Ary Yée-Chong-Tchi-Kan est le candidat du PCR sur la liste « Gauche unie pour le monde du travail ». Conduite par Léon Deffontaines, un jeune de 28 ans, la liste a pour mot d’ordre « L’Europe de la Paix ». Le candidat du PCR et ses colistiers défendent une Europe respectant une des raisons d’être de son existence : une organisation politique au service de la paix.
Mais aujourd’hui, l’UE s’implique militairement dans un conflit qui dure en Ukraine au plus grand profit des capitalistes de l’industrie de l’armement des États-Unis. Dans le même temps, l’UE ne boycotte pas le régime israélien responsable d’exactions tellement graves à Gaza, que le chef du gouvernement de ce pays est visé par un mandat d’arrêt pour crime de guerre et crime contre l’humanité par la Cour pénale internationale.

Rassemblement aujourd’hui à Saint-Pierre

Les Réunionnais ne sont pas indifférents à cette situation. Ainsi ce 1er juin à 14 heures à Saint-Pierre, le Comité solidarité Réunion Palestine organise une manifestation « De la Palestine à la Kanaky, justice et liberté pour les peuples ». Ce rassemblement va donc au-delà des revendications des précédents rassemblements pour un cessez-le-feu à Gaza et la fin de la colonisation de la Palestine. Il sera en effet question plus largement de la paix dans le monde. Le Mouvement réunionnais pour la paix soutient cette initiative. Rappelons que le Mouvement réunionnais pour la Paix fut fondé lors d’un rassemblement avec Olivier Bancoult, dirigeant du Groupe réfugiés Chagos. La lutte des Chagossiens sera donc aussi à l’ordre du jour.

A qui profite la guerre ?

Ce rassemblement rappelle le contexte dans lequel se tiennent les élections européennes : un monde en guerre, notamment en Europe. Les dirigeants des États de l’Union européenne ont décidé d’impliquer l’UE dans une guerre en prenant parti pour le régime ukrainien en conflit armé contre les populations du Donbass, depuis le coup d’État pro-OTAN en 2014 à Kiev. L’Union européenne soutient financièrement les achats d’armes de ce régime marchant dans les pas du gouvernement des États-Unis. Ce dernier a déloqué des dizaines de milliards de dollars pour des achats d’armes en sachant qu’au moins 90 % de cette somme reviendra aux États-Unis pour augmenter les profits des actionnaires de l’industrie de l’armement. L’argent de l’Union européenne suivra le même itinéraire.

Idéaux des fondateurs de l’Europe trahis

La raison d’être de l’Union européenne était de bannir à jamais la guerre du continent européen. C’était l’état d’esprit des fondateurs. Ils créèrent d’abord la Communauté européenne du Charbon et de l’Acier (CECA) pour contrôler ces principales matières premières de l’industrie de l’armement. En 1992, un des principaux thèmes de la campagne du Traité de Maastricht visant à la création de l’Union européenne était le suivant : l’Union européenne sera le rempart contre la guerre.
Mais cet idéal fut trahi par la soumission à la politique de l’OTAN, organisation militaire dirigée par les États-Unis. Alors qu’il aurait dû être dissous comme le Pacte de Varsovie avec la fin de la Guerre froide, l’OTAN s’est étendu vers l’Est en mépris des engagements pris pour permettre la réunification de l’Allemagne avec l’accord de l’URSS. Ce fut l’implantation de bases en Allemagne de l’Est, puis l’intégration d’ex-membres du Pacte de Varsovie et d’anciennes Républiques soviétiques devenues indépendantes. En plaçant à la tête de l’Ukraine un régime pro-occidental à la faveur d’un coup d’État en 2014, le plan était de faire de l’Ukraine la tête de pont de l’OTAN, plaçant Moscou directement sous la menace des armées occidentales.
En 2021, Vladimir Poutine, président de la Russie, proposa un traité de sécurité collective en Europe. L’Union européenne a refusé, préférant soutenir l’extension de l’OTAN en Ukraine. Depuis 2022, l’UE est clairement devenue un supplétif de l’OTAN. Washington laisse les Ukrainiens et les Européens seuls en première ligne, tire les bénéfices de la situation et a tout intérêt à la poursuite de la guerre.

Guerre en Palestine

Ailleurs dans le monde, la population suit avec attention la guerre en Palestine. L’agresseur est un État dirigé par une extrême droite colonialiste. Il est soutenu par les États-Unis grâce à des crédits pour acheter des armes, et par l’Union européenne, principal partenaire économique.
Or, Israël dispose de l’arme nucléaire et d’une des armées les plus puissantes du monde. Le chef de son gouvernement est la cible d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Il reste pour l’Occident un interlocuteur très respectable. Sera-t-il à Paris pour les JO ?
La reconnaissance de l’État de Palestine par deux membres de l’UE, Espagne et Irlande ouvre une brèche. Mais l’Union européenne n’a pas rompu les liens avec un régime d’apartheid, comme elle le fit envers l’ancienne Afrique du Sud.

« Gauche unie pour le monde du travail » : Europe de la paix

Le 18 mai dernier avait lieu à Saint-Denis un meeting célébrant le 65e anniversaire du PCR dans le cadre des élections européennes. Les participants ont affiché leur soutien au mot d’ordre de l’Europe de la paix. Les luttes des Chagossiens et des Palestiniens pour avoir le droit de vivre en paix dans leur pays était à l’honneur. Les drapeaux des Chagos et de la Palestine ont été brandis.
Les élections européennes sont l’occasion d’adresser un message au monde : l’Europe c’est aussi la paix et pas la soumission à l’OTAN. C’est en élisant un maximum de députés communistes et du monde du travail que cet objectif pourra être atteint.
A La Réunion, les militants du PCR sont mobilisés cette cause afin que « la Gauche unie pour le monde du travail » réalise le meilleur score possible le 9 juin dans notre pays.

M.M.