Dans les anciennes colonies intégrées à la République française

Accès à l’eau potable : urgence sanitaire et environnementale

21 novembre

Claire Hédon, Défenseure des droits, et son adjoint Éric Delemar, Défenseur des enfants, ont présenté ce 20 novembre leur rapport annuel consacré aux droits de l’enfant. Intitulé « Le droit des enfants à un environnement sain — Protéger l’enfance, préserver l’avenir », ce document souligne les liens entre la dégradation environnementale et les droits fondamentaux des plus jeunes. Il consacre un zoom sur la situation sanitaire dans les anciennes colonies intégrées à la République française comme La Réunion. Ce rapport constate que l’accès à l’eau potable toute l’année reste un rêve pour beaucoup d’habitants de ces anciennes colonies, alors que leur pays est intégré à la République sous la forme de départements depuis près de 80 ans. Pourtant, l’eau arrive directement dans plusieurs points d’eau dans chaque domicile, mais se pose la question de la pollution de cette eau vendue comme potable.

L’accès à une eau potable de qualité demeure un défi majeur dans les anciennes colonies intégrées à la République française, indique le rapport de la Défenseure des droits, avec des conséquences graves pour la santé publique et les conditions de vie des populations. La situation est particulièrement critique pour les enfants, exposés à des risques accrus de maladies et de troubles de développement en raison des pollutions et des infrastructures vétustes.

Une situation alarmante aux Antilles et à Mayotte

En Guadeloupe, près de 60 % de l’eau traitée est perdue à cause des fuites dans des infrastructures vieillissantes. Les coupures fréquentes affectent le fonctionnement des écoles et des services de santé. Pire encore, l’eau disponible est souvent contaminée, rendant sa consommation dangereuse. À Mayotte, 30 % des habitants n’ont pas d’accès direct à l’eau potable. Les sécheresses prolongées et les coupures régulières aggravent le quotidien des Mahorais, exposant les enfants à des risques de déshydratation et de maladies hydriques. La découverte récente de cas de choléra met en lumière la gravité de la crise.
Des experts de l’ONU ont appelé la France à agir pour garantir ce droit fondamental, rappelant que l’eau est essentielle à la survie et à la dignité humaine.

La pollution au chlordécone : un drame environnemental aux Antilles

Utilisé massivement dans les bananeraies jusqu’en 1993, le chlordécone a contaminé durablement les nappes phréatiques en Guadeloupe et Martinique. Aujourd’hui, l’eau, les sols et même les aliments (fruits, légumes, poissons) restent pollués. Plus de 90 % des adultes sont affectés par ce pesticide, reconnu comme perturbateur endocrinien. Chez les enfants, il peut entraîner des troubles du développement et des naissances prématurées.
Le Défenseur des droits demande une amélioration du dépistage et un accompagnement des victimes pour les aider à obtenir réparation.

L’orpaillage illégal en Guyane : un danger invisible

En Guyane, l’orpaillage clandestin génère une pollution aux métaux lourds, notamment au plomb, qui contamine les sols, l’eau et les aliments. Le saturnisme infantile y atteint des niveaux inquiétants : un enfant sur cinq est touché. Les troubles neurologiques qui en résultent sont souvent irréversibles, affectant particulièrement les communautés autochtones isolées et vulnérables.
Face à ces crises sanitaires et environnementales, la vétusté des infrastructures et la précarité économique amplifient les inégalités.
Garantir un accès universel à l’eau potable et lutter contre les pollutions environnementales doivent devenir des priorités pour protéger la santé des populations et préserver ces écosystèmes uniques.

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