Pierre Vergès invité de Face à l’info : la situation à Sainte-Suzanne

Au PCR, le respect de la parole donnée doit redevenir « un principe, une loi sacrée »

29 novembre 2011

Dimanche sur Antenne Réunion, Pierre Vergès était l’invité de l’émission hebdomadaire Face à l’info. Répondant aux questions de Sabrina Supervielle, le membre de la direction du Parti communiste réunionnais a apporté des précisions sur plusieurs questions d’actualité : la situation à Sainte-Suzanne, les conséquences de la politique de l’UMP sur les finances communales, et notamment à Saint-Louis, la SPL Avenir Réunion et la situation du Parti. Aujourd’hui, retour sur la question qui a été la plus développée lors de cette émission : le PCR et la situation à Sainte-Suzanne.

Sabrina Supervielle : Vous soutenez Maurice Gironcel qui cherche à tout prix à retrouver son poste de maire à Sainte-Suzanne. Est-ce dans son intérêt ou celui de la commune que vous travaillez ?

Pierre Vergès : Je travaille dans l’intérêt de la commune, qui l’a élu en 2008 largement, avec les autres camarades qui étaient donc sur cette liste.
Il a eu un ennui judiciaire mais les juges ont estimé qu’il pouvait être de nouveau éligible.
Donc on répond à un engagement pris.
Aujourd’hui, la population est juge pour trancher et dire si effectivement il doit revenir aux affaires et à la tête de la commune.

• Yolande Pausé a-t-elle correctement assumé ses fonctions jusqu’à présent ?

Je le pense, oui.

• Alors comment se justifie la démission de la dizaine d’élus sainte-suzannois ?

On en est maintenant à 17 élus.
Ces démissions se justifient par l’engagement pris devant l’ensemble des conseillers municipaux, publiquement.
Yolande Pausé a souligné que dès que Maurice Gironcel retrouverait ses droits et serait éligible, il pourrait revenir aux affaires.
Je respecte cet engagement pris par Yolande Pausé et aujourd’hui, il est mis en application.

• Madame le Maire est-elle donc un pion du PCR que l’on déplace à volonté ?

Non, c’est surtout que chez nous, en principe le désintéressement de telle ou telle fonction conduit à ce que l’on ne doit pas considérer quelque chose aboutissant à quelque chose d’inamovible.
Sur ce plan, dans l’intérêt stratégique du parti, il faut en plus de l’engagement pris, que Maurice Gironcel retrouve sa place.

• Maurice Gironcel n’aurait pas pu attendre les prochaines élections municipales ?

Et pourquoi pas 2020, 2026 ou 2032 ?
Je pense que lorsqu’on prend un engagement, on le tient.
C’est vrai qu’en politique, je le concède, la parole donnée n’a plus de sens.
Nous, nous voudrions, au sein du Parti communiste réunionnais, que cela redevienne un principe, une loi sacrée.

• On peut dire que le PCR met un peu la pression sur les élus pour qu’ils démissionnent ?

Non, je ne pense pas.
Vous savez, de nos jours, vous faites ça, vous avez une plainte et vous devez donc en répondre.
Donc, sur ce plan-là, je crois que c’est faire injure à ces élus, que d’estimer qu’ils n’ont pas de considération pour un engagement.

• Donc, vous estimez que le PCR agit en toute légalité ?

Évidemment. On verra, de toute façon, s’il y a un problème comme pourraient le penser certains, il suffit à ce moment-là de clarifier sur tous les plans.

• Didier Robert lui a placé Paulet Payet à la tête du Tampon. Que pensez-vous du différend qui oppose les deux hommes ?

Je pense que c’est profondément lié au fait que Paulet Payet n’est pas sur la même longueur d’onde que Didier Robert, qui souhaite, même s’il est à la tête de la Région, continuer à gérer les affaires de la commune et décider à la place de Paulet Payet.
Donc ça ne peut pas durer, évidemment.

• Vous allez plus loin dans un communiqué. Le PCR a dénoncé l’attitude irresponsable des deux hommes. Il affirme même que Didier Robert et Paulet Payet «  se donnent en spectacle en réglant des comptes sur fond de partage du pouvoir  ». Est-ce que finalement au PCR, c’est “faites ce que je dis mais pas ce que je fais” ?

Je viens de dire qu’il y a eu un engagement politique.
Je n’ai pas entendu parler d’un engagement public de Paulet Payet à être servile ou à démissionner et au contraire à être dans la plénitude de ses fonctions.

• Par ailleurs, le PCR met l’accent sur la crise sociale qui touche le pays. Ce n’est pas ça la priorité ?

Je pense que la priorité, au moment où on a un sénateur, Paul Vergès, qui dépose un amendement pour que soit pérennisé la prime Cospar pendant trois ans, ça ne veut pas dire, quand même, qu’il ne va pas voir ses petites filles, pour manger avec et sourire, même si la situation est grave.
Ne confondons pas les choses.
Je pense que c’est une nécessité de demander à la population si elle veut confirmer son vote de 2008.
Sur ce plan-là, je ne pense pas que la commune de Sainte-Suzanne va s’effondrer parce qu’il y a une élection.
Soyons sérieux.

• Quand vous intervenez comme médiateur à Sainte-Suzanne, vous intervenez à quel titre ?

Je suis mandaté par le Secrétaire général du Parti communiste réunionnais Élie Hoarau.
Il a souhaité qu’on fasse passer le message, que la liste qui doit être conduite lors des élections en 2012, doit être la même que celle qui a été plébiscitée en 2008.

• Vous intervenez au nom de l’ensemble des élus du PCR ?

J’interviens au nom de la direction du Parti, qui n’a pas fait l’objet pour l’instant de contestations de la part de celles et ceux qui pourraient contester.
Sur ce plan, nous tenons régulièrement des réunions du secrétariat du PCR du comité central.
Vous me direz qu’il y en a qui ne viennent pas. Mais je ne veux pas rentrer dans ce débat.

(à suivre)

Parti communiste réunionnais PCRPierre Vergès

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