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Questions à… Younous Omarjee
2 juin 2009
Après Madeleine de Grandmaison et Hirohiti Tefaarere (voir ’Témoignages’ du 29 mai), ’Témoignages’ présente un autre colistier d’Élie Hoarau. Younous Omarjee travaille actuellement au Parlement européen avec Madeleine de Grandmaison, il représente l’Alliance des Outre-mer dans la section océan Indien.
Vous êtes candidat à l’élection européenne du 7 Juin prochain. Pouvez-vous évoquer pour nous votre itinéraire politique ?
- YO : Plusieurs facteurs déterminent les itinéraires. Un seul évènement ou une rencontre peut avoir des effets inattendus sur une trajectoire. Mon engagement politique remonte au mouvement lycéen contre la loi Devaquet, en 1986. Avec des amis du Lycée Leconte de Lisle, nous avions lancé à La Réunion le mouvement contre cette réforme et avons créé un comité d’action lycéen (CAL). A 17 ans, c’est quelque chose de très formateur. La mort de Malik Oussékine, battu à mort par la police, nous avait révoltés.
Ma première rencontre politique date de même année. Rédigeant un exposé sur la loi Pons de défiscalisation, j’avais sollicité divers élus. Laurent Vergès a été le seul à répondre : il nous a reçus Rue de l’Est, où nous avons passé l’après-midi entière. Je peux dire aujourd’hui que c’est grâce à Laurent que nous avons obtenu une note brillante ! Ce jour a été décisif, je crois, dans la suite de mon parcours... De même, bien sûr, que l’influence de mon frère Idriss.
En 1994, j’ai été recruté comme chargé de mission au Conseil général, présidé par Christophe Payet, pour qui j’ai un profond respect. J’ai alors travaillé avec tous les conseillers généraux du groupe et surtout Julien Ramin auprès duquel j’ai beaucoup appris. Je suis devenu ensuite l’attaché parlementaire de Paul Vergès au Sénat, puis au Parlement européen. Ce fut une période exaltante, notamment avec le vote de la loi Vergès sur le changement climatique et la création de l’ONERC. Travailler auprès de Paul Vergès est un privilège. Le Président Vergès a un sens de la transmission et de la pédagogie qui est rare et qui est une vraie forme de générosité. Par ce que j’ai appris à ses côtés, cela vaut pour moi tous les diplômes que l’on peut obtenir.
Je travaille aujourd’hui avec Madeleine de Grandmaison au Parlement européen et je conseille le groupe GUE/NGL sur les questions relatives aux RUP, PTOM mais aussi sur les dossiers changement climatique où les compétences de La Réunion sont reconnues. Le Parlement européen est un lieu de bouillonnement permanent : j’y ai acquis une bonne connaissance du fonctionnement des institutions européennes, et des grands problèmes du monde. Je suis de plus très engagé auprès d’ONG qui agissent en faveur de l’écologie. Je milite également dans des associations pour la prévention du SIDA et pour les droits des minorités.
Qu’est-ce qui différencie la liste de l’Alliance des Outre-mer des autres listes ?
- Nous sommes la seule liste qui n’est inféodée à aucun des partis politiques nationaux. Quel que soit le respect que nous avons pour ceux-ci, il est important que l’Outre-mer s’incarne dans des voix fortes et libres. Au Parlement européen, seul doit compter l’intérêt de nos pays, non les consignes de tel ou tel parti.
Nous sommes aussi la seule liste incarnant la solidarité des peuples d’Outre-mer, soucieuse de donner une part égale à chacun. Dans le respect de nos diversités, il est indispensable qu’à Bruxelles, l’Outre-mer et les RUP soient unis. Nous sommes d’ailleurs les seuls à présenter un véritable programme européen pour l’Outre-mer. Au cours de la campagne, au fil des rencontres, on entend souvent dire qu’Elie Hoarau est le seul à avoir véritablement la dimension et la disponibilité pour assumer cette charge exigeante. Dans un Parlement composé de plus de 730 députés venant de 27 pays, il n’est pas facile de se faire entendre. Elie Hoarau est le seul à avoir véritablement la dimension et la disponibilité pour assumer cette charge exigeante.
