Il manquera plus de 70 députés au RN pour avoir la majorité absolue à l’Assemblée nationale selon les derniers sondages

L’extrême droite RN annoncée perdante fait monter la tension : « ne nous volez pas notre victoire » !

4 juillet 2024, par Manuel Marchal

Taloné dans les sondages par le Nouveau Front populaire, le parti d’extrême droite RN fait face à la dynamique de rassemblement qui fait réfléchir de nombreux électeurs qui ont voté par colère pour l’ex FN. La prise du pouvoir de manière légale s’éloigne pour l’extrême droite qui recule dans les sondages : 220 députés maxi, soit à 80 sièges de la majorité absolue. D’où une stratégie pour faire monter la tension ce qui ne contribue pas à ce que le second tour des élections se déroule dans un climat serein. La Réunion est touchée par cette montée de la tension : la présidente de Région dit être tombée dans un guet-apens tendu par des partisans du RN au marché du Chaudron.
Crédits photos : Blandine Le Cain, CC BY 2.0 <https://creativecommons.org/license...> , via Wikimedia Commons

Depuis deux jours, les dirigeants de l’extrême droite française font monter la tension. Ils ont sous-estimé la dynamique du rassemblement des partis républicains et de leurs sympathisants. Madame Le Pen accuse le gouvernement d’une tentative de « coup d’État administratif ». La télé pro-extrême droite Cnews fustige les désistements républicains. La porte-parole du gouvernement a été agressée par des sympathisants du parti d’extrême droite RN.
Même La Réunion a été concernée par ce type de débordement. La présidente de la Région, Huguette Bello, dit être tombée dans un guet-apens du RN au marché du Chaudron : 5 contre 1. Plainte a été déposée contre la candidate RN partie prenante de cette agression. La candidate RN a répliqué en portant plainte à son tour.

Dynamique des « désistements républicains »

Les dirigeants du RN perdent leur sang-froid car ils refusent tout simplement les règles de la démocratie. Dans le mode de scrutin majoritaire à deux tours de ces élections législatives, les désistements au profit du candidat le mieux placé contre l’adversaire principal. Ils sont même appelés « désistements républicains »Mis à part quelques candidats d’extrême droite ou LR du groupuscule Ciotti, personne ne s’est désisté en appelant à voter pour le RN. Pendant ce temps, plus de 200 candidats ont décidé de se retirer pour soutenir un candidat du Nouveau Front populaire, ou de la mouvance présidentielle.
Ces désistements ont changé la donne. Alors qu’au lendemain du premier tout, les projections en sièges pour le RN dans la future Assemblée nationale étaient compris entre 240 et 280, elles sont tombées à un nombre compris entre 190 et 220, situant le RN à au moins 80 sièges de la majorité absolue. Le Nouveau Front populaire talonne le RN, avec jusqu’à 183 sièges, devançant ma mouvance présidentielle (110 à 135) et LR avec un nombre compris entre 70 et 80.

Climat de défiance à l’encontre du suffrage universel

Face à la défaite annoncée par la dynamique du rassemblement, l’ex-FN a changé son discours. Alors que la majorité absolue à l’Assemblée nationale était la condition nécessaire à la prise de pouvoir légale de l’extrême droite, ce n’est plus le cas. Les dirigeants du RN comptent sur le ralliement de députés LR pour compléter un nombre de députés suffisant. Mais la dynamique du rassemblement remet en cause ce projet. Qui peut croire que l’extrême droite pourra soudoyer la totalité des députés LR pour obtenir une majorité seulement relative ?
Alors, Cnews met le paquet sur le thème : « ne nous volez pas notre victoire » !
Ce discours favorise violences et intimidations, et entretient un climat de défiance à l’encontre du suffrage universel. Ce n’est pas étonnant lorsque l’on connaît l’idéologie du RN, héritier de l’extrême droite au pouvoir en France entre 1940 et 1945.
Ceci ne fera que renforcer le sursaut des électeurs, notamment ceux qui ont voté pour le RN. Ils commencent à comprendre que l’ex-FN ne fait que profiter de la colère pour revenir au pouvoir.

M.M.

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  • Les élections uninominales au suffrage universel à 2 tours créent un droit pour les candidats qui rassemblent sur leur nom plus de 12,5 % des électeurs inscrits sur les listes électorales de se maintenir au second tour . Mais le désistement d’un candidat ayant obtenu le droit de se représenter pour permettre à un autre candidat d’améliorer son score au second tour ne constitue t-il pas une violation d’un droit acquis également par les électeurs qui se sont prononcer en sa faveur au premier tour de confirmer leur choix au deuxième tour ?
    Le vote au premier tour crée aussi un droit pour les électeurs qui se sont rassemblés derrière un candidat de renouveler leur choix au deuxième tour . Ce droit leur appartient et ils pourraient à mon avis réclamer réparation devant la justice pour la violation de ce droit par leur candidat qui se désiste au profit d’un autre candidat
    Cette question n’a probablement jamais été portée devant les tribunaux par les électeurs qui se sentent lésés par un désistement , mais elle mérite peut être d’être posée . Les désistements permettent de créer des blocs qui pourront obtenir une majorité absolue , mais l’esprit de nos lois c’est de permettre à toutes les tendances politiques de s’exprimer , et le président de la république, qui est l’autorité suprême de notre pays doit ensuite essayer de faire travailler ensemble tous les élus en leur permettant de s’exprimer clairement plutôt qu’en leur imposant ses visions des choses par l’application de l’article 49-3 qui permet faire voter des lois sans débats parlementaires .
    Peut être que le conseil constitutionnel devrait devrait se prononcer sur la possibilité de désistement des candidats qui rassemblent sur leur nom plus de 12,5% des électeurs inscrits au premier tour . Le désistement devrait peut être être interdit , mais pour que les minorités soient également représentées dans nos assemblées , on devrait avoir également la possibilité de faire élire une partie de leurs membres au scrutin de liste à la proportionnelle. Dans ce cas l’élection à la proportionnelle interviendrait après l’élection au suffrage uninominal. ou en même temps que le deuxième tour de ce scrutin .


Témoignages - 80e année


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