Après l’annonce de l’annulation des élections municipales de Saint-Paul

Amplifier le vote de mars 2008

12 août 2009

Hier après-midi, dès l’annonce de la décision du Conseil d’État, la députée-maire a tenu dans un restaurant de L’Étang Saint-Paul un important meeting en présence de nombreux militants. Cette rencontre a été écourtée pour faire face à l’occupation de la mairie de Saint-Paul par Alain Bénard et ses partisans. Voici, la teneur du discours d’Huguette Bello avec des intertitres de ’Témoignages’.

« Le Conseil d’État vient de prendre la décision d’annuler les élections municipales de Saint Paul, et donc de prendre en considération certains arguments (ou plus exactement un seul des arguments) avancés par le maire déchu. Cette décision du Conseil d’État semble incompréhensible. Notre majorité, il est vrai, était courte 138 voix mais elle existait bel et bien.
Tous les griefs énoncés par nos adversaires ont été repoussés par le Conseil d’État, à la seule exception de l’argument qui fait état d’un certain nombre de signatures qui auraient été dissemblables d’un tour à l’autre. (…) Or, ce grief, il faut insister là dessus fait allusion à des actes que nous nous n’avions pas commis, que ne pouvions pas commettre puisque, comme chacun le sait, la responsabilité des bureaux de vote incombait au maire sortant. (…)
Il nous suffisait de démontrer, par la voix de notre avocat, qu’au moins 17 voix (155-138 = 17) étaient valides. Pour établir ce point, nous avons sollicité Mme Françoise de Ricci d’Arnoux, graphologue conseil, expert près la cour administrative d’appel de Paris, expert honoraire près la Cour d’appel de Paris et de la Cour de Cassation. Résultat de cette expertise : 93 signatures considérées par les premiers juges comme présentant des « différences significatives » viennent en réalité, selon l’expert, de la même main.
Les juges du Conseil d’État n’ont pas retenu l’expertise de Mme de Ricci et n’ont pas envisagé non plus la possibilité de recourir à une contre expertise.
Signalons aussi que le nombre de signatures en cause n’a cessé de fluctuer en fonction des yeux qui les ont regardées. Aux yeux de Bénard and Co, 350 émargements posent problème. Pour le Tribunal Administratif, seulement 155. Pour le rapporteur public du Conseil d’État, 143.

Des décisions troublantes

Les signatures contestées l’ont été, pour l’essentiel, dans les quatre bureaux de vote. L’organisation de ces quatre bureaux, comme de tous ceux de la Commune, avait été assurée par l’ancienne équipe municipale. Notre liste ne disposait que de deux représentants, 1 assesseur et 1 délégué dans chacun des bureaux face aux autres membres, bien plus nombreux et désignés par l’ancien maire, parmi lesquels, bien sûr, le Président.
Vous comprendrez que, dans ces conditions, la décision du Conseil d’État nous apparaisse pour le moins injuste. Elle vient priver les Saint Paulois de leur victoire et nous oblige à repartir à la bataille électorale. De plus, elle a d’autres conséquences. Le traitement de certains dossiers importants sera retardé, et la Ville devra faire face à de lourdes dépenses pour organiser cette nouvelle consultation.
L’annulation des élections municipales de Saint Paul s’inscrit dans une série qui commence à devenir longue et dont le scénario est toujours le même : ce sont les élus de gauche qui, sur recours de candidats défaits de l’UMP, voient leur élection annulée. On n’a pas encore vu l’inverse à La Réunion. Hasard ? Accumulation d’erreurs chez les candidats de gauche ? Maîtrise des procédures de recours chez leurs adversaires malheureux de droite ? Tout cela est troublant.
L’occasion nous en est donnée, nous aurons à coeur, ici, à Saint Paul, de montrer qu’aucun parti, aucune institution, ni UMP, ni le gouvernement, n’ont le droit de jouer avec nos choix, avec nous. C’est avec leur coeur et leur intelligence que les Saint Paulois iront bientôt voter, iront bientôt renouveler, en l’amplifiant, leur vote de mars 2008. (…) ».



