Appel commun du PCR, du PCM, de Lagwiyann Unie, du PCF et de « Gauche unie pour le monde du travail »

« Les outre-mers ne doivent pas être absentes de l’élection européenne »

6 juin

Ce 5 juin, dirigeants du PCR, du PCM, de Lagwiyann Unie et du PCF, présidents de groupe parlementaire de l’Assemblée nationale et du Sénat ainsi que des candidats de « Gauche unie pour le monde du travail » ont publié une déclaration commune au sujet des élections européennes. Ce document analyse la situation dans les anciennes colonies intégrées à la République et appelle à une nouvelle relation avec l’Europe afin que ces pays puissent enfin être accompagnés sur la voie du développement. L’élection au Parlement de députés de la liste conduite par Léon Deffontaines permettra d’aller vers le redressement de la situation.

« Pour le Parlement européen, comme pour l’État français, les outres-mers ne sont qu’un sujet périphérique, auquel nos dirigeants pensent quand ils n’ont rien à légiférer ou que l’urgence sociale, politique, écologique et démocratique fait exploser l’image exotique de ces territoires. Comme aujourd’hui en Nouvelle Calédonie.
Nous tenons ici à exprimer notre exigence de respecter les autorités politiques de Nouvelle Calédonie, de les entendre, de stopper le dégel du corps électoral, de reprendre le chemin du dialogue et du travail commun y compris si c’est le chemin d’une indépendance. La répression, le coup de bâton de Paris, le refus de la prise en compte des spécificités, des langues, des cultures, des situations économiques, des difficultés, de l’aspiration à la différenciation à l’autonomie ou à l’indépendance cet aveuglement conduit la République à l’échec.

« Territoires oubliés et non valorisés par l’Union européenne »

Des territoires qui a juste titre font entendre leur voix, des territoires marqués par la colonisation, l’histoire de l’esclavage et l’appropriation des richesses par les grands propriétaires. Bien que toutes différentes, les régions ultramarines ont un point commun : ce sont des territoires oubliés et non valorisés par l’Union européenne, alors que ses politiques, l’austérité, le pacte budgétaire entrainent des conséquences au quotidien sur les habitants. Nous considérons, dans l’esprit de l’appel de Fort de France de mai 2022 et des différentes initiatives progressistes qui ont suivi ou précédé cet appel, que les Outre-Mer ont un avenir avec la France et avec l’Europe dans le respect et la prise en compte de leur particularité politique, géographique et culturelle.
La dernière résolution du Parlement européen relative aux territoires ultramarins remonte à 2022, et est une addition de clichés et de constats d’échecs. L’insularité y est décrite comme étant un « handicap structurel permanent » et le Parlement européen « regrette le manque de vision de l’Union pour les îles européennes ».

En réponse à cela, les Parlementaires européens ont proposé la création d’un institut européen des territoires défavorisés. Une réponse caricaturale et technocratique de plus, face à des besoins pourtant réels. La situation est plus qu’inquiétante : 77 % de la population à Mayotte vit sous le seuil de pauvreté, 53 % en Guyane, 36 % à La Réunion, 34 % en Guadeloupe, 27 % en Martinique, 25 % en Polynésie et 20 % en Nouvelle-Calédonie. Des taux très largement supérieurs à ceux de la métropole, mais qui n’alarment pas nos dirigeants.

« Agissons pour les travailleurs de ces territoires »

A ces données s’ajoutent des éléments aggravants : un empoisonnement massif des populations antillaises au chlordécone, de graves tensions sur l’eau à Mayotte, en Martinique et en Guadeloupe, l’accaparement du foncier par l’État, privant les collectivités d’investir dans la construction de logements, comme un taux de chômage des plus élevés, et une désindustrialisation qui se poursuit avec une situation difficile du secteur minier calédonien. Agissons pour les travailleurs de ces territoires, avec un véritable développement économique, l’investissement dans la santé et l’éducation en favorisant le recrutement et le retour des fonctionnaires ultramarins de la fonction publique d’Etat dans leur territoire d’origine.

Alors que les territoires ultra-marins sont les premières victimes de la montée du niveau de la mer et des grandes transformations à venir de notre environnement, l’Union européenne et la France doivent être au rendez-vous. Sans une réponse forte et massive des États et de l’Union, nos régions dites « ultrapériphériques » risquent de se voir reléguées encore plus en périphérie, avec une difficulté de plus en plus grande de concilier les enjeux sociaux et environnementaux. Il faut travailler avec les dirigeantes et dirigeants de leurs collectivités à leur avenir. La réponse à apporter est économique, politique et démocratique. L’Union européenne doit soutenir les investissements nécessaires à la transformation des économies des outremers, tant en matière d’agriculture que d’industrie. Nous devons permettre aux ultramarins de produire une partie importante de ce qu’ils consomment, de créer des emplois et de la valeur localement, tout en permettant aux travailleurs de nos territoires de vivre dignement face à une inflation aux conséquences dramatiques. Les salaires et les pensions de retraite doivent être augmentées, afin de permettre à chacun de répondre à ses besoins.

« Nous voulons faire élire Léon Deffontaines et ses colistiers au Parlement européen »

Oui, grâce aux Outre-mer, la France est la 2e puissance mondiale maritime et le seul pays au monde à être présent sur quatre océans, ce qui lui confère un pouvoir géostratégique de premier plan. Non, les élus, les habitants des Outre-mer n’ont toujours guère voix au chapitre sur le trait de côte, la loi littoral, l’Octroi de mer, l’article 73. Pire, des normes aux coûts exorbitants des transports, tout est fait pour les enfermer dans un rôle de spectateurs de leur environnement régional. Nous défendons le principe d’égalité que revendiquent les populations d’Outre-Mer.

A Paris, Fort-de-France, Pointe-à-Pitre, Saint-Denis, Cayenne, les travailleurs n’auront qu’un bulletin de vote utile pour défendre leurs intérêts les 8 et 9 juin prochain, pour les élections européennes : celui de la Gauche Unie pour le monde du travail, avec des candidats du Parti communiste réunionnais et du Parti communiste martiniquais. Nous voulons faire élire Léon Deffontaines et ses colistiers au Parlement européen, pour que l’Union européenne soit enfin ce qu’elle doit être : un outil au service des populations, qui réponde aux réalités concrètes des territoires ultramarins, en prenant toujours en compte leurs spécificités. »

Signataires
- Élie Hoarau, Député honoraire, Président du Parti communiste réunionnais (PCR)
- Cecile Cukierman, Sénatrice PCF, Présidente du groupe CRCE-Kanaky au Sénat
- Ary Yée Chong Tchi Kan, candidat aux Européennes, Dirigeant du Parti communiste réunionnais
(PCR)
- Maurice Gironcel, Maire PCR de Sainte-Suzanne (La Réunion)
- Georges Erichot, Secrétaire général du Parti communiste martiniquais (PCM)
- Max Louis Thérèse, candidat aux Européennes, Dirigeant du Parti Communiste Martiniquais (PCM)
- Michel Branchi, conseiller municipal PCM de Fort-de-France, Rédacteur en chef de Justice
- Philippe Bouba, 5ème Vice-Président de la Collectivité territoriale de Guyane (CTG), Porte-parole
de Lagwiyann Unie
- Stephen Bantifo, coordinateur de Lagwiyann Unie
- Pierre Lacaze, conseiller régional Occitanie, responsable Outre-Mer du PCF
- André Chassaigne, Député PCF, Président du groupe GDR à l’Assemblée nationale

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