Si Macron veut encore être crédible, il doit réaffirmer le pacte Républicain et menacer les opposants d’exclusion

Emmanuel Macron face au défi de son ancien Premier ministre

2 juillet, par Ary Yée-Chong-Tchi-Kan

Dimanche soir, la mouvance Présidentielle a fini 3e au premier tour des Législatives. KO debout, Emmanuel Macron a réclamé « un large rassemblement » pour faire échec au RN. Comprenez plutôt, il faut sauver ses amis du désastre programmé. Son mot d’ordre du premier tour « les 2 extrêmes » n’a pas marché. Changer à ce point de position tactique en une semaine, les observateurs s’interrogent sur sa capacité de discernement entre le principal et le secondaire, l’immédiat et l’avenir. Le parcours de la flamme Olympique souffre terriblement.

Inévitablement, on se souvient qu’Emmanuel Macron devait envoyer des troupes au sol en Ukraine pour défier Poutine. Peut-être voulait-il effacer l’humiliation de Napoléon, à Moscou, en 1812 ? Il s’est lancé également dans une stratégie de « containment » de la Chine, avec le concept Indo-Pacifique dont La Réunion est un pivot. En octobre 2019, il est venu faire un discours à la fameuse rencontre : « Choose La Réunion : unis dans l’espace Indo-Pacifique » ! La veille, il était parti défier le peuple Malagasy, en se posant sur l’île Glorieuse pour proclamer la grandeur de la France. Enfin, battu aux Européennes du 9 juin, il a invité le peuple français à la « clarification ».

Il voulait une démonstration de force. Le monde entier retenait son souffle devant l’audace de dissoudre l’Assemblée nationale et renvoyer les députés, mal préparés, devant le peuple. Il n’y avait que le débat Trump et Biden comme autre distraction planétaire. Maintenant, les médias s’interrogent : après le 2e tour, le 7 juillet, il doit ouvrir les JO, le 26. Entre-temps, il faut nommer un Premier ministre, installer un gouvernement qui doit présenter son discours de politique générale devant les députés. Il fallait avoir une sacrée dose d’irresponsabilité pour lancer une dissolution dans un calendrier aussi contraignant.

A 3 ans de boucler ses 2 mandats présidentiels, obtenu par défaut, contre le Rassemblement National, l’histoire retiendra que les partis de gauche ont joué systématiquement le pacte républicain. Mais, une fois élu, le Président n’a pas eu de comportement républicain. Et, l’an dernier, en accordant 12 heures d’entretien personnel à Bardella, il l’a crédibilisé et légitimé. Il vous suffit de relire les éloges distillés par la presse de connivence. Dès lors, quel est son degré de sincérité quand il appelle à faire front contre Bardella et ses amis ?

Son ancien Premier ministre, Édouard Philippe, refuse de le suivre et fustige LFI. Ce tri sélectif est immonde. Si Macron veut encore être crédible, il doit réaffirmer le pacte Républicain et menacer les opposants d’exclusion. Particulièrement, Édouard Philippe qui connaît mieux que nous tous les faiblesses de son ancien mentor ? Serait-il capable de menacer la Russie et la Chine mais pas son ancien Premier ministre ?

Ary Yée-Chong-Tchi-Kan

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