Ce soir : meeting « Paul Vergès fondateur du PCR et premier député réunionnais au Parlement européen »
Le PCR célèbre son 65e anniversaire
18 mai, par
Ce 18 mai marque le 65e anniversaire de la création du PCR. Cette date sera marquée par l’organisation d’un meeting ce jour à 17h30 place Paul-Vergès à Saint-Denis dans le cadre de la campagne des élections européennes : « Paul Vergès fondateur du PCR et premier député réunionnais au Parlement européen ». Sigrid Gérardin, première femme de la liste « la Gauche unie pour le monde du travail » fera partie des intervenants aux côtés notamment de son colistier Ary Yée Chong Tchi Kan, candidat du PCR et d’Elie Hoarau, président du PCR et grand témoin.
Ce 18 mai à 17h30 à Saint-Denis se tiendra un meeting du PCR dans le cadre des élections européennes : « Paul Vergès fondateur du PCR et premier député réunionnais au Parlement européen ». Ce meeting s’articulera autour de deux points. Le premier sera le 65e anniversaire du PCR dont le premier secrétaire général fut Paul Vergès. Le second évoquera le travail de Paul Vergès au Parlement européen après qu’il fut le premier Réunionnais à y siéger après les premières élections de cette assemblée au suffrage universel, le 10 juin 1979.
PCR : instrument de libération du joug colonial
Du 17 au 18 mai 1959, la Fédération communiste de La Réunion tenait son 6e Congrès à la mairie du Port. Les 150 délégués venus de toute l’île décidèrent la transformation de la Fédération en Parti communiste.
La « une » de « Témoignages » du 19 mai 1959 donne les principales décisions :
- réclamer pour les Réunionnais le droit de gérer eux-mêmes et démocratiquement leurs affaires par l’intermédiaire d’une Assemblée locale jouissant d’un pouvoir législatif pour toutes les affaires d’intérêt local et d’un Exécutif élu par cette Assemblée et responsable devant elle ;
- la création du Parti Communiste Réunionnais, instrument décisif entre les mains des travailleurs et du Peuple Réunionnais pour leur libération du joug colonial.
« Témoignages » du 19 mai 1959 ajoutait : « au cours de ces assises, Léon Feix, membre du Bureau Politique du Parti Communiste Français a prononcé une importante intervention » dont les passages essentiels furent publiés dès le lendemain avec le compte rendu des travaux du congrès fondateur.
1959 : La Réunion un des pays les plus pauvres du monde
Ce 18 mai 1959 a donc marqué l’émergence d’une conscience réunionnaise. 13 ans auparavant en 1946, les communistes avaient été les principaux acteurs de l’abolition du statut colonial et de la création du département de La Réunion. L’objectif était de mettre fin à la grande misère touchant la majorité de la population par l’application des lois sociales votées en France. Mais cette loi d’égalité n’a pas été appliquée comme prévu, loin s’en faut. En 1959, La Réunion était toujours un des pays les plus pauvres du monde. Le nombre de calories par habitant et par jour était nettement inférieur à celui de la Corée qui venait d’être ravagée par la guerre, à celui des autres colonies françaises, et très loin des pays occidentaux. Les Réunionnais souffraient de malnutrition. La mortalité infantile faisait des ravages, tout comme le paludisme.
La population s’organisait. En 1956, la liste communiste aux élections législatives remporta la majorité des suffrages et deux sièges de députés sur trois. Ces élections n’avaient qu’un seul tour. Paul Vergès et Raymond Mondon furent élus. La réponse de Paris était la répression. Le pouvoir organisa la fraude électorale pour sortir les communistes des institutions. Les violences étaient courantes, des militants furent tués, d’autres emprisonnés.
Pour sortir de l’impasse, les communistes décidèrent d’aller vers l’émancipation afin de réformer les institutions et l’économie de La Réunion. Paul Vergès fut le premier secrétaire général du PCR.
Paul Vergès député au Parlement européen
20 ans plus tard en 1979 se déroulaient les premières élections européennes au suffrage universel. Depuis sa création, le PCR était interdit de radio et de télévision alors des monopoles d’État. Il fallut attendre cette élection pour que les Réunionnais puissent voir Paul Vergès s’exprimer à la télévision. Il était alors candidat sur la liste du PCF conduite par son secrétaire général, Georges Marchais.
Le 10 juin 1979, Paul Vergès fut le premier Réunionnais élu au Parlement européen. Dans cette assemblée, il agit pour faire reconnaître la spécificité des pays insulaires dans la Communauté européenne. L’intégration à l’Europe menaçait de détruire ce qu’il restait de l’économie réunionnaise en raison de la concurrence. Notre économie était déjà sérieusement ébranlée par l’intégration à la France.
Seul député réunionnais, Paul Vergès réussit à rallier des soutiens à cette cause qui dépassait les partis. Ce travail aboutit à la création du statut de région ultrapériphérique, reconnu par l’article 349 du Traité de l’Union européenne. Ce statut permet des adaptations des politiques de l’UE pour protéger l’économie réunionnaise de la concurrence des produits européens.
Paul Vergès œuvra également pour la création des Programmes opérationnels européens spécifiques à nos îles.
Quartier historique pour les luttes des Réunionnais
Ce meeting se tiendra sur la place Paul-Vergès à Saint-Denis. Ce quartier fait partie de l’histoire des luttes à La Réunion. Près de cette place se trouvaient les sièges du PCR, de la CGTR et de « Témoignages », ainsi que la maison d’Isnelle Amelin, première présidente de l’Union des femmes de La Réunion (UFR). Aujourd’hui, le lieu où se situait la CGTR est souvent le point de départ des manifestations des syndicats.
La réunion sera co-animée par Julie Pontalba et Risham Badroudine. Maurice Gironcel, membre du secrétariat du PCR, et Elie Hoarau, président du Parti prendront également la parole. Ils seront suivis par Sigrid Gérardin, première femme de la liste « la Gauche unie pour le monde du travail » conduite par Léon Deffontaines, et par son colistier, Ary Yée Chong Tchi Kan, candidat du PCR aux élections européennes.
M.M.