Un accord désastreux pour La Réunion

Au moins 290 millions d’euros économisés immédiatement par l’État

22 octobre 2010, par Manuel Marchal

Dans le Protocole signé par Paul Vergès en 2007, l’État devait verser avant 2013, c’est-à-dire avant la fin du chantier du tram-train, 290 millions d’euros pour cet équipement. La suppression du tram-train et le report du chantier de la nouvelle route du littoral permettent à l’État d’économiser au moins cette somme.

Dans de précédentes éditions, nous avons rappelé que l’accord signé le 14 octobre à Matignon ne fait que confirmer la somme obtenue par Paul Vergès ("Témoignages" du 18 octobre), mais ne permet plus que la réalisation d’un chantier pour le prix de deux ("Témoignages" du 19 octobre), n’oblige plus l’État à augmenter sa subvention en cas de surcoût du chantier de la nouvelle route du littoral ("Témoignages" du 20 octobre), et diminue d’un milliard d’euros la contribution de l’État et de la Région à la réalisation d’un réseau de transport collectif (“Témoignages" d’hier).
Concernant ce dernier point, il est intéressant de rappeler que le tram-train était le chantier le plus avancé du Protocole signé en 2007. Sous la responsabilité de la Région depuis le début, le projet n’a pas eu à souffrir des lenteurs qui ont touché celui de la nouvelle route du littoral sous la responsabilité de l’État. Cela fait que cette année, le tram-train était prêt à démarrer.
Dans le document signé en 2007, l’État devait contribuer à hauteur de 435 millions d’euros pour le tram-train. « Au moins deux tiers de la contribution de l’État sera effective sur la période 2007-2013, et le solde sur la période 2014-2020 », précise le document.
Un petit calcul permet de constater que cette somme équivaut à 290 millions d’euros. Et c’est un minimum car dans le même temps, le chantier de la route du littoral devait commencer bien avant 2013. Comme l’État était le financeur de près de 75% de la première tranche, ce sont donc des dizaines de millions d’euros qui n’auraient pas manqué d’être investis en plus de ce que l’État devait payer immédiatement pour le tram-train.
Mais depuis jeudi 14 octobre, tout cela est remis en cause. Le gouvernement a en effet signé avec Didier Robert un accord qui supprime le tram-train, et donc le versement d’ici 2013 d’au moins 290 millions d’euros de l’État. Quant au chantier de la route du littoral, son début est reporté un an au moins après la prochaine présidentielle. Autrement dit, le gouvernement réalise une excellente opération financière. Il n’a plus rien à verser d’ici la fin du mandat de Nicolas Sarkozy. Ce cadeau a été apprécié à sa juste valeur par le gouvernement. C’est ce qu’a d’ailleurs souligné le Premier ministre en qualifiant Didier Robert de « négociateur redoutable ! ».

M.M.


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