François Fillon à Saint-Pierre

Appuyer les expérimentations autorisées par la Constitution

10 juillet 2009, par Manuel Marchal

Après l’inauguration de la Route des Tamarins, direction Saint-Pierre. Dans un discours prononcé à la mairie de la capitale du Sud, François Fillon a apporté un éclairage sur l’après États-généraux. Il a décliné ce concept : égalité ne veut pas dire uniformité.

« Tout en restant dans le cadre institutionnel de droit commun de la République, vos élus souhaitent utiliser ces instruments de souplesse, qui permettent d’engager des politiques innovantes, adaptées à la situation réunionnaise » : s’exprimant au sujet du recours à l’expérimentation et de l’adaptation du droit de l’Union européenne, François Fillon a salué les initiatives des élus réunionnais qui plaident pour utiliser les « outils institutionnels » issus de la dernière importante révision constitutionnelle de l’an dernier. Car « l’égalité dont nous sommes tous épris, elle ne veut pas dire uniformité ».
Le Premier ministre a rappelé l’idéal des parlementaires qui se sont battus pour l’abolition du statut colonial. Il a cité Raymond Vergès, Aimé Césaire et Gaston Monerville. Il a aussi dit qu’il recevait « avec enthousiasme » le besoin d’égalité exprimé à travers les États généraux : « les mêmes droits et les mêmes devoirs que vos concitoyens de Métropole (…) les mêmes institutions que les autres ». Dans ce cadre, François Fillon a proposé que l’on aille vers la suppression des contrôles d’identité pour les vols vers et depuis la France. Pour cela, il a annoncé son intention « d’engager très rapidement auprès de la Commission européenne les démarches pour intégrer La Réunion à l’espace Schengen ».
Il a aussi mis en valeur les spécificités de La Réunion : « qui peut concevoir le développement d’une île de 800.000 habitants de l’océan Indien sur le même modèle qu’une région métropolitaine ? » Et de préciser que La Réunion, « c’est une culture, un climat et une démographie uniques ». « Cette différence fait force, nous avons les outils institutionnels qu’elle nécessite », a-t-il poursuivi.
Le Premier ministre a rappelé ensuite la possibilité d’expérimenter « pour tester des dérogations au droit commun ». Il a relayé la volonté des élus « d’être, en quelque sorte, les pionniers en matière d’expérimentation. Ils veulent faire de La Réunion le lieu de ces expérimentations qu’autorisent notre Constitution ».

Le « laboratoire vert »

Il a ensuite fait part des possibilités offertes par la LODEOM pour créer des emplois, en appuyant les filières traditionnels, et en encourageant les filières innovantes comme les énergies renouvelables. Une LODEOM qui est un cadre, dont les États généraux doivent « démultiplier l’efficacité ».
En conclusion, le Premier ministre salue l’implication de La Réunion « dans cette réflexion que le gouvernement a engagé sur l’avenir de la décentralisation ». « En demandant à être le laboratoire des expérimentations permises par la Constitution, vous participez à la réinvention d’une République apte à intégrer toutes ses énergies dans un même élan national », conclut-il.
Par ailleurs, le Premier ministre a fait part de la volonté de la « France toute entière » de défendre la candidature de La Réunion au patrimoine mondial de l’UNESCO. Une revendication qui rappelle que La Réunion est « tellement en pointe » dans le développement durable, qu’elle est surnommée le « laboratoire vert ».

M.M.

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