Meeting « Paul Vergès fondateur du PCR et premier Réunionnais au Parlement européen »
65e anniversaire du PCR sous le signe de la lutte pour la paix et l’Europe sociale
19 mai, par
Le Parti communiste a célébré hier son 65e anniversaire. Un meeting « Paul Vergès fondateur du PCR et premier Réunionnais au Parlement européen » était organisé pour commémorer cet événement dans le cadre des élections européennes. Outre l’évocation historique de 65 ans de luttes, le meeting a mis l’accent sur le combat pour la paix avec les drapeaux palestiniens et chagossiens brandis par les participants. Une Europe de la Paix est un des principaux mots d’ordre de « la Gauche unie pour le monde du travail ». Numéro 2 de la liste et colistière d’Ary Yée Chong Tchi Kan, candidat du PCR aux Européennes, Sigrid Gérardin est intervenue.
Le meeting débuta en musique avec un groupe de camarades de la Section de Saint-Denis, ainsi qu’une troupe de maloya venue de Saint-Leu par engagement militant. Intitulé « Paul Vergès fondateur du PCR et premier Réunionnais au Parlement européen », ce meeting avait également pour mot d’ordre « Pour une Europe de la Paix ». C’est ainsi que les participants brandirent les drapeaux de la Palestine et des Chagos, deux peuples qui aspirent à une paix dont ils sont privés par les bombes israliennes et la déportation à cause de la construction de la base militaire de Diego Garcia dans les Chagos.
Après le mot de bienvenue d’Ary Yée Chong Tchi Kan, Julie Pontalba a rappelé la solidarité du PCR avec les peuples en souffrance : lutte contre l’apartheid, contre la déportation des Chagossiens, pour la décolonisation de la Kanaky Nouvelle-Calédonie.
Elle évoqua aussi la dimension symbolique du choix de la place Paul-Vergès pour célébrer le 65e anniversaire du PCR. Dans ce quartier se situait le siège d’importantes organisations comme le PCR, la CGTR, l’UFR, ainsi que les domiciles de leurs dirigeants. Le cœur des luttes du peuple réunionnais battait régulièrement dans cette partie de la capitale.
Travail de Paul Vergès au Parlement européen
Pascal Basse intervint ensuite au nom de Risham Badroudine. Il fut question du travail de Paul Vergès au Parlement européen après son élection en 1979 pour faire reconnaître la situation spécifique de La Réunion au sein de l’Union européenne alors en construction.
Sans cette reconnaissance matérialisée par la création du statut de région ultrapériphérique, La Réunion n’aurait pu bénéficier d’importants fonds européens. Aucune région de la République n’a en effet autant reçu de crédits de l’Union européenne pour financer des infrastructures, la formation ou soutenir les agriculteurs.
Un extrait de « Maloya pour la liberté » fut ensuite projeté. Il relatait la censure dont était victime en 1979 le PCR depuis sa création en 1959. Georges Marchais était en visite à La Réunion dans le cadre de la campagne des élections européennes. Paul Vergès était son colistier. Georges Marchais soulignait qu’il fallut attendre la visite du secrétaire général du PCF pour que soit connue à travers lui les positions du PCR pourtant élaborées en totale indépendance.
La lutte pour le climat
Après avoir rappelé l’importance de la solidarité entre le PCR et le PCF, Maurice Gironcel rappela les luttes du Parti communiste réunionnais dans le domaine de l’action climatique. Ce fut en 2001 la proposition de loi de Paul Vergès qui fit de la lutte contre le réchauffement climatique une priorité nationale. Cette loi déboucha sur la création de l’Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique (ONERC) dont Paul Vergès fut le premier président jusqu’à son décès.
