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22 mai 2012
Le sort fait à Air Austral symbolise malheureusement les incohérences des politiques menées à La Réunion. Cette compagnie aérienne, née d’une volonté politique, était un outil au service d’une vision du développement de notre île. On la réduit à une petite entreprise comme les autres, à l’avenir incertain dans la jungle du transport aérien.
C’est la volonté de Réunionnais comme Pierre Lagourgue, Paul Vergès et Gérard Ethève qui a permis le développement d’Air Austral, avec des participations à son capital de crédits publics du Conseil général et du Conseil régional. C’est justice de leur reconnaître ce mérite même si des erreurs ont pu être commises comme en toute action humaine.
Une compagnie créée pour servir les Réunionnais
Cette compagnie était au service d’une politique réunionnaise partagée par le plus grand nombre. La desserte de Paris et des villes de province facilitait le déplacement des Réunionnais, émigrés ou non, et alimentait le tourisme affinitaire d’origine métropolitaine. Celle de l’Océanie, outre qu’elle offrait une liaison supplémentaire entre Paris et Nouméa, était en cohérence avec la politique de coopération voulue avec l’Australie et avec la Nouvelle-Calédonie. L’achat de deux Airbus A380 devait faire baisser le prix du billet Réunion-Métropole de 30% et asseoir la continuité territoriale sur une base économique et non sur des subventions à fonds perdu.
La hausse du coût des carburants - on en a vu et on en verra d’autres - a servi de prétexte à la remise en cause de ces orientations stratégiques alors que les objectifs poursuivis demeurent. La Région veut toujours développer le tourisme, notamment à partir de la Métropole, et faciliter la mobilité des Réunionnais, mais elle accepte que les villes de province ne soient plus desservies. Elle a multiplié les missions en Australie et en Nouvelle-Calédonie et dit sa volonté d’amplifier la coopération avec ces pays, mais laisse tomber la liaison avec eux. Elle se félicite du succès de la continuité territoriale et y consacre autant de crédits que l’Etat dont c’est pourtant la compétence, mais semble tirer un trait sur l’acquisition des A380.
La casse d’un outil nécessaire à l’efficacité des politiques publiques
On nous opposera la situation financière de la compagnie. Elle est endettée, déficitaire et connaît des problèmes de trésorerie. S’il s’agissait d’une compagnie entièrement privée, sans doute n’aurait-on pas eu d’autre choix que le « business plan » qui est proposé. Mais la rentabilité d’un outil au service du développement de La Réunion doit faire l’objet d’une approche globale et pas seulement financière et comptable. Air Austral, en tant que société capitaliste, n’est sans doute actuellement pas « rentable » dans sa configuration actuelle, mais en tant que vecteur du développement maîtrisé du tourisme, de la mobilité des Réunionnais, de la continuité territoriale avec la Métropole, de la coopération régionale, elle a une rentabilité globale et collective que chacun peut appréhender.
C’est pour conserver cet outil nécessaire à l’efficacité des politiques publiques dans les domaines évoqués que les collectivités locales doivent intervenir aussi bien dans l’augmentation de capital que dans l’équilibre financier de leur compagnie. C’est ce qu’avait laissé entendre avec raison le président de Région qui voulait maintenir la desserte de l’Océanie même si la ligne ne devait être rentable que dans deux ou trois ans. Le déficit d’Air Austral pour le présent exercice s’élève à 20 millions d’euros et les sommes nécessaires au redressement de la compagnie sont plus élevées. Mais c’est à la portée des collectivités locales. Dans le tonneau des Danaïdes du soutien au pouvoir d’achat, le Département a versé plusieurs millions d’euros pour baisser le prix de certains produits et la Région 7,7 millions en deux mois pour geler celui du carburant. Ce sont des dépenses passives aux effets homéopathiques sur le coût de la vie et sans effets induits sur le développement de l’île. Ce ne serait pas le cas si ces crédits publics permettaient à Air Austral de mener à bien ses investissements, de combler son déficit et de disposer d’une trésorerie, bref sauvegardaient un outil au service d’une politique tout en exigeant les indispensables efforts de gestion.
Une politique de l’UMP pays contradictoire et incohérente
Il est vrai que cet abandon s’inscrit dans une longue liste de contradictions entre les objectifs proclamés et les actions conduites par le pouvoir politique. La Réunion devait être un modèle de développement durable, mais on est revenu sur les incitations au développement du photovoltaïque et plus globalement des énergies renouvelables. La loi Girardin avait instauré en 2003 une défiscalisation pour une durée de 15 ans, remise en cause par la LODEOM en 2009. On prône le développement du tourisme, la mobilité, la continuité territoriale et la coopération régionale, mais on abandonne Air Austral, l’outil qui permet de le maîtriser.
Air Austral est née d’une volonté politique. Elle mourra si celle-ci fait désormais défaut. Air France qui détenait le monopole de la desserte de La Réunion a toujours vu d’un mauvais œil son développement. Mais, elle n’a pas voulu jusqu’ici croiser le fer avec les élus locaux et a fait contre mauvaise fortune bon cœur, attendant son heure, semble-t-il venue. Air Austral, lâchée par les politiques, risque de connaître le même sort qu’AOM ou qu’Air Bourbon qui, sans implication publique, n’ont pas survécu à la concurrence des grandes compagnies aériennes. Nos élus sauront-ils faire preuve de volontarisme et de cohérence dans leur action publique en conservant un outil dans le domaine de l’aérien, stratégique pour le désenclavement et le développement de La Réunion ?
Wilfrid Bertile
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