Le Conseil s’est tenu en présence d’une assistance nombreuse - autant que peut en contenir la salle où avaient été ajoutées des rangées de bancs et de chaises - et en l’absence des élus de l’opposition, dont le rôle a néanmoins été plusieurs fois évoqué au gré des dossiers mis au vote.
Huguette Bello, ouvrant les débats, a évoqué « le contexte particulier » de ce Conseil réuni alors que le Tribunal administratif de Saint-Denis a annulé, contre l’avis du conseil du gouvernement, les élections de mars. La maire a demandé aux conseillers « de faire preuve de sérénité » et de continuer à prendre des décisions « pour l’intérêt général ».
Elle a ensuite donné les orientations principales. Pour la petite enfance et la jeunesse d’une façon plus générale, mise au rang des « priorités de l’action municipale », onze dossiers ont concerné soit la réhabilitation, soit le fonctionnement de lieux d’accueil pour les tout petits ou des centres de loisirs sans hébergement pour les prochaines vacances australes, le soutien à une action pour des enfants déficients intellectuels et plusieurs soutiens à des actions et des fêtes culturelles dans les quartiers.

La jeunesse en priorité

Pour les centres de loisirs, dont la capacité d’accueil actuelle est de 2.360 places, la municipalité doit créer des emplois saisonniers de 3 coordonnateurs, 16 directeurs et 7 directeurs adjoints, 16 assistantes sanitaires, 6 animateurs brevetés d’Etat, 230 animateurs et 3 MNS.
Dans les quartiers, une association de Barrage mène un projet sur l’année d’insertion et d’animation culturelle ; à Fleurimont se préparent “Les stars de la musique” pour les 10-11 octobre ; à la Petite France, ce sera les 27 et 28 octobre la 5ème édition de la fête du Calumet ; la Grande Fontaine animera la fête du Coco au chemin Tour des Roches dimanche prochain et ravine Daniel prépare la fête du Géranium pour les 10-11 octobre. Une subvention de 10.627 euros ira à l’Office du Tourisme pour la 7ème fête de Granmèr Kal, le samedi 25 octobre à Saint-Gilles les Bains. Huguette Bello a émis le vœu à ce sujet de voir réhabilité « la vraie histoire de Granmèr Kal », « l’histoire d’une mère qui perd son enfant et qui en devient folle », a-t-elle dit.
Enfin, une subvention de 68.510 euros a été votée pour la préparation du Dipavali 2008 qui se déroulera le 29 octobre à la Saline (Vue Belle).
Au chapitre de la jeunesse, il faut encore ajouter deux projets en lien avec la pratique sportive : la construction d’un complexe de moringue à Villèle va demander deux mois de délai et la réhabilitation de la piscine du centre-ville en est à l’avant-projet définitif et à l’évaluation de l’enveloppe financière.
Pour la petite enfance, Huguette Bello a annoncé un « plan de rattrapage » comprenant la création de 11 micro-crèches réparties sur l’ensemble du territoire (9 enfants chacune) et, en accord avec la CAF, la construction d’une crèche par canton (5 en tout) pour garantir près de 300 places de crèches au total. Le plan prévoit également « un deuxième relais pour assistantes maternelles », dans le cadre d’un contrat territorialisé avec la CAF et le Conseil général. La maire a également fait savoir que la commune soutiendrait des projets privés de crèches d’entreprises, qui « constituent d’excellentes alternatives ». Une prochaine rencontre avec la CAF permettra d’ajuster les financements municipaux.

« Saint-Paul a besoin d’un tram »

L’autre dossier structurant pour la ville est celui du tram-train pour lequel le Conseil régional demande un avis avant le 15 octobre. Ce dossier a été l’occasion pour la maire d’exprimer ses « regrets » de constater que l’ancienne municipalité « n’y a pas travaillé davantage ». « Alain Bénard était membre de la Commission permanente à la Région et il n’a rien fait pour les Saint-paulois sur ce dossier », a critiqué Huguette Bello.
« Nous soutenons pleinement ce projet et notre attente est forte », a dit Huguette Bello avant la délibération, qui a porté sur plusieurs segments du tracé. La ville de Saint-Paul a un projet important, dans le cadre de l’actuelle enquête “loi sur l’eau”, pour l’endiguement de la ravine La Plaine, pour en finir avec les inondations des quartiers de Savanna et rue Jacquot. L’idée générale est que ce projet, tout en intégrant les prochaines mutations de la ville, « doit rester sur les bases du développement durable » et « permettre la desserte du centre-ville et des dessertes connexes par bus ». Le Conseil a adopté l’ensemble des observations faites sur les différents segments et autorisé la commune « à solliciter les financements des études du pôle d’entrée de ville en relation avec le pôle d’échange du tram-train, dans le cadre de la concession d’aménagement portée par la Sedre ».
« Les remarques faites ne remettent pas en cause le tracé du tram-train. Il est question de niveau de circulation, mais pas de modifications susceptibles de contrarier la déclaration d’utilité publique », a commenté Huguette Bello. Celle-ci a fait valoir que les Saint-paulois « veulent voir passer un tram dans leur ville, pas un train filant à la périphérie ».

Le troisième point, en partie lié au précédent, est la restructuration du centre-ville. Une des raisons pour lesquelles l’actuelle municipalité de Saint-Paul veut voir modifier l’entrée du tram-train dans la ville est la crainte de voir dépérir ce centre si les flux de circulation s’en trouvent dérivés.
Le plan de rénovation du centre-ville qui a été validé hier est d’un coût prévisionnel de 14 millions d’euros. Son objectif est de réaliser « dans une seule intervention la création de réseaux d’assainissement (qui n’existe pas dans la plupart des rues...), le remplacement des conduites d’eau potable et l’enfouissement des réseaux aériens ». Il devrait permettre aussi de construire des logements, de créer un pôle d’entrée de ville plus accueillant, de dynamiser le front de mer et de valoriser le centre historique.
Mercredi et jeudi, la municipalité a prévu d’aller à la rencontre des commerçants et des habitants du centre-ville pour débattre avec eux de cette rénovation.

P. David