Maurice Gironcel évoqua les projets mis en œuvre sous la direction de Paul Vergès à la Région en matière d’énergies renouvelables. D’autres institutions ont repris le flambeau. Le SIDELEC présidé par Maurice Gironcel est un acteur important de la promotion des énergies renouvelables, notamment au travers du projet « Mafate village 100 % solaire ». A Sainte-Suzanne, la Mairie soutient une politique qui fait que grâce aux énergies renouvelables, les centrales situées sur le territoire de la commune produisent plus d’électricité que les besoins de la population grâce aux éoliennes, au photovoltaïque et au biogaz.
« La victoire de Léon Deffontaines sera celle des Réunionnais »
Elie Hoarau est revenu sur le contexte de la naissance du PCR. Les communistes existaient déjà à La Réunion et luttaient contre l’exploitation capitaliste.
Paul Vergès fit prendre conscience d’un autre aspect : les Réunionnais subissaient aussi l’exploitation coloniale. Il a ajouté au combat social celui pour l’émancipation du peuple réunionnais.
« Ce combat doit continuer, c’est à nous de trouver des solutions pour l’émancipation de notre peuple », dit le président du PCR qui rappela la principale revendication du Parti.
Nous proposons que les Réunionnais travaillent à un projet global de développement. A nous de dire ce que nous voulons. Des structures existent pour réaliser ce projet, c’est la conférence territoriale élargie aux syndicats, associations, partis. Et nous dirons au gouvernement, voici notre projet. Nous le présenterons aussi à l’Europe pour qu’elle contribue à sa réalisation ».
Elie Hoarau a fait part aussi de l’importance pour les Réunionnais d’être les décideurs des licences de pêches qui sont actuellement attribuées par l’UE aux bateaux qui pêchent dans nos eaux. Il a également rappelé l’importance d’intégrer les Réunionnais aux discussions des accords de partenariats économiques entre l’UE et les pays voisins de La Réunion.
Ce sont autant de propositions qui ont été acceptées par le PCF pour faire partie du programme de la liste aux Européennes. « Ils vont défendre nos intérêts. La victoire de Léon Deffontaines sera celle des Réunionnais », conclut Elie Hoarau.
Lutte contre la vie chère
Sigrid Gérardin fit part de la solidarité avec la Kanaky Nouvelle-Calédonie : « nous disons au gouvernement de retirer la loi modifiant le corps électoral, de respecter le droit international et de décoloniser. Elle rappela que la décolonisation était un combat de Paul Vergès.
Elle souligna que malgré une majorité de droite au Parlement européen, Paul Vergès put obtenir le statut de région ultrapériphérique pour La Réunion. « Des élus communistes, c’est le respect des régions comme La Réunion » éloignées du continent européen et soumises à des contraintes spécifiques. Déplorant que le climat était absent des débats actuels, elle précisa que « Paul Vergès s’est battu fortement pour l’environnement ».
Concernant la lutte contre la vie chère, Sigrid Gérardin a indiqué que l’indexation des salaires et des pensions sur l’inflation est une des principales revendications. A l’échelle européenne, elle soutiendra l’investissement industriel.
« Étudier, travailler et vivre ici »
La lutte pour l’égalité salariale est une autre bataille importante, car « le capitalisme encore plus violent pour les femmes, contraintes à la précarité, au travail partiel ». Le résultat, c’est 40 % de moins que les hommes pour les salaires et les retraites.
Enseignante et syndicaliste, Sigrid Gérardin a particulièrement insisté sur les menaces qui pèsent sur l’école, cible des directives européennes appliquées « avec zèle » par ce gouvernement. Sigrid Gérardin fit part de l’engagement à combattre cette dérive du système scolaire.
« Nous portons les espoirs de bâtir un système scolaire et universitaire pour étudier, travailler et vivre ici », a-t-elle dit. Elle termina son intervention par une citation de Paul Vergès, appelant les camarades à la tribune à ses côtés.
Ary Yée Chong Tchi Kan conclut le meeting en lançant un appel à voter pour la liste Léon Deffontaines le 9 juin.
M.M.