Face à la confirmation de la crise de confiance : l’urgence de rendre l’espoir à la population

Plus que jamais construisons un projet consensuel pour La Réunion

1er juillet, par Manuel Marchal

Le fort taux d’abstention en Guadeloupe, en Guyane, en Martinique et à La Réunion lors du premier tour des législatives hier a confirmé la crise de confiance : entre 54 % et 75 % des électeurs ont refusé de voter. Pour les suffrages exprimés, le contraste est important entre La Réunion et les départements d’Amérique. Dans notre île, le RN sera présent partout au second tour. Aux Antilles et en Guyane, le parti d’extrême droite plafonne à 10 % et n’aura que 3 candidats RN au second tour dans les 10 circonscriptions d’Amérique.
Toutes les causes de cette crise à La Réunion doivent être mises sur la table. Le PCR invite toutes les bonnes volontés à discuter ensemble au sein d’une instance regroupant associations, syndicats, partis politiques et représentants d’élus afin de discuter ensemble d’un projet de développement durable et solidaire. Ce projet montrera à la population que la responsabilité permet de redresser la situation.

67 % en Guadeloupe, 75 % en Martinique, 71 % en Guyane , 54,46 % à La Réunion : les taux d’abstention dans les anciennes colonies devenues département ont confirmé la crise de confiance.
Depuis trois semaines, les élections législatives anticipées étaient le principal sujet dans les médias. De nombreuses organisations ont appelé à voter. Les images des journaux télévisés montraient souvent des personnes qui étaient sûres d’aller voter et qui rappelaient l’importance de ce scrutin. 2 millions de procuration étaient recensées. Tout ceci annonçait « un taux de participation historique.
Mais à La Réunion et dans les autres territoires comparables, le message n’est pas passé. En effet, la majorité des électeurs ont boycotté le premier tour des législatives à La Réunion. En France, la situation est très différente avec un taux de participation sans précédent depuis 1981.
A La Réunion et dans les anciennes colonies devenues département c’est le taux d’abstention qui reste à des niveaux historiquement élevés. Dans notre île, le taux de participation était bien moins élevé qu’en 1981.

3 candidats soutenus au 1er tour par la Plateforme qualifiés pour le 2e tour

Les candidats soutenus par la Plateforme réunionnaise de la gauche ont obtenu une large adhésion. Trois sont en tête : Philippe Naillet (1ere circonscription), Karine Lebon (2e circonscription) et Perceval Gaillard (7e circonscription). Anne Chane-Kaye-Bone (5e circonscription) et Alexandre Laï-Kane-Cheong (6e circonscription) sont en 3e position. Ces bons scores montrent le soutien à une autre manière de faire de la politique, dans le respect des partenaires et dans la co-construction.
Le parti au pouvoir a été rejeté. Jugé responsable de la situation, il n’aura aucun candidat au second tour à La Réunion. Les candidats de la mouvance Nouveau Front populaire sont en tête partout sauf dans une circonscription. C’est une situation analogue dans les autres anciennes colonies devenues département en 1946.

Rejet du RN aux Antilles et en Guyane

La crise de confiance s’est exprimée de manière très différente entre La Réunion et les colonies devenues département en Amérique. Ce sont des candidats sous des étiquettes dite régionalistes qui sont en tête. Le parti d’extrême droite RN a connu un grave échec. Au soir du premier tour, sa situation est la suivante :
2 candidats au second tour en Guadeloupe sur quatre circonscriptions, aucun en Guyane où le seul candidat du parti d’extrême droite RN reste en dessous de 10 %, 3 candidats sur 4 éliminés au premier tour en Martinique avec des scores aux alentours de 10 %. Dans ces trois pays, sur les 3 candidats RN au second tour, aucun ne pourra être élu dimanche prochain. Dans deux élections, l’adversaire du RN a dépassé la majorité absolue, seule une participation trop faible a empêché que le scrutin soit plié dès le premier tour. Globalement, le parti d’extrême droite RN est bloqué aux alentours de 10 % dans les départements d’Amérique. Le contraste est saisissant avec La Réunion.
A La Réunion, le parti d’extrême droite RN sera présent dans les 7 circonscriptions au second tour. Il est arrivé en tête dans la 3e circonscription, avec plus de 30 % des suffrages. Dans les 6 autres circonscriptions, les candidats du RN ont dépassé 20 %. C’est un cataclysme pour la société réunionnaise.

L’importance de discuter d’un projet

C’est bien la confirmation d’une situation hors-norme à La Réunion. La crise de confiance entre la population et le système politique trouve ses explications dans :
- le chômage de masse sans solution depuis près de 50 ans,
- l’impossibilité de construire plus de 2000 logements sociaux par an alors que le nombre de demandeurs dépasse 40 000,
- l’envolée des prix alors que le coût de vie est déjà trop élevé,
- plus de la moitié des jeunes au chômage,
- l’absence de perspectives dans un système bloqué.
Cette liste n’est pas exhaustive.
En Guadeloupe, en Guyane et en Martinique, la réflexion sur un projet de développementest plus avancée. Des réformes institutionnelles ont eu lieu en Guyane et Martinique avec la création de Collectivités territoriales issues des Régions et des Départements. En Guadeloupe, un Congrès des élus doit prochainement se réunir pour proposer une évolution. En conséquence, le résultat de la campagne électoral y a été très différent de celui de la France. À La Réunion, le résultat est plus proche de celui de la France avec le RN présent partout au second tour.
Toutes les causes de cette crise à La Réunion doivent être mises sur la table. Le PCR invite toutes les bonnes volontés à discuter ensemble au sein d’une instance regroupant associations, syndicats, partis politiques et représentants d’élus afin de discuter ensemble d’un projet de développement durable et solidaire. Ce projet montrera à la population que la responsabilité permet de redresser la situation.

M.M.

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