Illustration du déclin de la France

Accord LR-extrême droite : De Gaulle doit se retourner dans sa tombe

12 juin, par Manuel Marchal

LR est un parti qui trouve son origine dans le mouvement gaulliste qui s’opposait à l’extrême droite au pouvoir en France entre 1940 et 1944. Son créateur, Charles De Gaulle devint président de la République et fut la cible d’un attentat d’une branche armée de l’extrême droite, l’OAS, en 1962. Quand un autre gaulliste, Jacques Chirac, était au pouvoir, il préféra perdre les législatives de 1997 qu’il avait provoquées plutôt que de s’allier avec l’extrême droite et à la présidentielle de 2002, il rappela la nécessité de combattre l’extrême droite et ses valeurs anti-républicaines.
20 ans plus tard, l’extrême droite est devenue respectable. Mardi, le chef de LR a annoncé une alliance avec les héritiers de Pétain et de l’OAS. Le président du groupe LR à l’Assemblée nationale, le groupe LR du Sénat, plusieurs présidents de Région se sont levés pour dénoncer un dirigeant qui vend son parti à l’extrême droite pour un plat de lentilles. Charles De Gaulle doit se retourner dans sa tombe, tout comme Jacques Chirac

Précurseur de LR, le gaullisme est né dans l’affrontement contre l’extrême droite pour qu’elle soit chassée du pouvoir en France et en Europe. Ce combat débuta officiellement le 18 juin 1940 par un appel à la résistance de Charles De Gaulle face à la volonté du chef du gouvernement d’extrême droite, Philippe Pétain, de capituler.

Après qu’une majorité de parlementaire eut voté les pleins pouvoirs pour Philippe Pétain, l’extrême droite arriva officiellement au pouvoir en France en 1940. Elle dirigeait alors le gouvernement et une des premières décisions fut de condamner à mort Charles De Gaulle. Le combat contre l’extrême droite au pouvoir en Europe fut victorieux en 1945, avec la prise de Berlin par l’Armée rouge et la capitulation des nazis le 8 mai 1945.

Charles De Gaulle cible d’un attentat de l’OAS

L’union des communistes, gaullistes et socialistes permit le retour de l’État républicain en 1945, et l’application du programme du Conseil national de la Résistance avec la création de la Sécurité sociale, du statut des fonctionnaires et le votes de lois qui firent de la République française un des États avec une des législations sociales les plus avancées au monde.
De retour au pouvoir en 1958 et élu président de la République en 1959, Charles De Gaulle décida de décoloniser. Opposée à ce projet, l’extrême droite fonda l’OAS en Algérie. L’OAS mena alors dans une campagne d’attentats en Algérie et en France. Sur le territoire français, environ 2000 y personnes perdirent la vie.
En 1962 peu après la signature des Accords d’Evian consacrant le retour à l’indépendance de l’Algérie, l’extrême droite tenta même d’assassiner Charles De Gaulle.

Jacques Chirac préféra perdre les législatives que s’allier à l’extrême droite

Réduite à quelques groupuscules, l’extrême droite revint sur le devant de la scène à partir des années 1980 avec la crise économique en France. Des membres de la droite française étaient alors tenté par une alliance avec l’extrême droite pour conquérir le pouvoir. Lors des législatives de 1997, un gaulliste était président de la République, Jacques Chirac. Il refusa toute compromission. Ceci explique en partie la défaite de son parti. Il préféra perdre une élection plutôt que de la gagner en donnant des gages à l’extrême droite.
En 2002, le chef du FN atteint le second tour de l’élection présidentielle. L’extrême droite était opposée à Jacques Chirac. Pour lui, l’extrême droite aux portes du pouvoir était une catastrophe. Il refusa de débattre publiquement avec le chef de l’extrême droite et fut élu avec plus de 82 % des suffrages.
Cette ligne fut fragilisée par l’intégration de l’extrême droite dans la politique française.

L’extrême droite devenue respectable

Lorsqu’Emmanuel Macron, président de la République, décida de recevoir l’extrême droite à l’Elysée au même titre que les autres partis, il lui donna un brevet de respectabilité.
Mardi, le président de LR, Eric Ciotti a annoncé publiquement une alliance avec l’extrême droite pour les législatives du 30 juin prochain. Cette décision a suscité une forte opposition dans les rangs de son parti. Le président du groupe LR à l’Assemblée nationale, le groupe LR du Sénat, plusieurs présidents de Région se sont levés pour dénoncer un dirigeant qui vend son parti à l’extrême droite pour un plat de lentilles.
Charles De Gaulle doit se retourner dans sa tombe, tout comme Jacques Chirac et tous les gaullistes qui furent les précurseurs de LR.

M.M.

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