Quels sont les enjeux de cette élection, pour l’Outre-mer en général et pour La Réunion en particulier ?
- Considérables : tout arrive en même temps. C’est au cours de la prochaine législature que se jouera le sort de l’octroi de mer, du maintien au même niveau des aides communautaires, des APE, des filières banane et canne, sucre et rhum. Les projets de développement pour l’Outre-mer doivent aujourd’hui être pensés en fonction des politiques européennes déployées vers les Régions Ultrapériphériques, sur lesquelles il nous faut avoir prise. Car bien des leviers du développement se trouvent aujourd’hui non plus à Paris, mais à Bruxelles.
Autre enjeu qui me semble décisif, c’est le renversement d’approche dans les relations entre l’Union Européennes et nos régions. Le temps des pleureuses est terminé : ce n’est pas en nous plaignant seulement de nos retards que nous y remédierons. Aujourd’hui, les problèmes sont partout. En Europe, certaines régions et certains Etats, dont les nouveaux pays entrants, connaissent d’immenses difficultés. Nous devons donc agir autrement, et convaincre que les investissements dans l’Outre-mer européen ne sont pas seulement l’expression d’une solidarité, mais des investissements au bénéfice de l’ensemble de l’Union Européenne. L’Europe est plus forte avec les RUP et les PTOM. Elle sera encore plus forte avec un Outre-mer développé.
Comment percevez-vous l’évolution des institutions européennes ? Quelle doit être selon vous la place du Parlement européen face aux autres institutions ?
- L’histoire singulière de l’Outre-mer nous a engagés dans l’aventure de la construction européenne. Construction formidable, qui correspond aux exigences d’un monde transformé par la globalisation.
Je suis moins préoccupé par la question des institutions que par celle des politiques conduites. Ces deux problèmes sont intimement liés. L’Union Européenne applique aujourd’hui un ultra-libéralisme forcené qui aggrave les inégalités à l’échelle planétaire comme dans les Etats membres. Peu de place pour l’humain dans ces politiques où aucun secteur n’échappe a la marchandisation. Au fondement, il y a bien un choix idéologique, dont la Commission européenne n’est que le bras armé. Il est trop facile de s’abriter derrière les pouvoirs exorbitants de la Commission pour se dédouaner de choix politiques initiaux. Il est donc absolument nécessaire d’une part de renforcer encore les pouvoir du Parlement, qui représente directement les citoyens européens, mais aussi et surtout de donner au Parlement européen une majorité claire qui incarne des valeurs de progrès et anti-libérales. En termes d’évolution, on peut quand même prévoir une augmentation pour l’avenir des pouvoirs du Parlement qui sera emmené à dans les années à venir à jouer un rôle de plus en plus grand.
L’attitude de la Commission actuelle, dirigée par Manuel Barroso, à l’égard de la cris, est fortement critiquée. Qu’en pensez-vous ?
- Ce qui fait le plus défaut aujourd’hui, c’est ce que j’appelle un intérêt général européen. On le voit bien au Conseil où chaque représentant des Etats membres ne s’engage que pour les intérêts de son pays. La question de la PAC est ici emblématique. Comme l’est la réponse à la crise : la coordination des initiatives n’a pas été évidente, et la Commission Barroso s’est complètement effacée devant le Conseil. L’Union doit-elle s’incarner dans un véritable gouvernement, notamment dans le domaine économique ? Pourquoi pas, mais la question demeure : pour quelle politique ?
Je n’ai aucune position dogmatique sur ce point : je ne suis ni souverainiste, ni nationaliste. L’Europe sera une chance pour le monde si elle est a l’avant-garde du progrès. En matière de changement climatique, elle a montré qu’elle peut jouer un rôle moteur très positif. Elle doit aujourd’hui être à l’avant-garde pour relever les défis du millénaire.
Nous, Réunionnais, devons sans complexe donner notre avis sur ces sujets : rien de ce qui se passe en Europe et dans le monde ne nous est étranger. Tout a des incidences sur notre avenir.
Propos recueillis par Geoffroy Géraud
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