ARAST : il y en a au moins une qui s’en est bien sortie…

26 novembre 2010, par Geoffroy Géraud-Legros

Un an après, nombre d’ex-ARAST restent sur le carreau. Valérie Bénard, elle, s’en tire bien…

Il y aura un an samedi que l’ARAST a disparu. Dans l’édition d’hier, nous avons rappelé la nature de l’ARAST : une structure associative, dont le but initial était d’apporter aide et secours aux personnes âgées, aux enfants des quartiers, aux personnes dépendantes. Une vocation sociale qui, a priori, ne justifie ni l’enrichissement des dirigeants, ni l’ingérence des politiques dans l’association.

Des dérives…

Ce sont pourtant toutes ces dérives qui se sont exprimées dans le feuilleton de l’ARAST. La chute de l’association a fait apparaître les salaires invraisemblables des dirigeants, dont les plus élevés s’élevaient à plus de 8.300 euros mensuels. Une rémunération digne de patrons de grandes entreprises, à laquelle il faut ajouter de conséquents avantages en nature. Dès le départ, l’effondrement de l’association a donné lieu à une série de manœuvres politiciennes. À l’annonce de la faillite, le premier mouvement des travailleuses a été de se diriger vers le siège de l’ARAST, puis, vers celui de l’AGS, l’assureur dont le rôle aurait été de payer les salaires et indemnités dus aux salarié(e)s.

… au détournement

Subitement, la légitime révolte s’est retournée vers le Conseil général. Cette institution, il faut le rappeler, n’était pas l’employeur direct de l’immense majorité des employé(e)s de l’ARAST. L’AGS, qui avait exprimé une certaine réticence à payer, pouvait respirer : les ex-ARAST ne viendraient plus sous ses fenêtres réclamer les millions qui leur étaient dus. Ce répit, l’assureur près de ses sous le devait à Valérie Bénard. Salariée de l’ARAST, où elle était cadre, « syndicaliste » autoproclamée, Mme Bénard s’est employée dès la disparition de l’association à persuader les travailleuses de viser le Conseil général… leur faisant miroiter la fonctionnarisation au sein de l’institution. Bien entendu, Mme Bénard savait fort bien que cette solution est complètement irréalisable sur le plan juridique. Elle la savait aussi invraisemblable sur le plan économique : en procédant par l’absurde, on peut estimer que l’intégration représenterait un doublement de tout l’ensemble du personnel du Conseil général. Encore s’agit-il là de l’hypothèse la plus basse. Tout cela importait peu à l’ancienne cadre, qui poursuivait un tout autre but : servir les intérêts de l’UMP et de son aile au sein du Conseil général, Objectif Réunion. Ceux-ci avaient de leur côté tout intérêt à ce que l’intérêt de l’opinion soit détourné : non seulement parce qu’ils étaient aux commandes lors du creusement du trou, mais aussi parce que le scandale de l’ARAST leur permettait de reprendre les hostilités contre Nassimah Dindar.

De la rue à la pyramide

“Témoignages” fut un temps le seul à voir la manœuvre et à la dénoncer. Après une période de quiproquos, de malentendus et d’interrogations, l’engagement de Valérie Bénard, qui ne cessait de revendiquer son « apolitisme » devint évident aux yeux de tous : lors de la présentation définitive de sa liste pour les Régionales, Didier Robert, candidat investi par Nicolas Sarkozy, annonçait que Valérie Bénard y figurait en 4e place. Le doute, dès lors, n’était plus permis. Chaque épisode de la mandature a achevé de confirmer l’adhésion complète de Mme Bénard aux principes et à la politique du sarkozisme. Qu’il s’agisse de la destruction des 6.000 emplois du tram-train, du cadeau de 9 millions d’euros fait à l’État dans le cadre de la continuité territoriale, de la suppression de la géothermie, Valérie Bénard a toujours voté contre les projets de développement et le progrès économique et social, exécutant fidèlement les consignes de l’UMP.
Ajoutons que, sur le plan matériel, la condition de l’ex-ARAST n’a pas grand’chose à voir avec celle de ses collègues. Indemnisée dès la disparition de l’association, l’ancienne cadre est passée au poste de vice-présidente de la Région, où elle empoche à peu près 3.000 euros par mois d’indemnités. Ses anciennes collègues n’ont pas eu cette « chance »...
G.G.-L.

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