Jeux Olympiques à Paris et instabilité politique post-électorale en France ne doivent pas masquer l’essentiel

Près de 180000 Réunionnais cherchent un travail et 42 % des familles d’agriculteurs sous le seuil de pauvreté

27 juillet, par Manuel Marchal

Pendant que les regards étaient tournés vers Paris, deux informations ont rappelé l’ampleur de la crise à La Réunion et la nécessité de s’organiser pour y remédier : environ 180 000 Réunionnais demandeurs d’emploi selon France Travail, et une étude du ministère de l’Agriculture indiquant que 42 % des familles d’agriculteurs vivent sous le seuil de pauvreté.

L’instabilité politique post-électorale en France et les Jeux Olympiques à Paris occupent l’essentiel de l’actualité à La Réunion. Deux informations essentielles ont été reléguées au second plan cette semaine.
Ce fut d’abord le résultat d’une étude du service statistiques du ministère de l’Agriculture. Il indique qu’en 2020, 42 % des familles d’agriculteurs étaient en dessous du seuil de pauvreté. Le revenu tiré de l’agriculture est si faible qu’il oblige le conjoint à travailler en dehors de l’exploitation, dit aussi cette étude.
Vint ensuite la publication des statistiques officielles du chômage à La Réunion par France Travail. Environ 120 000 Réunionnais en moyenne étaient totalement privés d’emploi au second trimestre 2024, et environ 180 000 étaient en moyenne inscrits à France Travail en tant que demandeur d’emploi. Ces nombres ne changent pas depuis la démolition des projets de grands chantiers par ceux qui mirent Didier Robert à la présidence de la Région Réunion en 2010.

Tout remettre à plat

La CGPER a réagi à l’étude du ministère de l’Agriculture. Le syndicat plaide pour une remise à plat du modèle agricole réunionnais. L’objectif est de changer en plaçant l’agriculteur au centre du modèle. Il doit pour cela avoir des revenus suffisants pour vivre dignement de l’agriculture.
C’est une nécessité pour aller vers l’objectif de souveraineté alimentaire à La Réunion.
Les dernières statistiques officielles de France Travail ont quant à elles rappelé l’impasse dans laquelle se situe notre île face au problème numéro un : le chômage de masse. Ce phénomène existe depuis les années 1970, avec près de 25 % de la population active déjà au chômage total ou partiel en 1975.
Cette situation est à l’origine de nombreux drames quotidiens. Elle rappelle une conséquence : l’ampleur de la pauvreté à La Réunion.

Sortir du système néocolonial

En 2016, le Parti communiste réunionnais a rappelé le fonctionnement de la société réunionnaise. Elle est dominée par un système néocolonial qui ne peut pas développer le pays. En effet, les transferts publics venus de France sous formes d’aides aux entreprises, de salaires et de prestations sociales sont en très grande partie dépensés pour acheter des biens et des services à des entreprises françaises implantées à La Réunion. Cet argent public est donc transformé en profits privés rapatriés en France. L’ouverture de La Réunion et son développement signerait la fin de ce modèle qui entretient le chômage, la vie chère, et produit de la pauvreté.
En 2018, le PCR a proposé un nouvel outil pour que les Réunionnais puissent travailler à un projet de développement : la conférence territoriale élargie aux forces vives.
Faute de réforme, la situation ne s’est pas améliorée depuis. La dépendance de La Réunion aux importations a accentué la hausse des prix causée par la crise COVID et la guerre en Ukraine.
Alors que les regards se concentrent sur les Jeux olympiques mettant temporairement de côté l’instabilité politique post-électorale en France, c’est toujours la même politique qui est menée.
Les victimes de ce système attendent des réponses à leurs préoccupations. Il appartient aux Réunionnais de s’organiser pour être capable d’y répondre.

M.M.

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