Élections européennes

Alliance des Outre-mer : Paul Vergès présente le Comité de soutien

26 mai 2009, par Manuel Marchal

Une semaine après la présentation de la liste à Paris, c’est le Comité de soutien à l’Alliance des Outre-mer qui s’est exprimé hier en présence des colistiers de la section Océan Indien de l’Outre-mer. Cela confirme l’élargissement du rassemblement autour de la liste conduite par Élie Hoarau dans la seule circonscription qui comprend les îles des trois océans.

Président du comité de soutien à la liste de l’Alliance des Outre-mer, Paul Vergès revient sur la première singularité de cette liste : c’est la seule qui ait été présentée à l’opinion par ses membres venus des trois océans. Paul Vergès rappelle également le caractère représentatif de cette liste à travers sa composition, et pourquoi spontanément s’est constitué ce rassemblement planétaire.
Aucun des membres de cette liste ne représente un parti ayant son siège à Paris, bien que tous entretiennent des rapports cordiaux avec les partis nationaux. Ensuite, si des valeurs rassemblent, personne n’intervient dans les affaires de l’autre sur son territoire, c’est-à-dire autonomie de chaque territoire à définir sa propre politique. Autre point de convergence, c’est l’accord sur une stratégie pour l’avenir de ces îles. Dans des contextes différents, chaque territoire de la circonscription de l’Outre-mer connaît une crise très grave, dont des expressions peuvent se manifester ici ou là.
L’objectif de la liste de l’Alliance des Outre-mer est de définir une position commune de toutes les îles par rapport à l’Europe. La revendication urgente, c’est de demander à l’Europe « de ne pas aggraver cette crise », précise Paul Vergès.

Un contexte de crise générale

L’autre aspect de la lutte, c’est de s’accorder sur ce qu’il faut demander à l’Europe pour que cela se traduise en mesures positives face à la crise.
Le président du Comité de soutien de la liste de l’Alliance de l’Outre-mer met ensuite l’accent sur les échéances immédiates qui attendent les nouveaux élus au Parlement européen, avec la certitude que la prochaine majorité sera largement dominée par les « champions du libéralisme ». Ce qui rend illusoire toute argumentation tentant de faire croire que c’est le député élu dans l’océan Indien qui fera basculer la majorité dans un "camp" ou un autre.
Ce résultat fort prévisible risque « d’aggraver la politique sociale », or, c’est ce Parlement qui désignera la nouvelle Commission européenne qui aura la responsabilité d’appliquer cette politique, notamment dans le domaine budgétaire. Ces discussions auront lieu alors que l’Europe connaît la récession. Ce qui veut dire que le plafond en référence pour obtenir le taux maximum de subvention, c’est-à-dire 75% du PIB moyen/habitant de l’Union européenne, va diminuer. D’où cette conséquence : la fin des crédits spéciaux dont bénéficie La Réunion au titre de son éligibilité à l’Objectif Convergence dès 2014, date d’application du prochain budget européen. C’est ce qui arrive à une autre RUP, les Canaries, depuis 2007 et c’est une menace pour la Martinique, bien que tout comme La Réunion, elle soit une RUP.

Se rassembler pour l’avenir

Dans ce contexte, il est important de lutter également pour la reconnaissance des atouts des territoires de l’Outre-mer au sein de l’Europe. Et en cela, ils permettent à la France, et à l’Union européenne, d’être la deuxième puissance maritime mondiale. D’ici à la fin de l’année, le Protocole de Kyoto sera remplacé par l’accord qui sera signé à Copenhague. Dans ce document fondamental, il sera tenu compte du rôle des océans.
Dans le contexte de pénurie des matières premières, les zones les plus importantes pour l’attribution de richesses deviennent les océans. C’est à l’ONU de fixer les nouvelles limites territoriales, et ce n’est pas un hasard si le 15 mai dernier, la France a déposé une demande d’extension du plateau continental de La Réunion. L’actualité est aussi marquée par le lancement à Paris du Grenelle de la mer pour l’Outre-mer. Ce sont autant de données qui décrivent un monde en plein changement.
En prenant en compte tous ces éléments, chaque composante de la liste conduite par Élie Hoarau constate « les conditions suffisantes pour pérenniser l’Alliance des Outre-mer, pour continuer à nous rencontrer au-delà des élections, tous ensemble pour définir cette nouvelle ère de notre avenir », précise en substance Paul Vergès. Cette richesse de l’Outre-mer, qui bénéficiera aux 27 États de l’Union européenne, « il n’est pas question que nous en soyons exclus ».
Élie Hoarau conclut la conférence de presse en remerciant tous les partis, mouvement et personnalités qui soutiennent la liste de l’Alliance des Outre-mer, en appelant à un succès massif le 7 juin prochain.

Manuel Marchal


Alliance des Outre-mer : une liste représentative

Outre les trois colistiers de la section de l’Océan Indien présents hier, la liste de l’Alliance des Outre-mer a six autres candidats.
Dans la section Pacifique, la liste de l’Alliance des Outre-mer est conduite par Hirohiti Tefaarere, 1er vice-président de l’Assemblée de Polynésie, syndicaliste. En deuxième position figure Caroline Machoro, membre du FLNKS et sœur d’Éloi Machoro, tandis qu’en troisième position, Makalio Folituu représente une organisation de consommateur.
Dans la section Atlantique, Madeleine de Grandmaison (Martinique) est la députée sortante, Georges Brédent est vice-président du Conseil général de la Guadeloupe, et Sergine Kokasou est une experte guyanaise des affaires européennes, et membre du Parti socialiste guyanais (PSG). Il est à noter que c’est la première fois que le FLNKS et le PSG présentent des candidats aux élections européennes.


Les co-listiers d’Élie Hoarau dans l’océan Indien

Maya Césari
Conseillère régionale déléguée à l’innovation, Maya Césari rappelle l’importance de la recherche dans les moyens pour sortir de la crise. Elle témoigne aussi des difficultés à faire entendre la voix de l’Outre-mer au sein de l’Europe. « On ne peut pas comparer une RUP à une région continentale, si on est pas présent, on est oublié », précise-t-elle.
Car trop souvent, dans les rencontre européennes, les RUP sont versées dans les mêmes groupes de travail que les régions avec "handicap permanents". Mais nos spécificités sont différentes, et n’ont rien à voir avec celles d’une région du continent européen, quelle que soit sa situation.

Younous Omarjee
Younous Omarjee travaille depuis cinq ans au Parlement européen avec Paul Vergès, puis avec Madeleine de Grandmaison, ce qui lui permet de bien connaître les dossiers et le fonctionnement de cette institution.
Younous Omarjee y constate une culture du compromis permanent entre les deux grands groupes PPE (qui comprend l’UMP) et PSE (qui comprend le PS). Cette culture du compromis permanent se fait « à notre désavantage », comme en témoigne le rapport sur les RUP. Tous les amendements proposés par Madeleine de Grandmaison ont été repoussés par la coalition PPE-PSE.
Face à cela, il est possible de faire avancer des propositions grâce à une voix très forte, comme l’indique l’adoption par la Commission européenne d’une stratégie climat, sur l’initiative de Paul Vergès.


LE PORT
Réunions publiques d’information dans le cadre de la campagne des élections européennes

Liste ALLIANCE DES OUTRE-MER conduite par ELIE HOARAU

Mercredi 27 mai : Rivière des Galets (parking de la cité Carambole)
Vendredi 29 mai : Cité Say (chez Mme Béton Rita)
Mercredi 3 juin : ZAC 2 (parking devant le CAS de Cœur-Saignant)
Vendredi 5 juin : Meeting en présence d’Elie HOARAU à la ZUP communale (parking central)

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