Alain Bénard vient occuper la mairie : retour 40 ans en arrière

L’annonce de l’annulation a échauffé les consciences hier à Saint-Paul. L’actuelle municipalité sous la direction d’Huguette Bello avait choisi de faire l’annonce de la décision du Conseil d’État à l’extérieur de l’Hôtel de ville afin de respecter ces lieux car « ils appartiennent à tous les Saint-Paulois ». Le meeting s’est donc déroulé dans un restaurant de L’Étang Saint-Paul dans le respect et la dignité en présence de très nombreux militants. La députée-maire a partagé son incompréhension de cette décision. L’organisation ayant été faite par l’ancienne municipalité, si l’accusation est celle de fraude elle ne peut en tout cas pas être créditée au nom d’Huguette Bello.
Le meeting s’est toutefois interrompu car Alain Bénard et ses militants avaient décidé au fi du respect des lieux et de la citoyenneté d’envahir la mairie comme si elle faisait partie de son fief. Par deux fois, Alain Bénard s’est permis de pénétrer dans l’accueil de la mairie chantant "la marseillaise" comme s’il chantait victoire. Il semble oublier, et il l’a prouvé en direct sur les chaînes de télévision, qu’il n’a pas brillé dans l’organisation des élections et que la faute est à mettre à son actif.
Huguette Bello a été obligée de se rendre sur les lieux afin de tenter de rétablir l’ordre. La confrontation entre les deux groupes de militants a été tendue. Les militants de Bénard se sont même permis de lancer des insultes. « Ce sont des méthodes du passé, nous ne répondrons pas à ces provocations. Ce n’est pas à leur honneur. Les Saint-Paulois ont besoin de respect et de dignité » a répondu Huguette Bello.
Les méthodes du passé ont la vie dure du côté d’Alain Bénard. Huguette Bello a justement condamné l’occupation de la Mairie par l’ancien maire et ses partisans. Elle a rappelé que les agents de la commune ne sont pas des serviteurs, mais des travailleurs au service de tous les citoyens de la commune.
Elle a ajouté qu’elle mettrait tout en place pour une tenue des élections la plus rapide possible. « Car il est important pour les Saint-Paulois que le travail entrepris continue pour le bien de tous ».

C.F.



« Solidarité sans faille » des sections de Saint-Louis et de La Rivière

« Chère Camarade,
Nous apprenons à l’instant que le Conseil d’État vient de confirmer le jugement du Tribunal administratif de La Réunion concernant les élections municipales de Saint-Paul. Nous estimons que la décision qui a été rendue ce jour est profondément injuste comme elle l’a été également pour Saint-Louis. Et ce, d’autant plus que les motifs d’annulation nous paraissent pour le moins douteux.
Aussi, les militants, les adhérents des sections de Saint-Louis et de La Rivière ainsi que notre Camarade Claude Hoarau tiennent à t’exprimer, ainsi qu’à l’ensemble des camarades de Saint-Paul, notre solidarité sans faille pour ce nouveau combat qui aura lieu dans les prochaines semaines.
À la population Saint-pauloise qui, en mars 2008, a souhaité le changement, nous lui exprimons également tout notre sympathie et nous ne doutons pas de sa volonté de confirmer son choix et sa confiance en l’équipe municipale conduite par Huguette Bello.
Reçois, Chère Camarade, l’expression de nos salutations militantes ».



Saint-Louis : halte aux exactions

Dans un communiqué diffusé hier à la presse, les sections de Saint-Louis et de La Rivière dénoncent les exactions dont est la cible une famille qui a accueilli des réunions d’information de Claude Hoarau.
« Deux familles de conditions modestes chez qui l’équipe de Claude Hoarau a tenu ses toutes premières réunions d’information les 30 et 31 juillet dernier ont reçu, ce jour, un courrier, timbré et distribué par la poste, qui contenait l’invitation aux dites réunions sur lequel était inscrit des insanités visant Claude Hoarau et les membres de ces familles.
Pire. Dans cette lettre, les personnes malveillantes ont maculaient d’excréments l’invitation de Claude Hoarau. Ces familles, choquées et outrées, ont tenu à venir nous en informer (…) ».

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