Les bénéficiaires des marchés attribués sous la présidence de Didier Robert réclament près d’un milliard d’euros pour les surcoûts de quelques kilomètres d’une route
Route en mer devant la justice : La Réunion battra-t-elle un record du monde de gaspillage d’argent public ?
18 septembre, par
Le 17 septembre, le tribunal administratif tenait une audience opposant la Région et le groupement Vinci-Bouygues, bénéficiaire des marchés de la route en mer attribués sous la présidence de Didier Robert. Ces majors du BTP réclament près d’un milliard d’euros à la Région pour compenser les surcoûts d’une route à moitié construite. Le délibéré doit être rendu le 22 octobre. Pour construire l’autre moitié de la route, il faudra au moins 800 millions d’euros payés par l’État et la Région. Le budget initial était de 1,6 milliard d’euros. Le projet pharaonique de Didier Robert et ses amis va-t-il battre le record du monde de gaspillage d’argent public pour le construction d’une route ?
La Réunion va sans doute battre un record du monde, celui du gaspillage d’argent public pour la construction d’une route de 12 kilomètres. Le budget initial était de 1,6 milliard d’euros. Il a été utilisé pour construire la moitié de la route. Pour construire l’autre moitié, la Région et l’État se sont engagés à verser au moins 800 millions d’euros. Et ce n’est pas tout : des majors du BTP réclament 971 millions d’euros d’impayés et de surcoûts à la Région pour la demie route en mer construite à grand peine.
Ce 17 septembre, une audience avait lieu au tribunal administratif de Saint-Denis. Elle avait pour objet le litige opposant ces majors – Bouygues et Vinci – à la majorité régionale qui doit gérer ce lourd héritage de Didier Robert. Le délibéré sera rendu le 22 octobre.
Tout part d’une élection régionale en 2010. A l’époque, la Région dirigée par Paul Vergès avait obtenu de l’État et de l’Europe la participation au financement de deux grands projets : le tram-train et la nouvelle route du littoral. L’accord avait été signé en 2007. Les travaux du tram-train ont rapidement commencé. Ceux de la nouvelle route du littoral prirent du retard, l’État était alors compétent en ce domaine. Au total, ce sont un peu plus de 2 milliards d’euros qui étaient mobilisés pour ces deux chantiers qui devaient être livrés en 2012 pour le train, et 2017 pour la NRL.
Arrivé à la présidence de la Région Réunion, Didier Robert donna satisfaction aux lobbys du tout-automobile et des énergies fossiles. Il arrêta ces deux grands chantiers pour les remplacer par celui d’une route en mer. Le budget prévu était de 1,6 milliard d’euros. Au bout de deux mandats à la présidence de Région, Didier Robert et ses amis n’ont pu faire construire que la moitié de la route. Et manifestement le budget était plus qu’épuisé car pour cette partie, les bénéficiaires des marchés publics réclament près d’un milliard de plus pour compenser les surcoûts.
En ajoutant plus de 800 millions d’euros nécessaires à la construction de la deuxième moitié de la route, cela ferait près de 3,5 milliards d’euros pour 12 kilomètres. C’est un énorme gaspillage de fonds publics.
Avec 3,5 milliards d’euros, combien d’infrastructures utiles au payx auraient pu être construites à La Réunion ? Combien d’emplois auraient pu être créés en soutenant le développement économique ?
Avec une telle somme, des milliers de kilomètres de routes nationales à Madagascar seraient construits ou réhabilités.
Cette situation découle d’une décision prise pour satisfaire des intérêts particuliers au détriment de l’intérêt général. Il souligne le sous-développement de La Réunion : de l’argent public disponible en abondance jeté à la mer.
Au final, ce seront les Réunionnais et les contribuables français qui paieront la facture.
M.M.