donc raison de rappeler que la division crée l’échec. Mais qui a créé cette division ? Plus de deux ans après le refus des dirigeants socialistes de signer l’accord avec l’Alliance de Paul Vergès, il n’y a toujours pas d’explications.
Et voici un nouvel élément de ce scandale : Gilbert Annette déclare à la télévision que le désistement est un principe à appliquer et qu’il attend un geste du PCR dans ce sens mais que celui-ci ne répond pas. Or cela est faux. Le secrétaire général du PCR a écrit au secrétaire fédéral du PS pour lui demander un rendez-vous afin de discuter de cette question. Donc Gilbert Annette a bien reçu une réponse d’Élie Hoarau mais il n’en parle pas…
D’ailleurs, lors du débat télévisé de mardi soir sur Réunion 1ère, Élie Hoarau a rappelé que lors des dernières législatives il s’est immédiatement désisté et a fait campagne pour l’élection du candidat socialiste dans le Sud. Pierre Vergès a fait de même dans l’Est. Par contre, tout le monde se rappelle que Jean-Jacques Vlody, après s’être désisté publiquement en faveur de Paul Vergès, a ensuite disparu de la campagne, sans faire une seule réunion dans ce sens. Des faits connus de tous, qui sont à rappeler sans rancœur ni rancune.

Confirmation par Paulet Payet

En tout cas, tout cela explique les conséquences du témoignage d’Edmond Lauret révélant un accord à long terme entre Didier Robert et les responsables socialistes du Sud. En particulier le fait que le PCR demande des clarifications à ce sujet. Et cette demande est d’autant plus justifiée que Paulet Payet, maire du Tampon, membre de l’UMP et candidat "divers droite" dans la 3ème circonscription, a confirmé hier matin à la radio de Réunion 1ère les faits scandaleux révélés par le sénateur Edmond Lauret.
Après ce qui s’est passé en 2010 aux élections régionales, tout cela pose un problème de fond : les principes fondamentaux de la morale en politique doivent-ils être respectés ? Voilà pourquoi le PCR demande des explications sur ce scandale et une clarification. C’est une condition essentielle pour réaliser le changement politique voté par les Réunionnais à l’élection présidentielle.

Correspondant

Parti communiste réunionnais PCRPSLégislatives 2012

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus