Rassemblement des élus et des socio-professionnels

Accélérer tous les projets et trouver ensemble des solutions aux crises

13 novembre 2008, par Manuel Marchal

Hier au Conseil général, les élus et les socio-professionnels ont adopté une stratégie pour faire face aux conséquences de la crise mondiale à La Réunion. Dans l’urgence, il s’agit d’accélérer la réalisation de tous les projets pour maintenir l’emploi. Et tout le monde est unanime pour créer une cellule de crise pour analyser la situation, faire des propositions et informer la population.

Les élus des collectivités locales et les socio-professionnels ont réussi à s’entendre sur l’essentiel : la création d’une cellule de crise.
(photo Imaz Press Réunion)

« Nous allons vers un nouveau modèle de gouvernance territoriale ». C’est en ces termes que Nassimah Dindar, présidente du Conseil général, salue la création d’une cellule de crise destinée à analyser la situation, proposer des solutions et informer la population. La présidente du Département appelle à faire ces propositions avant la fin de l’année, afin de les présenter au gouvernement. Paul Vergès, président de la Région, salue quant à lui le succès de cette rencontre, où se sont harmonieusement conjuguées « diversité des opinions et union dans l’engagement ».
La création de cette cellule de crise est le résultat d’un accord sur l’essentiel intervenu hier, lors d’une rencontre au Conseil général des élus des collectivités locales, des Chambres consulaires, d’organisations socio-professionnelles et du CESR. Cette table ronde avait pour objectif la recherche de solution pour soutenir l’économie de notre île dans un contexte d’aggravation de la situation due à des éléments extérieurs. Elle a débouché sur une première étape dans la construction d’une stratégie réunionnaise d’anticipation et de réponse à la crise. Les collectivités vont se mobiliser pour accélérer les projets, afin de maintenir l’emploi dans le BTP.
Lors de cette rencontre, chacun a pu faire des propositions, notamment la Région et le Conseil général.

Les énergies renouvelables

Paul Vergès a mis l’accent sur la recherche de solutions pour l’emploi. C’est tout d’abord le maintien des grands chantiers. Le tram-train représentera notamment 1 milliard d’investissement. Mais avant le début de ce grand chantier, la Région continue de s’impliquer dans une politique de grands travaux. Plus de 206 millions d’euros sont prévus pour financer des chantiers routiers jusqu’en 2009, annonce le président de la Région. C’est un des aspects de la politique d’investissements de la collectivité, pour qui ce poste représente 71,5% de son budget, soit 1.100 euros par habitant. Le Conseil régional de La Réunion se situe bien au-dessus de la moyenne nationale des Régions (40,4% du budget consacré à l’investissement, soit 386 euros par habitant).
Paul Vergès appelle toutes les collectivités à investir dans les énergies renouvelables, un secteur économique qui est un gisement d’emplois à La Réunion, tout en contribuant à réaliser le mot d’ordre d’autonomie énergétique pour 2025. « Le développement durable n’est pas seulement un mot d’ordre, c’est un marché avec des financements », souligne le président de la Région. Il plaide également pour la mise en œuvre à La Réunion de solution adaptée à notre réalité pour régler les problèmes de l’assainissement et des déchets. Au lieu d’importer une organisation centralisée sous forme de stations d’épuration ou d’incinérateur, le président de la Région met en avant la technique du lagunage pour l’assainissement, et la décentralisation des déchetteries pour le traitement des déchets.
Ceci afin de concilier environnement et création d’emplois dans un secteur en plein essor, celui du tri et du recyclage.

5.000 logements sociaux par an

La contribution du Conseil général est la mise en place d’un "Plan Marshall" pour construire 30.000 logements sociaux à La Réunion sur une période de cinq à six ans. Il s’agit tout d’abord de « libérer du foncier à coût réduit » pour construire 5.000 logements sociaux par an. Ensuite, le Département propose de rechercher des solutions pour construire moins cher ; de renforcer son pouvoir de décision dans la SIDR en rachetant des parts de cette SEM ; de favoriser le partenariat public-privé. Le Département veut également « favoriser la densification des opérations de construction », ainsi que l’insertion à travers le logement.
Par ailleurs, le Conseil général poursuit ses investissements dans les infrastructures : basculement des eaux ; réalisation des barreaux de liaison avec la route des Tamarins, et investissement dans l’agriculture.
Les communes vont également tenter d’accélérer les investissements. Il a par ailleurs été acté un principe : si un chantier prévu est retardé ou annulé, il est remplacé par un autre projet afin de maintenir l’activité dans le BTP.
Elus et socio-professionnels s’engagent donc dans l’union pour anticiper l’impact de la crise mondiale. Du fait du report ou de l’annulation de plus de 400 millions d’euros de chantiers, le secteur du BTP se trouve en effet dans une situation difficile. Les incertitudes liées aux conséquences de la crise financière, et au projet de nouveau mode de défiscalisation, aggravent la situation. Pour soutenir le BTP comme les autres secteurs, les élus et les acteurs socio-économique choisissent le langage de l’union, afin de faire mieux entendre les revendications, et de montrer au monde que la défense de l’intérêt général est l’affaire de tous les Réunionnais.

Manuel Marchal


8,3 millions d’euros pour 26.000 habitants

C’est la somme dépensée par la ville d’Hofleur, en France, pour régler la question de l’assainissement. Elle a eu recours à la solution du lagunage. On est loin de plusieurs dizaines de millions d’euros nécessaires à la construction d’une station d’épuration.


L’essentiel

Table ronde au Conseil général : Trouver des solutions à la crise

Les responsables des collectivités et les principaux représentants du monde économique se sont réunis mercredi 12 novembre 2008 au Conseil général. Leur objectif était de trouver des solutions pour faire face aux conséquences de la crise financière.

C’est pour faire face aux conséquences de la crise financière mondiale qu’une soixantaine de représentants des collectivités et du monde socio-économique s’est réunie ce mercredi 12 novembre au Conseil général. Des représentants devenus depuis plusieurs mois les témoins de la baisse de la croissance et de la consommation, de l’augmentation du chômage et du nombre d’entreprises au bord de la faillite. Conséquences directes de cette crise.
Cette table ronde, co-présidée par Nassimah Dindar, Présidente du Conseil général, Roland Robert, Président de l’Association des Maires, et Paul Vergès, Président de la Région, leur a donc permis d’envisager des solutions pour sortir de la crise et relancer l’activité économique.
Dans ce contexte de crise, ils ont conclu que la relance passait notamment par une commande publique adaptée aux entreprises et des investissements dans le BTP et le secteur du logement. Alors que les collectivités se sont engagées aux côtés du BTP, le Département a prévu de son côté un plan d’urgence pour soutenir le logement social. Quant à la Région, elle met l’accent sur des secteurs qui ne seront pas touchés par la crise, notamment les énergies renouvelables. D’une manière plus générale, la mise en place d’une cellule de gestion de crise a été jugée nécessaire par l’ensemble des personnes présentes.
Cette table ronde qui a débuté en milieu d’après-midi s’est conclue par un accord sur l’essentiel : accélérer tous les projets et créer une cellule de crise chargée d’analyser la situation, de faire des propositions et d’informer la population.

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