L’accord État-Région sur le financement de la Route Littorale et le Tram-Train a révélé une profonde fracture entre ceux qui participent à l’avenir de La Réunion et les partisans d’un immobilisme qui voudraient maintenir un pouvoir aujourd’hui menacé.
À ce titre, le représentant de cette deuxième catégorie est sans nul doute le Sénateur-Maire (encore pour quelque temps) Jean-Paul Virapoulé. Fervent opposant du Tram-Train - par opposition aveugle (si c’est l’Alliance qui propose, je suis contre de toute façon) en dépit de l’intérêt de ses administrés, ce (ir)responsable politique se répand dans la presse réunionnaise pour étaler son dépit. En effet, il se rend compte qu’il ne représente plus grand-chose sur le terrain politique, et tout ce qui lui reste est une certaine faculté de nuisance dont il use abondamment. Ainsi dernièrement, avec la complicité du Quotidien, on l’a vu revendiquer auprès des cabinets ministériels un pouvoir qu’il n’a pas. Selon ses dires, il aurait conseillé des modifications à l’accord État-Région qui auraient eu pour conséquence les hésitations de Paul Vergès. Prêter crédit à de telles allégations comme l’a fait ce journal, c’est tenter de crédibiliser l’improbable. C’est tenter de crédibiliser un homme politique hors course qui essaye désespérément d’exister par des rumeurs. L’influence du Sénateur-Maire à Paris est toujours plus proche du zéro. Il ne lui reste donc plus que la propagation de fausses nouvelles à La Réunion. Et à trouver oreilles et plume compatissantes pour écouter et transcrire ses commentaires d’un autre âge. Son opposition à l’accord État-Région se résume en une expression vide de sens : "accord foireux". On mesure la hauteur de l’analyse de cet homme politique.

La position du leader socialiste Gilbert Annette est sensiblement autre. Il doit marquer sa différence. Et donc malheureusement s’opposer, à tort et à travers, et s’opposer à tous crins. On attendait mieux du responsable d’un parti dont la candidate à la présidence pourrait un jour gouverner si le suffrage lui en donne la possibilité. Le socialiste s’engage sur un terrain mouvant qui pourrait lui être reproché en cas de victoire de la candidate qu’il dit soutenir. C’est à l’État « à lui et lui seul de financer la route du littoral ». On se souviendra en temps et en heure de cette opinion. Chiche ! pourra-t-on lui dire alors... en rappelant qu’en mars 2006, le même Gilbert Annette déclarait que c’était à la Région de payer la nouvelle route littorale, et d’urgence.

Et puis, il y a toute l’exploitation qui est faite autour du péage de la future route littorale. A noter au passage, l’étonnant titre du Quotidien le lendemain de la signature de l’accord historique, alors que le JIR, Témoignages, RFO saluaient l’événement, ce journal titrait en une : “Deux signatures pour un péage”. Pour ceux qui croyaient encore que le Quotidien était un journal "apolitique", on sait aujourd’hui qu’il a choisi son camp. Celui d’être contre le futur de La Réunion. À la veille de la campagne électorale, on y voit de plus en plus clair dans ces manœuvres de basse politique.

Focaliser sur le péage permet tous les procès d’intention et les utilisations partisanes. Car, chacun sait que cette route nécessaire - même vitale - a un coût. Et il est vrai qu’être contre le péage permet de ne pas dire que cela se reportera sur les impôts que, sinon, tous les Réunionnais seront invités à payer. Car il faudra bien payer. Alors, le calcul est simple, soit ce sont les utilisateurs de la route littorale qui payent, soit ce sont tous les Réunionnais qu’ils soient utilisateurs ou non. Encore ne parle-t-on que d’un péage modique. En évitant soigneusement de parler du gaspillage d’essence perdue dans les embouteillages qui coûtent plus d’un euro de l’heure. Et toutes ces agitations tentent d’occulter le véritable projet de développement durable, respectueux de l’environnement, qui est celui du Tram-Train. Véritable solution dans les déplacements futurs entre le nord et l’ouest de l’île.

Comme on le voit, les hommes politiques qui ont raté le coche* tentent désespérément de faire croire qu’ils ont des positions alternatives, mais ils n’ont rien d’autres que des invectives. Pas étonnant de la part de has-been de la politique.

A.I.C.

* pour ne pas dire « le tram-train ».