(Page 3)

À l’invitation du Parti communiste réunionnais, Marie-George Buffet, secrétaire nationale du Parti communiste français (PCF), et Michel Duffour, membre du Conseil national du PCF et ancien secrétaire d’État à la Décentralisation culturelle et au Patrimoine, sont arrivés hier matin à La Réunion. Ils ont été accueillis à l’aéroport par une délégation du PCR, où se trouvaient notamment Gélita Hoarau, Monica Govindin, Maurice Gironcel, Claude Hoarau, ou encore Jean-Max Hoarau.
"Nous sommes particulièrement heureux d’accueillir nos deux camarades", notait Élie Hoarau, secrétaire général du PCR, dans la conférence de presse tenue à l’arrivée de la dirigeante du PCF. "Cela nous permettra d’échanger nos points de vue, d’analyser la situation et de leur présenter les différents aspects de la vie économique, sociale et politique de La Réunion", poursuivait-il.

"Des liens forts"

"L’actualité est chargée en ce moment, mais il est très important d’avoir des liens forts avec le Parti communiste réunionnais et d’échanger avec lui sur la situation internationale qui est traversée par de fortes tensions", ajoutait Marie-George Buffet.
Sa seconde visite dans l’île - la dirigeante communiste, alors ministre des Sports, était déjà venue en 2000 -, a commencé sur les chapeaux de roues. Dès la fin de la matinée en effet, elle a participé à une première réunion de travail avec le Bureau politique du Parti communiste réunionnais.
En début d’après-midi, elle a été reçue par Paul Vergès, président du Conseil régional et fondateur du Parti communiste réunionnais.

"On peut encore changer le monde"

Marie-George Buffet a ensuite donné une conférence publique à l’Université sur le thème de la mondialisation. (voir en page 4)
"Quel doit être le rôle de l’ONU, comment œuvrer pour un développement durable, quelles règles mettre en place pour l’OMC (Organisation mondiale du commerce - NDLR) ou la construction européenne et plus généralement, existe-t-il une possibilité de résister à la mondialisation ? Ce sont toutes ces questions qui se posent aux partis progressistes", soulignait la dirigeante communiste au cours de la conférence de presse en se déclarant persuadée que l’on "peut encore changer le monde".
C’est également dans cette perspective de changement que le PCF a décidé d’ouvrir le débat le plus large possible et de "se mobiliser pour construire une Europe qui réponde le mieux possible aux besoins des Français". Ce que ne propose pas le projet de Constitution européenne, estime le PCF. D’où son appel à voter “non” lors du référendum en vue de l’adoption ou du rejet de cette Constitution.
Pour sa part, le Parti communiste réunionnais ne s’est pas encore prononcé sur la question. "Nous avons un débat interne sur cette question et nous sommes attentifs à toutes les opinions. Nous échangerons volontiers sur le sujet avec nos amis du PCF et nous rendrons publique notre décision en temps voulu", déclarait Élie Hoarau.

"La volonté de nous retrouver"

Les deux partis étaient plus ou moins en froid depuis l’élection présidentielle de 1988 lorsque le PCR avait appelé à voter dès le premier tour pour François Mitterrand et non pour le candidat communiste André Lajoinie. "Dans toutes relations, il y a des hauts et des bas. Nous amorçons aujourd’hui le haut de nos relations et c’est cela qui est important. Si nous nous rencontrons aujourd’hui, c’est pour envisager ensemble l’avenir à la lumière de ce qui s’est passé", commentait Élie Hoarau.
"Nous avions la volonté de nous retrouver. Nous avons des divergences avec d’autres Partis communistes, nous continuons pourtant à avoir des relations suivies avec eux et à travailler avec eux. C’est important dans un monde ravagé par toutes sortes de tensions", concluait la secrétaire nationale du PCF.
Aujourd’hui et demain, Marie-George Buffet et Michel Duffour auront une série de rencontres avec les syndicats, les agriculteurs et les associations de chômeurs. Les deux dirigeants communistes quitteront La Réunion demain soir.