Conséquence d’une politique et d’une conjoncture économique

Aggravation de la situation en France

30 juillet 2011, par Manuel Marchal

Hausse du chômage, prévisions de croissance revue à la baisse, augmentation du déficit budgétaire, des recettes qui ne rentrent pas : tout concourt à une aggravation de la situation en France avec des répercussions à La Réunion.

La France collectionne toute une série d’indicateurs défavorables. Christine Lagarde, ancienne ministre du gouvernement UMP est depuis peu à la direction du FMI. Mais cela n’a pas empêché cette institution financière internationale de publier un bulletin dans lequel elle juge les prévisions de croissance du gouvernement trop optimiste.
Depuis l’an passé, le gouvernement a accéléré sa politique de casse sociale en justifiant les mesures par la nécessité de ramener le déficit public en dessous de 3% en trois ans, soit en 2013. Pour élaborer son budget et donc prévoir ses recettes, le gouvernement a fait des prévisions de croissance. Pour 2012, Paris annonce 2,5%. Le FMI est moins optimiste, et évoque 1,9%.
Sur cette base, le Fonds monétaire international situe le retour sous la barre des 3% à 2014, soit un an de retard sur la prévision du gouvernement. De plus, l’institution financière préconise de dégager 16 milliards d’euros supplémentaires pour atteindre l’objectif fixé.
Parmi les mesures évoquées figurent notamment de nouvelles restrictions imposées aux collectivités territoriales, la suppression des "niches fiscales" et une hausse de la TVA, la taxe qui rapporte le plus à La Réunion.

Attention à 2013

Mercredi, Pôle emploi a annoncé une forte aggravation de la hausse du chômage en France. L’augmentation du mois de juin a annulé la diminution statistique observée depuis le début de l’année. C’est donc une aggravation de la crise malgré le silence sur les nombreuses fermetures d’entreprise qui doivent vider la France de nombreux emplois.
Là-dessus s’ajoute un nouvel avertissement à destination du gouvernement pour sa gestion. Car au cours des 12 derniers mois, l’endettement s’est accentué. Cela veut dire que malgré le début de l’application du plan d’austérité, la situation ne s’est pas améliorée.
Le déficit record provoqué par la politique de ce gouvernement est donc amené à perdurer, ce qui aura pour effet une accentuation de la rigueur. Dans son étude, le FMI ne s’en cache pas, le plus gros de "l’effort" devra être fait en 2013, c’est-à-dire l’année suivant l’élection présidentielle. Si ces prévisions se réalisent, alors cela signifie que nous sommes loin d’avoir tout vu.

Responsabilité du gouvernement

Pour notre île, c’est une prévision dramatique. La majorité des flux financiers abondant les revenus trouvent leur origine en France. C’est notamment le salaire des fonctionnaires et des travailleurs privés d’emploi, les pensions des retraités.
Or, si la France est tombée dans un tel déficit, c’est une conséquence d’une politique. Dès son arrivée au pouvoir, ce gouvernement a privé l’État de recettes en faisant plusieurs cadeaux fiscaux aux plus riches. Le ton était donné, et cette orientation ne s’est pas infléchie avec la crise.
Les conséquences de cette politique sont lourdement payées par les plus pauvres. Comme l’a rappelée la dernière visite d’un membre du gouvernement, une chose est sûre, l’UMP n’a aucune compassion pour les victimes de sa politique. Et si rien n’arrête ce gouvernement, alors la crise atteindra un niveau jamais vu.

M.M.

Luttes pour l’emploi

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